Elle est à la direction de la Maison de la Danse et de a Biennale de la Danse de Lyon depuis peu et la voilà déjà convaincante, décontractée et pugnace à la tête d'une entreprise et d'un projet artistique de taille: pour un coup d'essai, un coup de maître!
Dominique Hervieux succède à Guy Darmet, après avoir fait ses armes au CNC de Créteil, puis au TNP auprès de José Montalvo pour la direction artistique et la programmation du lieu, sanbs omettre sa carrière de chorégraphe, originale et décapante à souhait.Femme de trempe et de charme, elle séduit par sa décontraction et sa présence sur le terrain durant le festival.
UMUSUNA
Pour l'ouverture officielle, le spectacle de Ushio Amagatsu du groupe Sankai Ju, "Umusuna" est une fresque poétique dédiée aux cataclysmes, au chaos du monde environnant. Son solo de début de spectacle est un joyaux de mouvance, de mouvement très axé sue les gestes des bras, leur envergure, leur délicatesse à interpréter le vide, le plein qui façonne une gestuelle pleine de poids, de mesure, de pesanteur. Très ancrée, sa danse est puissante, forte et s'enracine naturellement dans la lumière et sous le flux d'un sillon de sable qui pleure des cintres comme un sablier qui égrène le temps, comme une clepsydre qui distille l'air et l'eau.
Les autres personnages apparaissent peu à peu, occupent le terrain, sableux, lisse et se frayent un chemin parmi une scénographie improbable, cernée de lucioles, de lumière tantôt fugace, tantôt permanente.C'est beau, lumineux, envoutant.Une heure durant à peine la magie opère, pertinente, hypnotisante.Rituel spectaculaire aux icônes magestueuses, ce spectacle confirme s'il le fallait, la fascination du monde occidental pour l'expression d'une culture occulte nippone étrange, démesurée, magnétique, étrange et décalée.La poudre blanche qui revêt les corps des huits danseurs, masque et dévoile à la fois la virtuosité de chaque geste infime qui sourd de chaque muscle, de la peau des danseurs présents dans une lenteur symptomatique de cette danse "des ténèbres" le buto.
Un très bel adage de la lenteur, de la spiritualité de la danse, très proche, charnelle, onctueuse à souhait dans une pudeur, une décence digne du Japon ainsi honoré par de très grands artistes, aussi modestes que talentueux.
mardi 18 septembre 2012
lundi 23 juillet 2012
Avignon, festival très "in" de la danse polymorphe
Avignon affiche dans le cadre du festival "IN", des spectacles identifiés "danse" qui se fondent dans la programmation générale.
Cette année, le cru 2012 est varié et donne à voir des pièces à la beauté singulière comme "Trait" de Nacera Belaza qui trace un parcours sans faute sur le "non savoir", ce que son corps peut et pourra faire au delà des limites du convenu, du savoir.Sa vigilance dans ce rapport à l'inconnu est toujours vierge et son interrogation demeure dans deux très beaux solo qu'elle interprète, ainsi que sa soeur Dalila.
Hypnotique tournoiement dans l'espace, frangé de lumières imperceptibles qui confère à l'œuvre un caractère mystérieux, fragile imperceptible danse de l'éternité.C'est magique et magnétique, envoutant, effrayant.Le duo d'hommes qui,ouvre le spectacle, est lui, franchement détonnant, puissant et fonctionne sur la dépense: une énergie sans fin pour interpréter une performance physique inouïe, qui procède de la virtuosité Que peut encore le corps après cette éprouvante prestation qui tente de séduire, de convaincre sans jamais bombarder les esprits, demeurés libres et affranchis. Le regard que l'on porte sur la danse des Belaza demeure lui aussi toujours neuf.
Joseph Nadj, lui fait aussi dans l'énigmatique et le fantastique dans "Atem, le souffle": souffle de vie, respiration de l'inquiétude, de l'intranquilité qui fait sa griffe de chorégraphe du surnaturel.
Un duo bizarre, étrange où homme et femme sont métamorphosés en autant de personnages singuliers affublés d'accessoires, d'objets magiques, multiples. Le décor participe à l'étrangeté de la pièce: une boite noire, des parois qui laissent apparaitre et disparaitre objets et corps à l'envie La lenteur de l'exécution, la poésie des regard dirigés vers le lointain, l'effacement, la perte, tout est dit dans cette magistrale fresque de danse.Jeu d'acteur, expressions comme dans une apesanteur suspendue au temps qui n'en finit pas de dire que les légendes font la beauté du monde. Un conte, une fable oubliée et ressuscitée, c'est tout cela "Atem" et l'on retient son souffle pour mieux partager les instants d'apnée, de suspens.Un objet chorégraphique en boite qui s'ouvre comme un recueil, un grimoire ensorcelé,précieux, riche en icônes de rêves. L'onirique est omniprésent et l'on décolle avec les deux danseurs pour s'envoler vers d'autres contrées magiques. Le prestidigitateur Nadj n'a pas fini de nous secouer!
Restons dans des univers pas comme les autres avec la pièce de Sidi Larbi Cherkaoui, "Puz/zle" à la carrière Boulbon: un cadre à la démesure du chorégraphe qui parie ici déjouer les pièges d'un espace gigantesque et minéral. Cherkaoui et sa compagnie en font aussi un "morceau" qui appartiendra à la légende.Un hommage à la pierre, à la carrière avec une scénographie inventive et brillante. Des corps enchevêtrés en font des enluminures surdimentionnées, cascades de corps et de grâce, de constructions architectoniques divines. Le sacré revient au galop avec la présence des voix a capella du groupe A Filetta et de musiciens sur scène qui répondent aux danseurs.C'est comme pour un meilleur ouvrier de France, la balade initiatique de Cherkaoui dans le minéral. Les groupes sont cohérents, habités par une présence méditative, enchantée Ils nous ravissent, nous captivent en haleine, le souffle coupé, l'attention en apnée.C'est à la fois japonais, musulman, totalement métissé, bigarré, pluriculturel et cultuel.
Le pari de faire vibrer la carrière semble gagné, les échos résonnent dans la nuit comme autant de signes mystiques auxquels on adhère sans contrainte ni discours.Comme un rituel, un sacre des corps, tout de noir vêtus qui hantent la carrière et font bouger les parois d'un monde en cassures, ruptures et dislocation perpétuelle. L'avalanche et la dérive des continents est proche de celle des corps, souples et contorsionnistes qui gravitent dans cet espace unique et magique.La sculpture y est évoquée comme référence incontournable des icônes du corps: on songe à Rodin, Falguières ou Carpeaux et à tous les compagnons tailleurs de pierre des cathédrales!
Quant à Christian Rizzo avec "Sakinan Göze Cop Batar" (c'est l'œil que tu protèges qui sera perforé), c'est aux fondamentaux du chorégraphe-scénographe et plasticien que l'on revient avec bonheur.
Le dispositif est sobre et sur un plot de bois qui va se transformer sempiternellement, est juché un personnage, arpenteur de vie, sac au dos, marcheur apaisé au repos, figé qui nous attend pour démarrer sa route. Tout au long de cette pièce, délicate et fragile, il nous embarque avec lui sur les sentiers de l'espace, des objets qui animent sa pensée. Kerem Gelebek danse, tout simplement, gracieux dans une fluidité et une suspension aérienne.De l'audace, du risque dans cette balade, comme un auto portrait du chorégraphe qui se retrouve avec cet interprète des fétiches de Rizzo.
Poétique et calme, baigné de sérénité, cette pièce est sobre et très évocatrice des multiples chemins que l'on peut emprunter dans la vie Joyeux voyage que cette ode à l'errance et la divagation, aux chemins de Compostelle qui mèneraient où l'on veut, sans foi ni loi mais avec détermination et ravissement.
Régine Chopinot, elle aussi part en voyage, en Nouvelle Calédonie avec "Very Wetr" et sa nouvelle compagnie "Cornucopiae".C'est la culture kanak qui la fascine durant un long périple initiatique où elle parcours le pays et ses coutumes.Elle y découvre la danse et le chant rituels, l'amitié et la simplicité Chopinot en ramène pour le Cloitre des Célestins, une fresque légère, sobre et enjouée, à l'image de ses hommes et femmes simples et fidèles. Jean-Paul Gaultier en signe de somptueux costumes, à la fois brutes et sophistiqués, en rien caricaturaux d'une civilisation "à plumes" et paille. C'est beau et vivant, drôle et jamais montré comme des bêtes de cirque venues d'un pays lointain pour une exposition coloniale. Chants, danse, rythme, humour et tendresse en font un spectacle jubilatoire à l'image de la chorégraphe qui nous offre un solo très contemporain parmi cette gestuelle tribale et loufoque. Elle s'y plait et s'y retrouve et c'est bien ainsi, revendiqué comme tel. Aux détracteurs de mauvais poils, salut!
Jérôme Bel, quant à lui, se fourvoie dans le flou et le convenu dans "Disabled Theater", pièce conçue pour des acteurs handicapés mentaux de la compagnie suisse "Thaater Hora": une stupide manipulation des handicaps pour soit disant montrer que les différences n'existent pas. Leurre et falsification, méprises et grossièreté du jeu et de la manipulation sur scène de personnes différentes qui n'ont rien à y faire, pas même danser alors que c'est bien dans l'art du geste, du bougé et du mouvement qu'ils nous dépassent largement.
La SACD, elle, présentait comme à l'accoutumé "Sujets à vif", deux séries de quatre propositions artistiques, présidées par la notion de métissages des genres et des arts. Les rencontres des programmes A et B furent jubilatoires!Toujours dans la très belle et douce cour du jardin de la vierge du lycée St Joseph, ces quatre propositions de 30 minutes firent mouche!
D'abord "Sonata Hamlet", une commande à Mitia Fedotenko avec le musicien Bertrand Blessig et avec "les circonstances" de François Tanguy: la pièce est un petit manifeste, très soviétique, à "Hamlet Machine" de Heiner Muller, un solo décapant, usant de toute la machinerie corporelle de l'acteur-danseur Mitia Fedotenko. Belles astuces de mise en scène, verbe cru et corps en révolte pour un espace partagé avec avec une musique tonitruante ET ENGAG2E
"La fille" une pièce signée de la féroce Aude Lachaise, aguerrie aux textes qu'elle écrit sur le corps, le sexe et le plaisir est un régal d'inconvenances, de pieds de nez à la bienséance et aux conventions de la société. En bonne compagnie, celle du comédien Michaël Allibert, elle tisse mots et gestes, clins d'œil et coquineries sur le propos du corps, celui qui vit, jouit, éructe bande et tangue de plaisir. Cette pièce ressemble à la danseuse-plasticienne-performeuse qu'est Aude Lachaise, avec brio et justesse.Charivarieuse à souhait, chahuteuse et très dans le vif du sujet, la voilà endiablée sur scène, convaincante et émouvante aussi. Qu'ell "fille" que voilà!
"Le vertige" autre pièce de 30 minutes convoquait l'écrivain Olivia Rosenthal à la rencontre avec la circasienne Chloé Moglia pour une évocation du vertige sur une variation du "Vertigo" de Hitchcock.
Rappels sur la sémantique du mot "vertige", philosophie salutaire du corps en état d'équilibre-déséquilibre, c'est une pièce drôle et pleine de suspens et de "suspensions" acrobatiques. Le rêve, l'onorisme s'envolent et s'y déploient avec poésie, engageant le corps du spectateur dans un exercice de voltige physique et intellectuel de bon aloi!
Ca fait du bien et les deux complices sur le plateau et dans les airs nous font parcourir bien des contrées d'investigations spirituelles.
La part belle à "Projet Luciole" (théâtre philosophique) sur une proposition de Nicolas Truong, essayiste et journaliste au Monde.Joué par la formidable comédienne Judith Henry et le génial comédien Nicolas Bouchaud, le projet s'articule sur l'évocation de départ des lucioles: leur disparition du paysage nocturne.A partir d'un savant collage de textes d'auteurs de référence, sont convoqués les fantômes des ouvrages livresques ou des initiateurs des textes. Les livres tombent en rafale des fenêtres, s'abattent au sol, évoquent les absents. Mais l'amour et l'amitié survivent et le jeu jubilatoire des deux interprètes inonde le plateau pour le meilleur.Les "lucioles" refont surfacent, métaphore de la joie, de la lumière, de la complicité avec la nuit des temps. Judith Henry grimace, frétille, se meut comme une ballerine, oiseau de nuit, émouvante, charmeuse et envoutante.Son partenaire déborde d'humour et de distanciation le duo est brillant , leur numéro, unique, vif, en plein dans le mille du "Sujets à vif": vif argent, pétillant, déroutant, multiple et prolixe dans toutes les répercutions qu'il pourra avoir sur le reste de votre journée!
Cette année, le cru 2012 est varié et donne à voir des pièces à la beauté singulière comme "Trait" de Nacera Belaza qui trace un parcours sans faute sur le "non savoir", ce que son corps peut et pourra faire au delà des limites du convenu, du savoir.Sa vigilance dans ce rapport à l'inconnu est toujours vierge et son interrogation demeure dans deux très beaux solo qu'elle interprète, ainsi que sa soeur Dalila.
Hypnotique tournoiement dans l'espace, frangé de lumières imperceptibles qui confère à l'œuvre un caractère mystérieux, fragile imperceptible danse de l'éternité.C'est magique et magnétique, envoutant, effrayant.Le duo d'hommes qui,ouvre le spectacle, est lui, franchement détonnant, puissant et fonctionne sur la dépense: une énergie sans fin pour interpréter une performance physique inouïe, qui procède de la virtuosité Que peut encore le corps après cette éprouvante prestation qui tente de séduire, de convaincre sans jamais bombarder les esprits, demeurés libres et affranchis. Le regard que l'on porte sur la danse des Belaza demeure lui aussi toujours neuf.
Joseph Nadj, lui fait aussi dans l'énigmatique et le fantastique dans "Atem, le souffle": souffle de vie, respiration de l'inquiétude, de l'intranquilité qui fait sa griffe de chorégraphe du surnaturel.
Un duo bizarre, étrange où homme et femme sont métamorphosés en autant de personnages singuliers affublés d'accessoires, d'objets magiques, multiples. Le décor participe à l'étrangeté de la pièce: une boite noire, des parois qui laissent apparaitre et disparaitre objets et corps à l'envie La lenteur de l'exécution, la poésie des regard dirigés vers le lointain, l'effacement, la perte, tout est dit dans cette magistrale fresque de danse.Jeu d'acteur, expressions comme dans une apesanteur suspendue au temps qui n'en finit pas de dire que les légendes font la beauté du monde. Un conte, une fable oubliée et ressuscitée, c'est tout cela "Atem" et l'on retient son souffle pour mieux partager les instants d'apnée, de suspens.Un objet chorégraphique en boite qui s'ouvre comme un recueil, un grimoire ensorcelé,précieux, riche en icônes de rêves. L'onirique est omniprésent et l'on décolle avec les deux danseurs pour s'envoler vers d'autres contrées magiques. Le prestidigitateur Nadj n'a pas fini de nous secouer!
Restons dans des univers pas comme les autres avec la pièce de Sidi Larbi Cherkaoui, "Puz/zle" à la carrière Boulbon: un cadre à la démesure du chorégraphe qui parie ici déjouer les pièges d'un espace gigantesque et minéral. Cherkaoui et sa compagnie en font aussi un "morceau" qui appartiendra à la légende.Un hommage à la pierre, à la carrière avec une scénographie inventive et brillante. Des corps enchevêtrés en font des enluminures surdimentionnées, cascades de corps et de grâce, de constructions architectoniques divines. Le sacré revient au galop avec la présence des voix a capella du groupe A Filetta et de musiciens sur scène qui répondent aux danseurs.C'est comme pour un meilleur ouvrier de France, la balade initiatique de Cherkaoui dans le minéral. Les groupes sont cohérents, habités par une présence méditative, enchantée Ils nous ravissent, nous captivent en haleine, le souffle coupé, l'attention en apnée.C'est à la fois japonais, musulman, totalement métissé, bigarré, pluriculturel et cultuel.
Le pari de faire vibrer la carrière semble gagné, les échos résonnent dans la nuit comme autant de signes mystiques auxquels on adhère sans contrainte ni discours.Comme un rituel, un sacre des corps, tout de noir vêtus qui hantent la carrière et font bouger les parois d'un monde en cassures, ruptures et dislocation perpétuelle. L'avalanche et la dérive des continents est proche de celle des corps, souples et contorsionnistes qui gravitent dans cet espace unique et magique.La sculpture y est évoquée comme référence incontournable des icônes du corps: on songe à Rodin, Falguières ou Carpeaux et à tous les compagnons tailleurs de pierre des cathédrales!
Quant à Christian Rizzo avec "Sakinan Göze Cop Batar" (c'est l'œil que tu protèges qui sera perforé), c'est aux fondamentaux du chorégraphe-scénographe et plasticien que l'on revient avec bonheur.
Le dispositif est sobre et sur un plot de bois qui va se transformer sempiternellement, est juché un personnage, arpenteur de vie, sac au dos, marcheur apaisé au repos, figé qui nous attend pour démarrer sa route. Tout au long de cette pièce, délicate et fragile, il nous embarque avec lui sur les sentiers de l'espace, des objets qui animent sa pensée. Kerem Gelebek danse, tout simplement, gracieux dans une fluidité et une suspension aérienne.De l'audace, du risque dans cette balade, comme un auto portrait du chorégraphe qui se retrouve avec cet interprète des fétiches de Rizzo.
Poétique et calme, baigné de sérénité, cette pièce est sobre et très évocatrice des multiples chemins que l'on peut emprunter dans la vie Joyeux voyage que cette ode à l'errance et la divagation, aux chemins de Compostelle qui mèneraient où l'on veut, sans foi ni loi mais avec détermination et ravissement.
Régine Chopinot, elle aussi part en voyage, en Nouvelle Calédonie avec "Very Wetr" et sa nouvelle compagnie "Cornucopiae".C'est la culture kanak qui la fascine durant un long périple initiatique où elle parcours le pays et ses coutumes.Elle y découvre la danse et le chant rituels, l'amitié et la simplicité Chopinot en ramène pour le Cloitre des Célestins, une fresque légère, sobre et enjouée, à l'image de ses hommes et femmes simples et fidèles. Jean-Paul Gaultier en signe de somptueux costumes, à la fois brutes et sophistiqués, en rien caricaturaux d'une civilisation "à plumes" et paille. C'est beau et vivant, drôle et jamais montré comme des bêtes de cirque venues d'un pays lointain pour une exposition coloniale. Chants, danse, rythme, humour et tendresse en font un spectacle jubilatoire à l'image de la chorégraphe qui nous offre un solo très contemporain parmi cette gestuelle tribale et loufoque. Elle s'y plait et s'y retrouve et c'est bien ainsi, revendiqué comme tel. Aux détracteurs de mauvais poils, salut!
Jérôme Bel, quant à lui, se fourvoie dans le flou et le convenu dans "Disabled Theater", pièce conçue pour des acteurs handicapés mentaux de la compagnie suisse "Thaater Hora": une stupide manipulation des handicaps pour soit disant montrer que les différences n'existent pas. Leurre et falsification, méprises et grossièreté du jeu et de la manipulation sur scène de personnes différentes qui n'ont rien à y faire, pas même danser alors que c'est bien dans l'art du geste, du bougé et du mouvement qu'ils nous dépassent largement.
La SACD, elle, présentait comme à l'accoutumé "Sujets à vif", deux séries de quatre propositions artistiques, présidées par la notion de métissages des genres et des arts. Les rencontres des programmes A et B furent jubilatoires!Toujours dans la très belle et douce cour du jardin de la vierge du lycée St Joseph, ces quatre propositions de 30 minutes firent mouche!
D'abord "Sonata Hamlet", une commande à Mitia Fedotenko avec le musicien Bertrand Blessig et avec "les circonstances" de François Tanguy: la pièce est un petit manifeste, très soviétique, à "Hamlet Machine" de Heiner Muller, un solo décapant, usant de toute la machinerie corporelle de l'acteur-danseur Mitia Fedotenko. Belles astuces de mise en scène, verbe cru et corps en révolte pour un espace partagé avec avec une musique tonitruante ET ENGAG2E
"La fille" une pièce signée de la féroce Aude Lachaise, aguerrie aux textes qu'elle écrit sur le corps, le sexe et le plaisir est un régal d'inconvenances, de pieds de nez à la bienséance et aux conventions de la société. En bonne compagnie, celle du comédien Michaël Allibert, elle tisse mots et gestes, clins d'œil et coquineries sur le propos du corps, celui qui vit, jouit, éructe bande et tangue de plaisir. Cette pièce ressemble à la danseuse-plasticienne-performeuse qu'est Aude Lachaise, avec brio et justesse.Charivarieuse à souhait, chahuteuse et très dans le vif du sujet, la voilà endiablée sur scène, convaincante et émouvante aussi. Qu'ell "fille" que voilà!
"Le vertige" autre pièce de 30 minutes convoquait l'écrivain Olivia Rosenthal à la rencontre avec la circasienne Chloé Moglia pour une évocation du vertige sur une variation du "Vertigo" de Hitchcock.
Rappels sur la sémantique du mot "vertige", philosophie salutaire du corps en état d'équilibre-déséquilibre, c'est une pièce drôle et pleine de suspens et de "suspensions" acrobatiques. Le rêve, l'onorisme s'envolent et s'y déploient avec poésie, engageant le corps du spectateur dans un exercice de voltige physique et intellectuel de bon aloi!
Ca fait du bien et les deux complices sur le plateau et dans les airs nous font parcourir bien des contrées d'investigations spirituelles.
La part belle à "Projet Luciole" (théâtre philosophique) sur une proposition de Nicolas Truong, essayiste et journaliste au Monde.Joué par la formidable comédienne Judith Henry et le génial comédien Nicolas Bouchaud, le projet s'articule sur l'évocation de départ des lucioles: leur disparition du paysage nocturne.A partir d'un savant collage de textes d'auteurs de référence, sont convoqués les fantômes des ouvrages livresques ou des initiateurs des textes. Les livres tombent en rafale des fenêtres, s'abattent au sol, évoquent les absents. Mais l'amour et l'amitié survivent et le jeu jubilatoire des deux interprètes inonde le plateau pour le meilleur.Les "lucioles" refont surfacent, métaphore de la joie, de la lumière, de la complicité avec la nuit des temps. Judith Henry grimace, frétille, se meut comme une ballerine, oiseau de nuit, émouvante, charmeuse et envoutante.Son partenaire déborde d'humour et de distanciation le duo est brillant , leur numéro, unique, vif, en plein dans le mille du "Sujets à vif": vif argent, pétillant, déroutant, multiple et prolixe dans toutes les répercutions qu'il pourra avoir sur le reste de votre journée!
dimanche 22 juillet 2012
Avignon "off" entre en danse!
Le "off" affichait en Avignon bon nombre de spectacles de danse.
En voici un petit aperçu parmi la vingtaine vus durant 5 journées très "denses"!
"Tu" par la compagnie "Etantdonné" de Haute Normandie est un bel exemple de travail bien fait.
Trois danseuses évoluent derrière deux paravents, obstacles à contourner, objets destinés à laisser apparaitre et disparaitre un ou deux personnages, vêtus de blanc, avec capuches enfoncées de manière à ne pas laisser apparaitre les visages....Le leurre fonctionne: gémellité, dédoublement, disparitions fugaces selon les éclairages...La petite salle de la Condition des Soies se remplit de mystère au petit matin (10H) et la magie opère. La chorégraphie signée Frédérike Unger et Jérôme Ferron est orchestrée de main de maître et la pièce grandit et s'envenime dans une belle tension. Au finale, on découvre qu'elles sont trois à nous avoir embarquer dans un voyage au long cours, sans faille.
www.etantdonne.fr
"Point de vue" par la Compagnie Scalène devise sur les nouvelles technologies de la communication avec humour et distenciation.
Les portables, caméras et autres objets transitionnels qui nous lient et nous relient font l'objet sur scène d'expérimentation en live et en direct qui ne sont pas sans intérêt. Les caméras proposent gros plans sur les corps en mouvement, cadres rapprochés, corps morcelés et effets de sur- dimensionnement en noir et blanc. Les quatre danseurs se jouent ainsi des espaces créés qui se reproduisent sur un écran en fond de scène.Manuel Chabanis et Youtci Erdos opèrent dans ces "zones du dedans", intimes et actuellement incontournable dans les comportements humains.Les caméras de surveillance, les portables en prennent un sérieux coup et inventent de nouveaux territoires d'investigation.
C'est probant et efficace et les anecdotes chorégraphiques sont de bon aloi!
Le Théâtre de l'Oulle se prêtait judicieusement à cet exercice!
www.cie-scalene.com
"Petrole/ Fossils" par la compagnie David Drouard sont deux pièces choisies pour représenter la griffe du chorégraphe de la Région Pays de Loire au Grenier à Sel.
"Petrole" inspiré de la phrase de Pasolini "Ce qui toujours parle en silence c'est le corps" est un duo fin et délicat animé par la grâce de deux danseurs aguerris à un phrasé fluide et imperceptiblement virtuose.Les très beaux costumes de Michèle Amet et Keuin Bruneet renforcent cet état de rêve et de légèreté immaculée. Quant à "Fossils" la pièce travaille sur la trace, l'empreinte du corps, de la danse sur le corps de l'interprète. Telle un palimpseste fondateur, la gestuelle exprime la mémoire, le travail du chorégraphe sur les histoires et biographies de chacun de ses auteurs de mouvements que sont les interprètes. Comme des fossiles, des strates et couches qui fondent vécu et vivant.
www.ciedaviddrouard.com
"Au bord de la route" spectacle multimédia de la Compagnie La Rumeur- Patrice Bigel- est un voyage singulier aux limites, aux frontières du vécu.Un dispositif original à la Fabrik Théâtre révèle cette pièce singulière où chacun s'expose par la parole et le geste aux regards des spectateurs. Cela fonctionne comme autant d'aveux très touchants sur l'humaine condition, la perte, le désespoir,la vie tout court.
L'émotion est grande et la tension pulse entre chaque interprète positionné comme dans un confessionnal, devant nous.Lumières crues, fond de scène lumineux, musique puissante, L'égarement humain, l'absence de repères façonnent l'argument comme un livret de ballet contemporain désigné selon des références à Baudrillard.Des fragments d'histoire, volées par des caméras qui fixent ces visages émouvants sont autant de bribes de narration pour conter l'énergie de la danse , celle qui va "sauver" ceux qui s'y adonnent.
www.compagnielarumeur.com
"On t'appelle Vénus" une œuvre signée Chantal Loïal de la compagnis Difé Kako, représentée à la Chapelle du Verbe Incarné se donne comme un hommage à la Vénus Hottentote qui fit la célébrité du corps médical à l'époque de colonialisme.Montrée pour sa différence et sa "monstruosité", cette femme noire incarne pour la danseuse chorégraphe originaire de Guadeloupe se donne dans l'interprétation intimiste, évocation discrète du destin de cette"vénus" meurtrie par les regards et les explorations, violations faites à l'adresse de son corps, "différent".
Du bel ouvrage où la sensibilité de Chantal Loïal est révélée par Paco Décina qui lui offre ainsi une chorégraphie, une danse sur mesure.
Les "fesses" y sont évoquées comme un hommage à la vie, au jeu de mots, à l'humour mais aussi aux formes callipyges de la belle danseuse qu'elle sait toujours être. Beaucoup de tendresse aussi dans ce solo, de révolte, d'aveux sur la valeur et l'estime que chacun a de soi-même.
On a envie d'y rire et d'y pleurer tant la pièce est franche, brute, vraie.
www.difekako.fr
Opération "La belle scène saint-denis": une parenthèse salutaire.
Un programme danse singulier à 10H du matin dans le centre historique d'Avignon, dans l'espace jardin du Théâtre de la Parenthèse: une pause dans la jungle du spectacle vivant avignonais comme un havre de paix, un ressourcement hors marché mercantile et de la foultitude!Un bain de jouvence qui proposait 7 pièces différentes signées respectivement de jolies "poinitures" de la danse contemporaine!
Initié par diverses structures de diffusion d'Ile de France, cette expérience regroupent des auteurs chorégraphes singuliers, aux propos engagés sur la danse et la recherche chorégraphique."Héroines" de Julie Nioche et Sir Alice se propose comme un solo de danse brute interprété par Julie Nioche sur la voix et musique live de Alice Daquet: une réussite de simplicité, dénudée, brute et directe. La sobriété de la gestuelle au plus proche du timbre et du rythme de la voix fait mouche.
"La Poterie Punaise" d'Emmanuelle Vo -Dinh et l'écrivain Jérôme Mauche fonctionne comme un duo en écho.Gestuelle, textes se répondent ourlés par la simplicité de la scénographie très plastique: un carré dessiné sur les mesures d'un pigment bleu Klein tracé à la corde.
"Ginger Jive" la dernière chorégraphie de Raphaelle Delaunay se veut comme une petite exposition et un regard sur la diaspora noire.C'est réussi, jubilatoire grâce à l'interprétation de la chorégraphe et de Asha Thomas qui évoquerait à elle seule Joséphine Backer et toute la danse swing.Deux femmes en transes, en danse se livrent et délivrent leur soif d'authenticité dans une gestuelle imprégnée de mémoire, de citations.
"Apache" rallie Hamid Ben Mahi au talent d'un guitariste déjanté Yan Péchin. Curieuse évocation du sauvage, de l'intru, du chef apache, très "physique", un peu caricaturale mais à prendre comme une ébauche d'un futeu spectacle!
"La fille qui danse" dernière chorégraphie de Daniel Doebbels sur des textes d'Alain Fleicher questionne en solo, le sort et les ressorts de la danseuse: est-elle femme, est-elle danseuse?
Quel désir fait-elle naitre chez celui qui la regarde?
On songe à bons nombre de définitions et de réflexion sur le sujet et Paul Valéry semble y répondre encore au plus juste: elle n'est pas une femme et elle ne danse pas!
Carole Quettier en est une brillante interprète, dévolue à la gestuelle sensuelle et inspirée façonnée par le danseur-écrivain-philosophe Daniel Doebbels.
"All off my" solo féminin succédant à cette pièce fait pâle figure: sur le même sujet, une femme qui danse Hermann Diephuis ne semble pas vraiment inspiré et ennuie dans un vain propos chorégraphique soit disant onctueux, ravageur et aguichant: tout ce qui fait qu'une femme ne danse pas devant nous, mais s'expose, agace et irrite: provocation réfléchie ou embourbement?
Dans tous les cas cette "parenthèse" est source d'inspiration, de questionnement au delà du spectaculaire: on y lit et relie la danse autrement, autre part!!!!
www.labellescene.wordpress.com
En voici un petit aperçu parmi la vingtaine vus durant 5 journées très "denses"!
"Tu" par la compagnie "Etantdonné" de Haute Normandie est un bel exemple de travail bien fait.
Trois danseuses évoluent derrière deux paravents, obstacles à contourner, objets destinés à laisser apparaitre et disparaitre un ou deux personnages, vêtus de blanc, avec capuches enfoncées de manière à ne pas laisser apparaitre les visages....Le leurre fonctionne: gémellité, dédoublement, disparitions fugaces selon les éclairages...La petite salle de la Condition des Soies se remplit de mystère au petit matin (10H) et la magie opère. La chorégraphie signée Frédérike Unger et Jérôme Ferron est orchestrée de main de maître et la pièce grandit et s'envenime dans une belle tension. Au finale, on découvre qu'elles sont trois à nous avoir embarquer dans un voyage au long cours, sans faille.
www.etantdonne.fr
"Point de vue" par la Compagnie Scalène devise sur les nouvelles technologies de la communication avec humour et distenciation.
Les portables, caméras et autres objets transitionnels qui nous lient et nous relient font l'objet sur scène d'expérimentation en live et en direct qui ne sont pas sans intérêt. Les caméras proposent gros plans sur les corps en mouvement, cadres rapprochés, corps morcelés et effets de sur- dimensionnement en noir et blanc. Les quatre danseurs se jouent ainsi des espaces créés qui se reproduisent sur un écran en fond de scène.Manuel Chabanis et Youtci Erdos opèrent dans ces "zones du dedans", intimes et actuellement incontournable dans les comportements humains.Les caméras de surveillance, les portables en prennent un sérieux coup et inventent de nouveaux territoires d'investigation.
C'est probant et efficace et les anecdotes chorégraphiques sont de bon aloi!
Le Théâtre de l'Oulle se prêtait judicieusement à cet exercice!
www.cie-scalene.com
"Petrole/ Fossils" par la compagnie David Drouard sont deux pièces choisies pour représenter la griffe du chorégraphe de la Région Pays de Loire au Grenier à Sel.
"Petrole" inspiré de la phrase de Pasolini "Ce qui toujours parle en silence c'est le corps" est un duo fin et délicat animé par la grâce de deux danseurs aguerris à un phrasé fluide et imperceptiblement virtuose.Les très beaux costumes de Michèle Amet et Keuin Bruneet renforcent cet état de rêve et de légèreté immaculée. Quant à "Fossils" la pièce travaille sur la trace, l'empreinte du corps, de la danse sur le corps de l'interprète. Telle un palimpseste fondateur, la gestuelle exprime la mémoire, le travail du chorégraphe sur les histoires et biographies de chacun de ses auteurs de mouvements que sont les interprètes. Comme des fossiles, des strates et couches qui fondent vécu et vivant.
www.ciedaviddrouard.com
"Au bord de la route" spectacle multimédia de la Compagnie La Rumeur- Patrice Bigel- est un voyage singulier aux limites, aux frontières du vécu.Un dispositif original à la Fabrik Théâtre révèle cette pièce singulière où chacun s'expose par la parole et le geste aux regards des spectateurs. Cela fonctionne comme autant d'aveux très touchants sur l'humaine condition, la perte, le désespoir,la vie tout court.
L'émotion est grande et la tension pulse entre chaque interprète positionné comme dans un confessionnal, devant nous.Lumières crues, fond de scène lumineux, musique puissante, L'égarement humain, l'absence de repères façonnent l'argument comme un livret de ballet contemporain désigné selon des références à Baudrillard.Des fragments d'histoire, volées par des caméras qui fixent ces visages émouvants sont autant de bribes de narration pour conter l'énergie de la danse , celle qui va "sauver" ceux qui s'y adonnent.
www.compagnielarumeur.com
"On t'appelle Vénus" une œuvre signée Chantal Loïal de la compagnis Difé Kako, représentée à la Chapelle du Verbe Incarné se donne comme un hommage à la Vénus Hottentote qui fit la célébrité du corps médical à l'époque de colonialisme.Montrée pour sa différence et sa "monstruosité", cette femme noire incarne pour la danseuse chorégraphe originaire de Guadeloupe se donne dans l'interprétation intimiste, évocation discrète du destin de cette"vénus" meurtrie par les regards et les explorations, violations faites à l'adresse de son corps, "différent".
Du bel ouvrage où la sensibilité de Chantal Loïal est révélée par Paco Décina qui lui offre ainsi une chorégraphie, une danse sur mesure.
Les "fesses" y sont évoquées comme un hommage à la vie, au jeu de mots, à l'humour mais aussi aux formes callipyges de la belle danseuse qu'elle sait toujours être. Beaucoup de tendresse aussi dans ce solo, de révolte, d'aveux sur la valeur et l'estime que chacun a de soi-même.
On a envie d'y rire et d'y pleurer tant la pièce est franche, brute, vraie.
www.difekako.fr
Opération "La belle scène saint-denis": une parenthèse salutaire.
Un programme danse singulier à 10H du matin dans le centre historique d'Avignon, dans l'espace jardin du Théâtre de la Parenthèse: une pause dans la jungle du spectacle vivant avignonais comme un havre de paix, un ressourcement hors marché mercantile et de la foultitude!Un bain de jouvence qui proposait 7 pièces différentes signées respectivement de jolies "poinitures" de la danse contemporaine!
Initié par diverses structures de diffusion d'Ile de France, cette expérience regroupent des auteurs chorégraphes singuliers, aux propos engagés sur la danse et la recherche chorégraphique."Héroines" de Julie Nioche et Sir Alice se propose comme un solo de danse brute interprété par Julie Nioche sur la voix et musique live de Alice Daquet: une réussite de simplicité, dénudée, brute et directe. La sobriété de la gestuelle au plus proche du timbre et du rythme de la voix fait mouche.
"La Poterie Punaise" d'Emmanuelle Vo -Dinh et l'écrivain Jérôme Mauche fonctionne comme un duo en écho.Gestuelle, textes se répondent ourlés par la simplicité de la scénographie très plastique: un carré dessiné sur les mesures d'un pigment bleu Klein tracé à la corde.
"Ginger Jive" la dernière chorégraphie de Raphaelle Delaunay se veut comme une petite exposition et un regard sur la diaspora noire.C'est réussi, jubilatoire grâce à l'interprétation de la chorégraphe et de Asha Thomas qui évoquerait à elle seule Joséphine Backer et toute la danse swing.Deux femmes en transes, en danse se livrent et délivrent leur soif d'authenticité dans une gestuelle imprégnée de mémoire, de citations.
"Apache" rallie Hamid Ben Mahi au talent d'un guitariste déjanté Yan Péchin. Curieuse évocation du sauvage, de l'intru, du chef apache, très "physique", un peu caricaturale mais à prendre comme une ébauche d'un futeu spectacle!
"La fille qui danse" dernière chorégraphie de Daniel Doebbels sur des textes d'Alain Fleicher questionne en solo, le sort et les ressorts de la danseuse: est-elle femme, est-elle danseuse?
Quel désir fait-elle naitre chez celui qui la regarde?
On songe à bons nombre de définitions et de réflexion sur le sujet et Paul Valéry semble y répondre encore au plus juste: elle n'est pas une femme et elle ne danse pas!
Carole Quettier en est une brillante interprète, dévolue à la gestuelle sensuelle et inspirée façonnée par le danseur-écrivain-philosophe Daniel Doebbels.
"All off my" solo féminin succédant à cette pièce fait pâle figure: sur le même sujet, une femme qui danse Hermann Diephuis ne semble pas vraiment inspiré et ennuie dans un vain propos chorégraphique soit disant onctueux, ravageur et aguichant: tout ce qui fait qu'une femme ne danse pas devant nous, mais s'expose, agace et irrite: provocation réfléchie ou embourbement?
Dans tous les cas cette "parenthèse" est source d'inspiration, de questionnement au delà du spectaculaire: on y lit et relie la danse autrement, autre part!!!!
www.labellescene.wordpress.com
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