dimanche 5 février 2023

"Ange" : des racines et des ailes ! Angélique prestation divine.50 ans de bons et loyaux services.

 


samedi 04 février 2023 à 20h30 au Moulin 9 à Niederbronn

Toute une vie d’Ange

Un demi-siècle de passion pour le plus ancien groupe français en activité. L’occasion unique de parcourir les meilleurs instants d’une carrière hors du commun. 
Pionnier intarissable sur le terrain de jeux du rock progressif, cette légende vivante séduit, provoque, étonne un public fidèle par sa générosité et son lyrisme atypique. 
Ange invente ce que beaucoup n’osent pas en incarnant l’audace, la joie communicative à explo-rer l’inconnu. Un gage d’éternité…
 

Du Golf Drouot à Niederbronn, 50 ans nous sépare dans ce nouveau temple du rock..Le père Christian Décamps, le fils Tristan et les saints esprits du groupe s'en donnent à coeur joie. Capitaine coeur de    miel aux commandes, heureux de l'être, au delà du délire, le groupe s'éclate sur scène.Le guitariste Hassan Hadji est aussi professeur de guitare. Il est virtuose, tout comme le bassiste Thierry Sidhoum ou à la batterie Ben Cazzuli. Le fils Tristan, qui chante, a remplacé le frère Francis dans le groupe, a pris des cours au MAI, Music Academic Institute. Il en est sorti premier de sa promotion. Christian est  le seul autodidacte maintenant, autodidacte à 120 %. Ceux qui les ont le plus inspirés furent  Procol Harum à la fin des années 1960, les Moody Blues, les Who, les Stones, les Beatles... Au cimetière des arlequins l'ambiance est noire, sombre et les anges ne sont pas à la fête.... 
Deux bonnes heures durant c'est un vent d'ange qui souffle sur la scène du Moulin 9 tout n'oeuf et nous serons les "poussins" de cette basse cour animée de main de maitre par Christian Décamps en houppelande et gabardine de légende, affublé de son feutre sur le chef. Arc'Ange.de cette cérémonie, messe basse aux puissants décibels dans cette cour des miracles où l'on déguste sa part des Anges sans modération. Des morceaux de choix se succèdent et le public jubile à l'écoute de ces "vieux tubes" qui n'ont pas pris une ride. 50 ans de musique, de underground sonores, de spectacle aussi. Car il faut les voir évoluer devant un écran où surgissent des images d'aérotrain aérodynamique, futuriste qui file à toute blinde dans les espaces et paysages de France: le "progrès", non! L'imagination, oui! Credo de cet ensemble à la musique virulente ou très "douce" quand le piano et la voix de Tristan Décamps, crève l'écran et brûle les planches...Des mouettes aériennes volent avec force cris et lumières stroboscopiques. Un show très "chaud" et pas nostalgique. C'est le présent qui préoccupe ce quintette de choc, vintage,quand ange (re)vint pour deux rappels bien calculés sur fond d'images d'archive du groupe. Quelle carrière pugnace et durable, pas vraiment "sobre" mais riche d'échanges et d'inventivité. Des images encore pour illustrer aussi l'ambiance, la force de frappe du groupe, comme des couvertures en BD, illustrations  de disques mythiques.  En prime une vertigineuse reprise de "Chez ces gens là "de Brel: gouaille, mimiques et jeu d'acteur de Christian Décamps à la largeur de ce texte mythique et si présent dans notre inconscient collectif. Et le concert de se conclure devant une salle comble par des ovations pluri- générationnelles. Pas que des "cheveux blancs" pour cette prestation bien campée. Alors quand la bande à Christian décampe, c'est dans la joie des retrouvailles que se termine la soirée à Niederbronn lesBains. Qui l'eut dit  que cette petite bourgade, reçoive des mythes errants du rock lors de leur tournée d'anniversaire. Sous la houlette de Vincent Wambst, directeur du relais culturel,un passionné de musique et d'ambiance qui dépote au profit d'un public acquis aux plus douces ou terribles fantaisie.Et qui fait l'Ange, fait la bête de scène. Un pied dans la marre, dans la marge à coup sûr. Quand Ange passe, on est aux Anges.....Une "résurrection" salutaire !Un "vie âgée" pour l'éternité.....

Au Moulin 9 à Niederbronn les bains le 4 Février

vendredi 3 février 2023

"Odile et l'eau" : une femme "palmée" peu académique!




 "Odile est une femme seule et sans travail. Ses enfants ont grandi. Elle nage régulièrement dans l’eau d’une piscine municipale. Elle tient la chronique tendre et détaillée de cette expérience aquatique qui révèle un paysage tant physique qu’humain. Plongée kinésique et sensorielle dans une géographie mouvante de corps exposés, immersion de la pensée dans la reconquête de soi, aussi patiente que déterminée. Nager, écrire (se raconter soi-même) : un double mouvement de vie qui trace des chemins de sens qui font tressaillir l’existence. Odile a perdu sa mère, mais a quelques rêves et désirs, se rappelle que les hommes existent et pourrait, au terme de cette chronique liquide et revigorante d’impressions, de sensations et de souvenirs, se réinventer pour inaugurer une nouvelle vie."


Peignoir et sac de plage teinté de biches kitchounettes, elle apparait dans les gradins, surprise de voir tant de monde ! Et c'est parti pour une immersion dans le monde aquatique, l'ambiance d'une piscine "municipale" de quartier: tout ce qu'il y a de plus banal, trivial sauf que cette nageuse cherche ici le spectacle du monde dont elle fait partie. Huis-clos pour un microcosme teinté de bruitages de circonstance. La piscine est agrès, plongeoir et autre bouée de sauvetage, surveillée par "le maitre" nageur qui, on le sait, fait rêver les femmes de sa corpulence et architecture corporelle de charme. Un sauveur en l'occurrence. Et Odile  de se raconter, de ponctuer le texte pris à bras le corps par la chorégraphe Joelle Bouvier pour en faire une belle démonstration d'amour des sensations, émotions liées à cette plongée dans sa mémoire. Le corps comme vecteur et médium de souvenirs lointains, de désirs, de convoitise, de vie. Cette plongée dans le grand bain est aussi voyage, déambulation dans une atmosphère plastique extra-ordinaire. 


C'est d'un écran convexe à la forme d'un barco, d'un mur de piscine que sourdent des images vidéo de toute beauté. Évoquant la lumière changeante et versatile de l'eau, les vibrations tactiles d'une matière en continuel mouvement. L'eau comme bain de jouvence où Suzanne se baigne comme au mikvé pour se purifier. Odile est maline, malicieuse, enjôleuse  et notre baigneuse au corps impeccable, silhouette aux lignes de force bien dessinées nous maintient la tête hors de l'eau pour des brasses et crawls, exercices salutaires de longueurs nautiques que le texte raccourcit avec lucidité. On n'est jamais en apnée mais bien "encrés" dans les textes et paroles simples et légères de cette créature hybride. Elle, bien "ancrée" dans son corps mouvant, mis en scène par une autre femme danseuse et chorégraphe. 


Joelle Bouvier et Anne Brochet comme deux complices, compères dans cette aventure aquatique qui berce aussi nos souvenirs de "piscine". Scolaire ou individuelle, immersion dans l'eau bienfaitrice. Bouger comme une "petite sirène" dont le sort est évoqué pour mieux nous dresser un portrait de femme soumise à l'attrait du prince charmant. Quitter son "milieu" son "endroit" pour perdre son identité pour un prince qui saurait danser...Perdre ses attributs , sa queue, qui conditionne son adaptation à son environnement aqueux: pas question! Alors la voici sur son podium, ravissante sculpture mouvante en position Maillol. Et l'écran de diffuser vagues, océans et autres textures scintillantes, poissons et méduses en icônes de rêve. Car la femme danseuse méduse de Paul Valéry n'est pas loin qui oscille de ses nageoires pour un érotisme flamboyant et suave. Des palmes aux pieds, la voici notre femme "palmée" de tous les oscars au cinéma du mouvement et de la lumière: cinéma-scope savant d'un Busby Berkeley quand elle se met sa bouée de sauvetage en tutu et danse comme sous les feux de la rampe dans ses fantasmes les plus fous. Rêves que lui révèle l'eau ce bain, ce "bassin" de la danseuse qui ondule dans un court bouillon à la nage comme un mets gastronomique bien mijoté. 


Danseuse mécanique aussi, objet qui lui revient à la mémoire et surnage pour évoquer en elle la femme, les formes, le corps en apnée d'une effigie médusée, figée par le temps. Ce temps qui passe, du passé au présent pour se faire futur inconnu. Aqua bon résister alors que son "maitre à danser" à nager lui suggère la liberté de mouvement, la grâce des déplacements, l'aisance d'une énergie insoupçonnée des étirements salvateurs. Des "techniques" empruntés à l'apprentissage de la danse d'aujourd'hui où trouver son centre, son équilibre et sa propre mobilité font sens. Et Anne Brochet de se "plier" sans céder aux "directives" intuitives de Joëlle Bouvier. Elle s'étire, élastique et naturelle pour gagner des centimètres.Un beau projet mis à flot qui va à la dérive des continents, sans boussole mais avec deux capitaines, binôme ou tandem de choix pour une navigation au long cours , une circulation des mots dans le corps qui bouleverse et enchante.


Cette Odile, ravie et naïve, sirène d'eau douce est le partenaire de prédilection d'un ballet aquatique qui a la "frite" dans les travées des bouchons , des cacahuètes et autre planche d'un bassin méditerranéen bien ondulant. Zoe Pautet pour la scénographie très inventive et bien trempée, Pierre Alain Giraud pour les images art-vidéo de toute beauté plastique mouvante à la Gary Hill ou Bill Viola en eaupesanteur, vide et eau fluide et luminescente. Anne Autran pour des "maillots de bain" et robes d'une époque indéfinie qui semblent taillés sur mesure sur le corps idyllique de Anne Brochet. Waterproff en diable comme le bassin mythique de Daniel Larrieu qui transcendait piscine, lumières et son en un opus légendaire, flottant, dansant en apesanteur...



Comédienne et romancière, Anne Brochet écrit ici spécifiquement pour le théâtre un seule-en- scène poétique qu’elle interprète elle-même. Avec la collaboration de la chorégraphe Joëlle Bouvier, elle explore la fragilité du corps et du cœur, ceux du personnage comme ceux de l’actrice. Pas à pas elle construit son parcours physique, son rapport à l’endurance, mais également sa trajectoire émotionnelle, depuis le plongeon vers les profondeurs obscures jusqu’à une remontée à la surface. Au langage de la danse s’ajoutent des images sans paroles, projections fantasmées qui sont comme les échos silencieux du texte narratif.Cette traversée de bassin relève de la confession autant que de la performance physique, de l’observation autant que de la rêverie.


TEXTE, CONCEPTION ET JEU
Anne Brochet
CHORÉGRAPHIE ET COLLABORATION ARTISTIQUE
Joëlle Bouvier


Anne Brochet est actrice, réalisatrice et écrivaine. Au cinéma, elle a joué notamment sous la direction de Claude Chabrol, Jean-Paul Rappeneau et Alain Corneau, et au théâtre, récemment, sous celles d’Arthur Nauzyciel, Lambert Wilson, Pascal Rambert (Architecture créé dans la Cour d’honneur du Festival d’Avignon 2019) et Arnaud Meunier (Tout mon amour de Laurent Mauvignier présenté au TNS cette saison). Parallèlement, elle publie aux éditions du Seuil et chez Grasset.

 


Au TNS jusqu'au 10 Février

lundi 30 janvier 2023

"L'oiseau rare" : tous en bretz'selle, au boulot! A la Case à Preuschdorf le dimanche 5 FEVRIER 16H Performance de la Charivarieuse

 


"L'oiseau rare" une  performance inédite in situ à l'occasion de l'exposition"Wanderfejjl" de Maeva Bochin et Miriam Schwamm à "La Case"à Preuschdorf

Case départ:

Canard sur canapé sous canopée.

Ça caille, perdrix, alors vient poupoule! Bretz'selle:des bretzels Ancel, tous en selle pour un bon régime sans sel...De moineau! En cage, libérez les oiseaux de pluie, de lune et serre moi fort, rapace qui passe et repasse! Un banc public comme perchoir pour mieux échouer....Jouer l'entre deux mères nourricières: Miriam et Maeva au talent tueur. Crête de paon et aigle noir, pigeon vole comme mon amant Icare qui vole et brûle ses aisselles. En cage ou dans le puits, l'oiseau de feu en paon-talons hauts et courts!

Attention, il va sortir! Souriez, "cheese"disait le corbeau au renard !A plumes, à poils, oiseau de nuit, de proie en proie aux volages effets d'ailes, oiseau de paradis terrestre.Et ça va de mâle en pie voleuse.

De sa couveuse, oisillon il va voler : ouvrez la cage aux oiseaux! Les cigognes en castagnettes, craquettent, les échassiers partent en goguette pour aller se faire plumer comme des pigeons!Ça roucoule les palombes..Coucouroucoucou!

Un coq au vin, un poulet au riesling ou en cocotte de boulevard. Des yeux de perdrix aux pieds...Un ramage et plumage pour un corps beau et un fromage.Un père hoquet, cacatoès, une pie voleuse, et un flamand ose! Sans oublier le col du cygne du lac, l'oiseau de feu et autre vilain petit canard boiteux!

Pattes d'oie pour rides et becs et ongles


"Wanderfèjjl" (Oiseaux migrateurs en français) est une petite exposition concentrée sur la grande stub de la salle d'expo, avec la restitution de la résidence de Maeva Bochin autour de son projet de création, la petite stub devient l'espace scénique pour les 2 performances de Geneviève Charras, l'atelier de la Case vous accueillera pour découvrir les diverses techniques de gravure et d'autres oeuvres et épreuves. Et sous le hangar, vous pourrez découvrir une autre aventure de création nomade de Maeva, qui a eu lieu au Quebec ! 

 (chants: il vole/ chouette hibou/ le colibri/ un petit oiseau gréco /daphénéo/ la paloma/ la donna mobile/ coucou hibou /:le bois de st amand barbara /la ronde de l'omelette )

Et on va se caser ailleurs!