On ne présente plus le légendaire groupe des six, "Les Percussions de Strasbourg" créées en 1962, un ensemble "de chambre" pour instruments inédits de percussions. Les plus grands compositeurs ont inventé pour eux des œuvres inédites, éclatantes, surprenantes toujours: Messian, Boulez, Xenakis....Toujours avec brio et dans la foi et la confiance en une formation de musiciens hors pair qui eux même ne connaissent pas leurs limites. Car le risque est de rigueur, la rigueur de mise et les sons n'ont qu'à bien se tenir pour recevoir une bonne note ou un bon contre-point!C'est ce que nous a rappelé le film de Eric Darmon, "Les percussions de Strasbourg, les artisans du son" (coproduction ARTE Ozango France Télévision) projeté avant le concert "Le Noir de l'Etoile" de Gérard Grisey.
Un documentaire rare et précieux sur l'histoire de cette formation, et son quotidien, le tout écrit et scénarisé avec un point de vue humoristique et décalé, honnorant à la fois le sérieux de l'entreprise, son envergure internationale, autant que sa petite"cuisine" interne, batterie d'instruments, d'objets par centaines bien rangés dans des petits casiers de plastique!
La séquence des mailloches où Keiko Nakamura dévoile ses trésors de baguettes magiques est un régal où l'on apprend sur les artistes autant que sur la richesse de la musique qu'ils interprètent. De belles images d'archives étayent les prises de vue contemporaines avec ingéniosité sans lasser et dans un bon rythme percutant de montage! (On se souvient du documentaire sur "Steve Reich Phase to Face"du même réalisateur qui mariait atmosphère, tempo, musique et images avec bonheur.
Quelques belles séquences de danse avec les interrogations du chorégraphe Alban Richard et son ensemble L'Abrupt pour sa dernière création à Montpellier Danse 2011"Pléiades" de Xénakis avec les Percussions de Strasbourg.Les danseurs arpentent la scène, cherchent leurs marques spatiales et rythmiques sous les conseils et le regard de Jean-Paul Bernard, et l'oeil pensant du chorégraphe. C'est un très beau passage, sensible, riche en informations qui se soldera par un extrait de la représentation au Théâtre de l'Agora à Montpellier.
Là où l'écriture processuelle du chorégraphe est tramée de plusieurs partitions, pour la danse, la musique et la lumière.Pour converger vers une unité conceptuelle et esthétique propre à chaque objet chorégraphique, proche de l'écriture de Xenakis.L'histoire d'une oeuvre créée en 1979 par Xenakis pour le Ballet du Rhin! Amnésiques s'abstenir: la danse et la musique contemporaine ont une belle histoire, un beau présent et un bel avenir! Sur un instrumentarium impressionnant et splendide, les nuages,galaxies et feux d'artifice de Pléiades font se souvenir que les percussionnistes ont aussi des corps dansants à la rencontre d'autres danseurs.
Geneviève Charras
vendredi 23 septembre 2011
mardi 20 septembre 2011
"La Fée": Abel, Gordon et Romy ne font plus d'effet!
On se souvient du brillant long métrage "L'Iceberg" où la virtuosité du cinéma muet retrouvait toutes ses lettres de noblesse Le geste y était roi, la parole quasi absente sauf murmures, éclats de voix ou secrets susurrés à l'oreille.
De la bande son à la Jacques Tati, du mouvement léger, suggestif et des situations burlesques, absurdes et inédites. Les auteurs-réalisateurs et comédiens avec des physiques atypiques allaient rentrer dans la légende avec un film OVNI, inclassable mais rayonnant.On les retrouvent dans "Rumba", déjà beaucoup moins probant et aujourd'hui avec une fée qui ne fait plus d'effet.Gordon, Abel et Romy font dans le réchauffé, le savoir-faire qu'on leur connait n'est plus au service de la surprise. C'est plutôt l'inverse, très "téléphoné" très comique de répétition, lassant et redondant. La ville du Havre est le théâtre de ces multiples péripéties anodines, de prétextes à la danse qui n'a alors pas de sens, sauf décoratif ou lénifiant. L'hôtel, le lieu ou acteur principal de l'intrigue est un établissement pourtant années 1950 à la Hopper qui a son charme. Un veilleur de nuit "fatigué" de la vie y accueille avec lassitude des clients de fortune dont une fausse "fée", voleuse en diable qui truande bien son petit monde.Quelques scènes truculentes sauvent le scénario en perdition où la voix et la parole surgissent de façon inappropriée et confère au tout une banalité attristante.Dommage aussi que l'apesanteur soit traitée toujours en regard avec les effets ou cascades trompeuses: des trucages grossiers et pas drôles du tout.
La chorégraphie si fine et discrète des corps dans "L'Iceberg" a disparu au profit de gros plans, de dialogues, de faux rebonds et de tartes à la crème. Dommage on se régalait déjà d'avance.....
De la bande son à la Jacques Tati, du mouvement léger, suggestif et des situations burlesques, absurdes et inédites. Les auteurs-réalisateurs et comédiens avec des physiques atypiques allaient rentrer dans la légende avec un film OVNI, inclassable mais rayonnant.On les retrouvent dans "Rumba", déjà beaucoup moins probant et aujourd'hui avec une fée qui ne fait plus d'effet.Gordon, Abel et Romy font dans le réchauffé, le savoir-faire qu'on leur connait n'est plus au service de la surprise. C'est plutôt l'inverse, très "téléphoné" très comique de répétition, lassant et redondant. La ville du Havre est le théâtre de ces multiples péripéties anodines, de prétextes à la danse qui n'a alors pas de sens, sauf décoratif ou lénifiant. L'hôtel, le lieu ou acteur principal de l'intrigue est un établissement pourtant années 1950 à la Hopper qui a son charme. Un veilleur de nuit "fatigué" de la vie y accueille avec lassitude des clients de fortune dont une fausse "fée", voleuse en diable qui truande bien son petit monde.Quelques scènes truculentes sauvent le scénario en perdition où la voix et la parole surgissent de façon inappropriée et confère au tout une banalité attristante.Dommage aussi que l'apesanteur soit traitée toujours en regard avec les effets ou cascades trompeuses: des trucages grossiers et pas drôles du tout.
La chorégraphie si fine et discrète des corps dans "L'Iceberg" a disparu au profit de gros plans, de dialogues, de faux rebonds et de tartes à la crème. Dommage on se régalait déjà d'avance.....
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vendredi 16 septembre 2011
Christian Lacroix à "La source" du costume de danse!!!! "Caresser le velours"!
On le connait pour moultes réalisations de "costume à danser", costumes sur mesure, à "fleur de peau" pour des ballets de Blanca Li, du grand répertoire classique "Joyaux" de Balanchine, "Zoopsie Comédie" des Beau Geste et Lolita et aussi de Karole Armitage....Pour des expos sur "Le Rouge" à l'Opéra de Paris....et des éditoriaux, entre autre celui du catalogue pour la dernière exposition du Centre National du Costume de Moulins sur la Comédie Française....
Il récidive pour le prochain spectacle "La Source" bientôt créé au Palais Garnier sur une chorégraphie de Jean Guillaume Bart.
La Perse légendaire et fantastique sert de décor aux amours contrariés du chasseur Djemil, de la belle Nouredda et de l’esprit de la source, Naïla. Pour sa première création pour le Ballet de l’Opéra, Jean-Guillaume Bart, Danseur Etoile, s’empare de cet argument et ravive une œuvre oubliée du répertoire, créée à l’Opéra de Paris en 1866. La partition légère et imagée associe Ludwig Minkus et Léo Delibes, qui compose alors son premier ballet. Le livret d’Arthur Saint-Léon et Charles Nuitter, futur auteur de Coppélia, puise dans le romantisme wagnérien, l’orientalisme et les influences shakespeariennes et oppose au monde réel, celui des elfes, des nymphes et des êtres immatériels. En étroite collaboration avec le dramaturge Clément Hervieu-Léger, Jean-Guillaume Bart redonne à La Source sa fraîcheur originelle. Il signe une grande histoire dansée, poétique et virtuose, magnifiée par les costumes flamboyants de Christian Lacroix et l’espace évocateur et mouvant d’Eric Ruf.
Christian Lacroix qui habille aussi le tram de Montpellier, se plait à avouer son amour pour le velours, celui que l'on caresse et qui dans le vocabulaire argotique parisien signifie "caresser le velours": s'offrir une place à l'Opéra!!!!!
"J'habille de corselets les nymphes et les naïades qui appartiennent au monde de la lumière, de l'eau, de la brillance et du végétal, tandis que les odalisques sont en pantalon et en sari anciens dans les tons bruns et bleus".Que du bonheur pour les danseurs, ainsi magnifiés par de réelles créations qui cernent l'ambiance, l'esprit du ballet et concourent à son efficacité en terme d'impact esthétique.
Gageons que ce dernier pari de Christian Lacroix, qui habille aussi les cannettes de bière et les verres Cronenbourg soit à la hauteur de sa modestie!!!!
Il récidive pour le prochain spectacle "La Source" bientôt créé au Palais Garnier sur une chorégraphie de Jean Guillaume Bart.
La Perse légendaire et fantastique sert de décor aux amours contrariés du chasseur Djemil, de la belle Nouredda et de l’esprit de la source, Naïla. Pour sa première création pour le Ballet de l’Opéra, Jean-Guillaume Bart, Danseur Etoile, s’empare de cet argument et ravive une œuvre oubliée du répertoire, créée à l’Opéra de Paris en 1866. La partition légère et imagée associe Ludwig Minkus et Léo Delibes, qui compose alors son premier ballet. Le livret d’Arthur Saint-Léon et Charles Nuitter, futur auteur de Coppélia, puise dans le romantisme wagnérien, l’orientalisme et les influences shakespeariennes et oppose au monde réel, celui des elfes, des nymphes et des êtres immatériels. En étroite collaboration avec le dramaturge Clément Hervieu-Léger, Jean-Guillaume Bart redonne à La Source sa fraîcheur originelle. Il signe une grande histoire dansée, poétique et virtuose, magnifiée par les costumes flamboyants de Christian Lacroix et l’espace évocateur et mouvant d’Eric Ruf.
Christian Lacroix qui habille aussi le tram de Montpellier, se plait à avouer son amour pour le velours, celui que l'on caresse et qui dans le vocabulaire argotique parisien signifie "caresser le velours": s'offrir une place à l'Opéra!!!!!
"J'habille de corselets les nymphes et les naïades qui appartiennent au monde de la lumière, de l'eau, de la brillance et du végétal, tandis que les odalisques sont en pantalon et en sari anciens dans les tons bruns et bleus".Que du bonheur pour les danseurs, ainsi magnifiés par de réelles créations qui cernent l'ambiance, l'esprit du ballet et concourent à son efficacité en terme d'impact esthétique.
Gageons que ce dernier pari de Christian Lacroix, qui habille aussi les cannettes de bière et les verres Cronenbourg soit à la hauteur de sa modestie!!!!
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