dimanche 9 novembre 2014

Le salon de musique:mieux que chez Kandinsky!

Ici on s'y restaure, on révise son bac, on s'en retamponne le coquillard, on règle, on répare: qu'est qu'on y fabrique???


Venez vous déhancher au Salon de Musique, venez Chalouper !
Vous accorder, sans passer au violon !
Prise de bec, ou voix de son maitre, on chante dans son joli pavillon !
Prenez soin de vos ligatures avec de l’huile de coudes pour entretenir vos pieds, vos chevilles à retordre ou vos talons !
Ouvrez les embouchures, mettez la sourdine, nez en trompette, bouche en cœur.
Souffler n’est pas jouer !
On ne peut pas en pincer pour les vents, ni se frotter au cuivre, à l’argent, à l’or !
Flûte, alors dit le faune Philippe alors que Julian ramone la tuyauterie et les boyaux !
Les veines, les yeux des bois aux abois !
Bagues aux doigts, fausse note, factures trop salées ?
Housses, débouchez vos oreillettes, vos onglets
La peau du monde est au Salon de Musique : peaufinez-la !
Monsieur Sax n’est pas loin, le belge qui à 100 ANS a toujours la frite !
Sonnez les clarinettes!
Enjambez la musique, passez le mur du son.....
Sur l’établi, les deux artisans officient comme au piano : on opère, on répare, on ausculte….
Les mentonnières, les moustaches s’y trémoussent sur les têtes et barils et tout est corps de métier !
Trompettes de la renommée, vous n’y êtes pas embouchées !!!!

"Plus qu’un simple magasin, nous vous offrons un choix unique d’instruments et d’accessoires, des conditions d’essai d’un confort hors du commun, et la possibilité de comparer à loisir toutes les tendances de la lutherie actuelle.
Notre concept est fondé sur trois principes:
  • respect et accompagnement des projets du musicien;
  • stock permanent important et de qualité;
  • service technique spécialisé et performant.
Situé 8 rue Finkmatt à Strasbourg, au centre-ville et d’un accès aisé, nous sommes à votre disposition pour vous présenter notre sélection d’instruments et d’accessoires ainsi que pour répondre à tous vos soucis techniques."
http://www.lesalondemusique.fr/
 

La fée électricité! Carolyn Carlson en 2000....

L 'Ampoule électrique 
Une vidéo électrique, solo de Carolyn Carson!
Réalisation : Bruno Ducourant / Interprétation : Carolyn Carlson / Dessins : Roberto Prual-Reavis / Musique : Aleksi Aubry Carlson / Production : Artline Films / La Cinquième.
 

samedi 8 novembre 2014

"A girl at my door": quand la danse délivre les corps.

Mutée de Séoul dans un village côtier, la jeune commissaire Young-nam doit apprendre à s’insérer dans un petit monde qui ne tarde pas à révéler son insatiable violence. En effet, son attention est attirée par une fille tout juste adolescente, Dohee, qui est régulièrement battue par sa grand-mère et son père, deux personnalités vociférantes qui ont élu la gamine au rang de souffre-douleur. La solitude de Young-nam se révèle bientôt remplie par la seule consolation des litres d’alcool (du soju) qu’elle verse dans des bouteilles d’eau minérale, qui laisse le spectateur penser dans un premier temps qu’elle a un fort besoin de s’hydrater.
Tuteurs. Dohee vient une nuit chercher refuge chez la commissaire, le dos couvert de traces de coups. Passant outre les considérations légales, la policière décide alors d’héberger la victime pour la protéger de ces tuteurs fous furieux. Mais la grand-mère est bientôt retrouvée morte dans un accident de la route, et l’agressivité largement alcoolisée du père redouble d’intensité.
Ce premier film de la réalisatrice July Jung, avec un casting de premiers rôles féminins et présenté à Cannes dans la sélection Un certain regard, décrit, avec un grand sens du détail et un savoir-faire très sûr dans la montée des émotions, le complexe jeu d’emprise entre des personnages déboussolés. Le sort des femmes dans une société dominée par des hommes rustres se prolonge par la description du traitement réservé, en Corée du Sud, aux travailleurs étrangers dépossédés de leurs droits. L’immigration illégale pour le compte de compagnies maritimes est un phénomène social important, notamment en provenance des Philippines, d’Indonésie et du Pakistan.
Grimaçants. Enfermé dans un mouchoir de poche territorial où tout le monde se connaît, s’observe et se juge avec malveillance, le récit est constamment captivant, porté par un jeu de contraste entre des personnages dissimulant leur douleur derrière le masque de l’impassibilité et d’autres constamment explosifs, rouges et grimaçants. Bien que toujours d’une grande douceur et élégance, le film est chargé à mort de tous les maux qu’il entend agglomérer selon une certaine aptitude des productions coréennes à l’exagération.
Le même scénario dans un contexte américain, on tirerait probablement la sonnette d’alarme et pourtant A Girl at My Door, même dans ses derniers coups de théâtre frappadingues (la flic lesbienne, accusée d’avoir abusé de sa protégée et d’autres transgressions encore en rab) tient le choc.
Le rôle de Young-nam est tenu par la star sud-coréenne Doona Bae, qu’on a pu voir dans Air Doll, du Japonais Hirokazu Kore-Eda, et dans Cloud Atlas, des frères Washowski. Le père monstrueux est interprété avec une incroyable virulence angoissante par l’excellent Song Sae-byeok, vu dans Mother, de Bong Joon-ho. Le film est produit par Lee Chang-dong, qui n’a plus rien tourné depuis Poetry en 2010, déjà une histoire d’abus sexuel et de relations humaines bien tordues.