lundi 3 mars 2014

"Harry Dickson": le film de danse fantôme de Resnais!



Il dansait, largement, les bras ouverts et faisait danser les acteurs!
Beaux gestes et salutations à Resnais!

Les films perdus ou avortés d'Alain Resnais pourraient faire l'objet d'une étude à part entière. Que sont devenus Schéma d'une identification (1946), court-métrage réalisé avec Gérard Philipe, ou encore le long-métrage amateur Ouvert pour cause d'inventaire (1946), histoire d'un couple qui ne se rejoint pas ?
Les aventures de Harry Dickson
Sous l'égide du producteur Anatole Dauman, les deux hommes se mettent à pied d'œuvre dès 1960 pour donner vie à ce projet. Trois ans plus tard, un découpage est opéré, des acteurs désignés (Laurence Olivier et Delphine Seyrig dans les rôles principaux), des collaborateurs pressentis (le décorateur René Allio, le chorégraphe Maucice Béjart, le peintre Paul Delvaux).
Quatre moutures du scénario se succèderont jusqu'en 1967, faisant passer le film de quatre à deux heures, mais le projet, victime de son ambition et de malentendus entre les partenaires, restera mort-né. L'œuvre devient mythique au point qu'Henri Langlois, directeur de la Cinémathèque française, déclarera qu'elle aurait « infléchi le destin du cinéma français ».
Le scénario, accompagné d'une passionnante mise en perspective, est paru aux éditions Capricci en 2007 sous le titre Les Aventures de Harry Dickson. Sa lecture évoque une œuvre monstrueuse, où se seraient combiné le démonisme urbain du roman feuilleton populaire, l'enchantement surréaliste des serials, et la sophistication d'un Lovecraft. Un rêve d'enfance, chanté et dansé, hérissé de créatures et de signes mystérieux. En un mot, le « Rosebud » d'Alain Resnais.
"On connait la chanson" et la danse!
"Je voulais voir s’il était possible de faire, en français, ce qui a été utilisé par un scénariste et réalisateur anglais pour lequel j’avais beaucoup d’admiration, Dennis Potter : faire mimer de vrais extraits de chansons par les personnages des films. Le danger, c’est de copier. Comment faire la même chose, mais avec des chansons françaises, sans que ce soit un vol ? Potter utilise, souvent a contrario d’une action très dramatique, des chansons très rengaines que miment les personnages : alors leur imaginaire se déchaîne, il peut y avoir de la danse, des corps qui se transforment… Quand la chanson est finie, les personnages n’ont pas l’air de s’être aperçus qu’ils ont chanté, ou qu’on leur a chanté quelque chose. Alors j’ai pensé qu’on pouvait risquer le coup, partant de l’idée que dans la vie, il y a toujours des bribes de chansons qui vous traversent la tête : parfois, on utiliserait très bien le langage de la chanson pour s’exprimer. Si on était naturel, on parlerait peut-être tout le temps avec des paroles de chanteurs. "

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