mardi 18 septembre 2012

biennale de la danse de lyon: des dents de lion pour dominique hervieux

Elle est à la direction de la Maison de la Danse et de a Biennale de la Danse de Lyon depuis peu et la voilà déjà convaincante, décontractée et pugnace à la tête d'une entreprise et d'un projet artistique de taille: pour un coup d'essai, un coup de maître!
Dominique Hervieux succède à Guy Darmet, après avoir fait ses armes au CNC de Créteil, puis au TNP auprès de José Montalvo pour la direction artistique et la programmation du lieu, sanbs omettre sa carrière de chorégraphe, originale et décapante à souhait.Femme de trempe et de charme, elle séduit par sa décontraction et sa présence sur le terrain durant le festival.
UMUSUNA
Pour l'ouverture officielle, le spectacle de Ushio Amagatsu du groupe Sankai Ju, "Umusuna" est une fresque poétique dédiée aux cataclysmes, au chaos du monde environnant. Son solo de début de spectacle est un joyaux de mouvance, de mouvement très axé sue les gestes des bras, leur envergure, leur délicatesse à interpréter le vide, le plein qui façonne une gestuelle pleine de poids, de mesure, de pesanteur. Très ancrée, sa danse est puissante, forte et s'enracine naturellement dans la lumière et sous le flux d'un sillon de sable qui pleure des cintres comme un sablier qui égrène le temps, comme une clepsydre qui distille l'air et l'eau.
Les autres personnages apparaissent peu à peu, occupent le terrain, sableux, lisse et se frayent un chemin parmi une scénographie improbable, cernée de lucioles, de lumière tantôt fugace, tantôt permanente.C'est beau, lumineux, envoutant.Une heure durant à peine la magie opère, pertinente, hypnotisante.Rituel spectaculaire aux icônes magestueuses, ce spectacle confirme s'il le fallait, la fascination du monde occidental pour l'expression d'une culture occulte nippone étrange, démesurée, magnétique, étrange et décalée.La poudre blanche qui revêt les corps des huits danseurs, masque et dévoile à la fois la virtuosité de chaque geste infime qui sourd de chaque muscle, de la peau des danseurs présents dans une lenteur symptomatique de cette danse "des ténèbres" le buto.
Un très bel adage de la lenteur, de la spiritualité de la danse, très proche, charnelle, onctueuse à souhait dans une pudeur, une décence digne du Japon ainsi honoré par de très grands artistes, aussi modestes que talentueux.

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