Enfin, une exposition où l'on va découvrir tous les fils, les liens intimes de la danse et des arts "visuels"!
Si l'on ignorait encore que Mary Wigman fut la complice de Kandinsky ou de Kirchner, si Joséphine Baker fut le premier modèle de l'œuvre en fil de fer de Calder, si Paul Colin croqua la même artiste pour les affiches de La Revue Noire, l'offense est désormais réparée et le rêve s'incarne.Grâce au travail acharné de Christine Macel et Emma Lavigne, conservatrices au Musée National d'Art Moderne. De quoi parcourir l'aventure de Terpsichore avec les média qui s'offrent aux peintres, sculpteurs, vidéastes, photographes pour laisser sa place à la danse, à ses rythmes, ses variations ses compositions, ses couleurs et multiples "combines", inspirant moult grosses pointures de l'art. De Matisse, à Rodin, Bourdelle à Degas, Rauschenberg à Warhold, les petits pas dans les grands vont nous être servis avec des œuvres enfin réunies pour laisser voir, entendre et ressentir toutes les résonances et complicités des arts "mouvants" Les connivences ne sont pas rares et l'on aura lieu dans reparler.
L'exposition démarre le 23 Novembre au Centre Georges Pompidou. A vos cimaises, prêts, partez!!!
"Regarde la peinture de Jasper Johns et Robert Rauschenberg. Ils utilisent la toile comme moi j'utilise la scène" dixit Merce Cunningham...
Y verra-t-on aussi les traces laissées par le corps de Trisha Brown lors de ses performances, les décors -dessins de Merce Cunningham pour sa pièce" Polarity" issus de son fabuleux bestiaire (voir Other Animals"), les toiles d'Angelin Preljocaj, les décors de Philippe Favier pour Jean-Christophe Maillot???
Mais Sophie Taueber-Arp sera bien justement évoquée et hommage sera rendu à cette danseuse-performeuse-plasticienne encore peu reconnue en Alsace, entre-autre!
www.centrepompidou.fr
dimanche 6 novembre 2011
Steven Cohen: "The Cradle of Humankind": Laissez Lucy faire....
Le Festivald'Automne prend toujours les "bons risques" et le retour de Steven Cohen sur la scène de sa dernière édition est un beau challenge.
Ce plasticien, performeur, si proche de la danse, venu de Johannesburg, artiste blanc,homosexuel et juif (on songe à Robyn Orlin, également blanche juive...) nous livre ici une œuvre inédite, atypique, insolite à tout point de vue.Une rencontre d'abord: celle avec Nomsa Dhlamini, femme noire, sud-africaine, juive, 90 ans et quasi incapable de se déplacer.Complices de toujours, elle et lui vont bâtir devant nous une scène primitive, archaïque à la recherche des nos racines humaines, de l'homo-sapiens, du singe, de nos origines.
En bref, une ode au berceau de l'humanité, à partir de l'évocation d'un site classé au patrimoine de cette même "l'humanité", près de Johannesburg.Ces grottes ont inspiré à Steven Cohen, des images filmées lors d'une performance dans ce "berceau", siège de ses fantasmes quant à nos origines et à notre ultime destination: la mort,le corps, ses ossement, son archéologie, sa momification. Les "restes" de notre existence et passage sur terre.Images aussi de primates, dévorant leur propre chair dans leur biotope d'origine. Pas de tendresse ni de mensonge dans cette évocation très crue de la vie animale et humaine!
Nomsa est impressionnante: à moitié nue, dévoilant un corps usé, patiné par le temps, vêtue d'un tutu blanc, symbole de tant de modèles, répression ou domestifications multiples du corps, la voilà qui prend la scène et une heure durant y arpente, lentement, un espace indéfini.Vanité de vanité! Steven Cohen plonge à bras le corps dans un trivial voyage au centre de la terre nourricière, de son élue, notre "Lucy" exhumée pour un soir, spectre bien vivante, errant sur le plateau à la recherche d'un autre. Elle le trouvera en la personne de Cohen, investi dans la performance comme un compagnon, un guide, un appui solide vers une destination inconnue.
Très tendre et émouvante cette pièce fait acte de modeste, d'humilité, de vérité Les deux interprètes, sobres et inspirés demeurent naturels, spontanés, honnêtes et dénués d'égo.Politique, racisme, éthique sont évoqués en filigrane, avec habileté et sans tambour ni trompette, sans didactisme ni prosélytisme. Du bel ouvrage pour conter l'histoire de l'Afrique du Sud, prise à bras le corps. "Nous sommes devenus des enfants anciens, poilus et effrayants". Les grottes évoquées sont "des antres de possibilités, elles ont quelque chose de secret, de caché, de profond et d'obscur", comme cette rencontre amoureuse entre deux êtres marqués par leur histoire, pas toujours très simple, faite de strates, comme le palimpseste de la vie du corps.
Ce plasticien, performeur, si proche de la danse, venu de Johannesburg, artiste blanc,homosexuel et juif (on songe à Robyn Orlin, également blanche juive...) nous livre ici une œuvre inédite, atypique, insolite à tout point de vue.Une rencontre d'abord: celle avec Nomsa Dhlamini, femme noire, sud-africaine, juive, 90 ans et quasi incapable de se déplacer.Complices de toujours, elle et lui vont bâtir devant nous une scène primitive, archaïque à la recherche des nos racines humaines, de l'homo-sapiens, du singe, de nos origines.
En bref, une ode au berceau de l'humanité, à partir de l'évocation d'un site classé au patrimoine de cette même "l'humanité", près de Johannesburg.Ces grottes ont inspiré à Steven Cohen, des images filmées lors d'une performance dans ce "berceau", siège de ses fantasmes quant à nos origines et à notre ultime destination: la mort,le corps, ses ossement, son archéologie, sa momification. Les "restes" de notre existence et passage sur terre.Images aussi de primates, dévorant leur propre chair dans leur biotope d'origine. Pas de tendresse ni de mensonge dans cette évocation très crue de la vie animale et humaine!
Nomsa est impressionnante: à moitié nue, dévoilant un corps usé, patiné par le temps, vêtue d'un tutu blanc, symbole de tant de modèles, répression ou domestifications multiples du corps, la voilà qui prend la scène et une heure durant y arpente, lentement, un espace indéfini.Vanité de vanité! Steven Cohen plonge à bras le corps dans un trivial voyage au centre de la terre nourricière, de son élue, notre "Lucy" exhumée pour un soir, spectre bien vivante, errant sur le plateau à la recherche d'un autre. Elle le trouvera en la personne de Cohen, investi dans la performance comme un compagnon, un guide, un appui solide vers une destination inconnue.
Très tendre et émouvante cette pièce fait acte de modeste, d'humilité, de vérité Les deux interprètes, sobres et inspirés demeurent naturels, spontanés, honnêtes et dénués d'égo.Politique, racisme, éthique sont évoqués en filigrane, avec habileté et sans tambour ni trompette, sans didactisme ni prosélytisme. Du bel ouvrage pour conter l'histoire de l'Afrique du Sud, prise à bras le corps. "Nous sommes devenus des enfants anciens, poilus et effrayants". Les grottes évoquées sont "des antres de possibilités, elles ont quelque chose de secret, de caché, de profond et d'obscur", comme cette rencontre amoureuse entre deux êtres marqués par leur histoire, pas toujours très simple, faite de strates, comme le palimpseste de la vie du corps.
"Si Viaggiare": Marco Berrettini, cosmonaute en "combinaison", fils de l'air!
Il "décolle" pour une planète lointaine, pour un voyage intersidéral, entre rêve et fantasme, renouant avec le mouvement, clouant le bec à la parole ou à la conférence dansée, comme il nous y avait habitué entre autre lors de sa résidence, passage remarqué à Strasbourg, organisé par Pole Sud en 2006/2007.
Marco Berrettini, le trublion de la scène chorégraphique, oscillant entre cabaret nostalgique disco et scène performative très contemporaine est de retour au Festival d'Automne, au Théâtre de la Bastille.. Ici se sont neuf individus étranges, affublés de casques de cosmonautes qui vont investir la scène et prouver, s'il le fallait, que la "communication" entre les êtres vivants, n'est pas simple et affaire de manipulation, de fausse médiatisation artificielle.Combinaisons de rencontres, de conflits, de tendresse et de rejet. Tout ici dépeint une humanité qui se cherche, et s'empêtre dans des embuches tendues par le pouvoir."Rencontre": c'est le cheval de bataille de cette pièce, où le vêtement, le casque symboliserait les obstacles justement à la "rencontre" avec l'autre: autant de masques, de paravant, de boucliers pour se protéger du corps de l'autre, de son espace, de sa bulle. Alors la danse y va tout droit dans cette faille béante, ouverte à l'envi au désir de briser les barrières. Cela donne le ton à des variations très poétiques de couples en couples comme des partitions à deux, exécutées dans une petite unisson qui cherche à agrandir son fief d'exploration. C'est beau, c'est tendre et attirant, généreux et palpitant. On en sort convaincu que l'homme n'est pas un loup pour l'homme et que l'utopie n'est pas de l'onirisme mais peut être une planète où les corps ne seraient pas en lévitation, mais bien debout, à s'entendre, se fréquenter, se toucher de près!
"Communiquez", il en restera toujours quelque chose...."Dansez", alors vous vivrez vraiment ce sentiment là de se relier à l'autre sans fard ni truchement de nouvelles technologies fallacieuses. L"interactivité" est bien celle des corps!
Marco Berrettini, le trublion de la scène chorégraphique, oscillant entre cabaret nostalgique disco et scène performative très contemporaine est de retour au Festival d'Automne, au Théâtre de la Bastille.. Ici se sont neuf individus étranges, affublés de casques de cosmonautes qui vont investir la scène et prouver, s'il le fallait, que la "communication" entre les êtres vivants, n'est pas simple et affaire de manipulation, de fausse médiatisation artificielle.Combinaisons de rencontres, de conflits, de tendresse et de rejet. Tout ici dépeint une humanité qui se cherche, et s'empêtre dans des embuches tendues par le pouvoir."Rencontre": c'est le cheval de bataille de cette pièce, où le vêtement, le casque symboliserait les obstacles justement à la "rencontre" avec l'autre: autant de masques, de paravant, de boucliers pour se protéger du corps de l'autre, de son espace, de sa bulle. Alors la danse y va tout droit dans cette faille béante, ouverte à l'envi au désir de briser les barrières. Cela donne le ton à des variations très poétiques de couples en couples comme des partitions à deux, exécutées dans une petite unisson qui cherche à agrandir son fief d'exploration. C'est beau, c'est tendre et attirant, généreux et palpitant. On en sort convaincu que l'homme n'est pas un loup pour l'homme et que l'utopie n'est pas de l'onirisme mais peut être une planète où les corps ne seraient pas en lévitation, mais bien debout, à s'entendre, se fréquenter, se toucher de près!
"Communiquez", il en restera toujours quelque chose...."Dansez", alors vous vivrez vraiment ce sentiment là de se relier à l'autre sans fard ni truchement de nouvelles technologies fallacieuses. L"interactivité" est bien celle des corps!
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