Dark Horse est une réflexion sur les prismes à travers lesquels nous regardons les autres et nous nous regardons nous-mêmes. L’objectif de la pièce est de questionner notre regard sur les autres corps, nos idées de la beauté et les restrictions que ces idées imposent à notre capacité à être avec les autres, ainsi qu’à être avec nous-mêmes.
Le public est invité à se débarrasser, à entrer dans un espace où la variation des personnes et des corps n’est pas un signe de faiblesse ou de menace, mais plutôt de diversité et de force.
Elle ne dansera pas ce soir mais sera bien présente parmi nous, "spectateurs" de ses paroles, de ses aveux sur son processus de création. Ce seront des images filmées de son solo en chantier presque abouti, qu'elle nous livre ses impressions, ses sources d'inspiration et de travail: ses questions, ses angoisse sur son propos corps qu'elle accepte à peine, la maladie pouvant surgie à tout instant pour le modifier, l'empêcher, l'amputer de ses membres ou atours.
Car il s'agit ici de préoccupations loin d'être futiles. Comment vivre, regarder son corps, celui de l'autre quand il est affecté, modifié, transformé par la chirurgie: en l’occurrence celle de l'ablation du sein ou sa reconstruction lors de cancer. Son entourage l'inspirer, ses rencontres avec des femmes, sa soeur la taraude au point de mettre en scène l'obscur, la vision de dos d'un corps qui danse au rythme d'un métronome qui pousse le temps dans ses retranchements. Le public, sur le film, en position bi frontale l'observe, la jauge, regarde aussi plein feu les autres spectateurs d'en face. On se met en scène aussi, interactivité et participation induite de concert. De dos elle nous fait "face", nous invite à regarder l'invisible, les petits riens d'une posture, attitude révélatrice du secret. Quand elle se retourne, livrant son busque peint, c'est la surprise: on l'imaginait torse nu.
La générosité, la franchise des paroles bien accentuées d'une musicalité étrangère, font mouche et touchent les "auditeurs" de cette soirée work in progress. Regarder l'autre de dois, être frustré de ce qu'il offre aux autres: le côté obscène", derrière le rideau comme traversée d'un miroir magique. Les images dévoilent ce pile ou face, de recto verso insolite qui dévoile un buste nu, peint de noir esquisses sur les seins. Une danse faussement exotique, qui tangue, se structure en segments entrecoupés sur un tempo qui s'accélère. Les gestes ondulants aussi autour de ce bassin méditerranéen. Les frontières des pays en guerre du moyen orient comme obstacle, mur et barricade à franchir. De quel côté regarder, quel parti prendre quand on est "voyeur" et complice du regard de ce très beau travail, porté par l'enthousiasme de l'artiste, interprète, chorégraphe. Un très bon temps d'échange, une étape partagée dans l'histoire de ce solo et de sa créatrice. En toute franchise, en toute simplicité. Le tout introduit et conduit par Joëlle Smadja, l’hôtesse de ce projet en "accueil studio" d'une plus grande importante pour les créateurs.
Résidence : LU 29 JAN > VE 02 FÉV
travaux publics du 2 Février















