Chewing gum silence
Antonin Tri Hoang, Samuel Achache
"C’est l’histoire d’une jeune femme à la recherche de sa mélodie perdue, celle qui lui sert à s’endormir et animer ses rêves. Elle atterrit dans un drôle d’endroit où deux archivistes conservent et réparent toutes les mélodies du monde. Commence alors un fabuleux jeu de cache-cache musical et de poupées russes sonores, joyeusement orchestré par Antonin Tri Hoang et Samuel Achache. Un réjouissant spectacle de théâtre musical, avec à la clé un remède efficace pour vous débarrasser de ces airs entêtants qui peuvent vous trotter dans la tête toute la journée."
C'est Musica baby, "S" taillé sur mesure pour les petits et les grands XXL qui ont su garder leur âme d'enfant ! C'est un accueil chaleureux et débonnaire de l'équipe de Django qui vous attend pour cette matinée scolaire animée ! La salle est pleine et joyeuse quand apparait, derrière un mur de cartons empilés, un "homme tronc", présentateur "muet" parlant une langue inconnue, doublé par une musique naissante de derrière les fagots...Il croque un navet qu'il explique gouter avec l'oreille, le nez.Sens dessous-dessus , parti pour une leçon sur la"note", la "hauteur", les "timbres" et la "mélodie": sujet qui va parcourir toute la substantielle moelle du spectacle. Fredonner l'absence, de quelque chose, de quelqu'un pour mieux lui redonner corps avec tous ces ingrédients ! En tracer les contours musicaux.Image corporelle, organique de la musique, suggérée à toute allure par le conteur-narrateur qui s'adresse déjà aux mystérieux cartons comme à des êtres vivants.Dans cet étrange entrepôt, boutique fantasque, deux magasiniers vont opérer d'étranges expériences sonores.Une jeune femme bariolée débarque et découvre que de cet amoncellement de boites, sortent des "mélodies". Belle idée, fil conducteur du spectacle qui va entrainer nos trois personnages dans les plus drôles divagations sonores.Par maladresse, cet éléphant dans un magasin de porcelaine va coller au plafond un "ré" qui n'aura de cesse de regagner le "sol", le "ré" de chaussée ! Sol si ré la mi la (sol ciré l'a mis là ,dirait-on d'un homme qui chute)...Ici c'est la remise des archives du son, la boite à musique, la boite à malice, à rythmes,berceau de toutes les intrigues et rebondissements à "portée" d'enseignement pour trouver les clefs de fa ou de sol de la composition musicale. Malins et pédagogues, nos trois protagonistes musiciens,dans un univers à la Prévert, avec fracas et dans un grand fatras, brodent une histoire à dormir debout pour notre jeune héroïne qui ne trouve pas le sommeil par manque de "mélodie"pour fermer l'oeil de la nuit. Des fragments de "standards" s'enchainent pour mieux faire découvrir les sources sonores de nos "tubes": Marseillaise ou "Joyeux Anniversaire" recomposés en direct, en improvisation: tout devient accessible et ludique dans ces secrets de fabrication révélés sans démagogie, avec humour et malice. Il y a un "dehors", hors de ce huis-clos de conservatoire de bocaux de formol de musique. En rayons bien achalandés, cette Samaritaine, grand magasin de la Mélodie, dévoile ses secrets et les agents de service s'avèrent de bien agiles musiciens, clowns burlesques et comiques de répétition, pleins de fantaisie et d'inventivité: une "école de musique" fabuleuse que ce "chewing gum" au gout de navet salé et pas "piqué des vers" du fruit de l'oreille d'Irène qui ne mâche pas ses mots! Un grand jeu fragile de baguettes géantes de mikado au final fait vibrer percussions et architectures sonores inédites. Voir les sources des sons à la recherche de la mélodie perdue et retrouvée! Mais chercher n'est pas toujours trouver, alors on peut donner du gout à un "navet" un nanar et se coltiner la création pour de bon.Une boite silencieuse, ça existe aussi, qui renferme de "bonne" ou "fausse" note pour mieux "libérer les mélodies" de leur carcan ou complexité! Mélody, un prénom pour la vie, celle que l'on fredonne en repartant, celle de Michel Polnareff, une "simple mélodie" libre et pleine des percussions des fauteuils de la salle habilement orchestrés par les enfants au plus grand plaisir d'un John Cage, expérimentateur de tous les possibles comme savent le faire les artistes de ce trio magnétique.
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composition piano préparé, percussions, voix
- Jeanne Susin
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composition guitare acoustique, batterie, voix
- Thibault Perriard
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lumière
- César Godefroy
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son
- Nicolas Widmer
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costumes
- Pauline Kieffer
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scénographie
- Raffaelle Bloch
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