jeudi 5 décembre 2013

Andréa Sitter: un sanglier comme porc d'attache!

wimdelvoye
A Pôle Sud, on aime surprendre, questionner, ravir le spectateur vers d'autres contrées!
Ce soir là, avec "Obstinés lambeaux d'images"c'est dans les Ardennes de Pascal Quignard, que Andréa Sitter, chorégraphe allemande, nous entraine en compagnie d'un "singulier" personnage, un sanglier made in danse qui esquisse avec ses deux compères, la danseuse et l'équilibriste, des tours, des relevés de pattes à la french-cancan, des traversées inédites et qui effeuille avec attention une des protagoniste: joli striptease pas "cochon" du tout ni voyeur!
Mais suffit-il d'un animal pour faire un pas de deux, un show où ce qui intrigue et séduit prend le pas sur le fonds?
Quel est le propos au juste? Le dressage, le domptage sympathique qui ne semble jamais contraint du cochon sauvage? Notre ressemblance avec les comportements animaliers, les figures adaptées de nos corps aux attitudes, postures inspirées du monde animal? Bien sûr on a vu des loups sur scène (Alain Platel), des cygnes, rapaces, oiseaux (chez Luc Peton), des chevaux chez Bartabas....Quel lien cultive-t-on sur scène avec la gente animalière? De l'affection, de la connivence, de l'humour?
Bref, la pièce est belle et ravissante, divertissante à souhait.
Nos trois grâces dansent de concert, le circassien Sergio Nguyen, fait le beau sur son vélo dans des numéros inédits, l'équilibriste prend des risques et semble léviter dans la lumière...
Les textes de Pascal Quignard prennent le dessus, tant ils sont denses, édifiants, intéressants.Sa voix sombre et profonde porte du fond de la forêt d'Ardenne, les sons des rugissements de ces "singuliers" êtres qui dévastent les campagnes de leurs ébats sauvages.
Très beau solo de Sarah Schwartz, de dos, éclairée de façon à ce que chaque muscle révèle les grondements de l'animal qu'elle imite, les cris des abattoirs, évoquant la violence faite aux animaux!Sculpture vivante devant nous, elle ondule du dos et fait un effet convaincant.
Tout est bon dans le cochon et Wim Delvoye le dirait bien, qui tatouait des porcs sur leur peau de leur vivant! Maximilien cet ses "max'sisters" c'est un régal!
Quand elle danse avec en laisse son animal de compagnie favori, Andréa Sitter est drôle et touchante, charmante et ses textes érotiques, savament pudiques révélent que s'envoyer en l'air, n'est pas "cochon" du tout, mais très salutaire!
A bon entendeur , porc salut!
sculpture de geneviève charras
Maximilien, le cochon et ses "max'sisters"

www.pole-sud.fr

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