mardi 18 mars 2014

"Tel quel": c'est "magnifique"! Thomas Lebrun, "le jeune"!

"Venez comme vous êtes": slogan du géant de la vente des hamburgers....
Et pourquoi pas mettre en danse, "la différence", l'altérité, un peu "différemment" et pour en parler à la jeunesse!Pari gagné par Thomas Lebrun, chorégraphe et directeur du CCN de Tours.
Un bon tour de main, une bonne patte, une vraie griffe d'auteur pour cette pièce, ludique, haute en couleurs en grave à la fois.
Un petit tas de sacs à dos sur le plateau dénudé, voilà pour le topic
Quatre escogriffes déboulent sur scène:signe de ralliement:bonnet de laine et chaussettes de couleurs fondamentales: rouge, bleue, rose, jaune.Il y en a un, très grand qui dépasse tous les autres qui s'adaptent à sa hauteur à chaque rencontre.Silence radio, on s'observe, on se scrute, on se regarde, on s'évalue.
Tout semble possible dans ce petit microcosme de cour de récréation!
On démarre, très martial, au pas, militaires ou majorettes, tous pareils et pas vraiment quand la fantaisie peu à peu s'empare de la chorégraphie canonique!
On se confronte l'un à l 'autre, on se valorise en moult démonstrations de virtuosité, en portés, emportés par la liesse de la danse.
On prend son gouter aussi et l'on partage quand l'autre n'en a pas!
C'est "magnifique" suggère la chanson, leitmotiv qui va se décliner selon diverses interprétations de marque. 
Playback savoureux où la réussite est de mise: tout va bien, on est beau et malin, espiègle et enfantin!
Le fou rire ou les larmes sont permises et font partie de la vie. On envie l'autre, on s’apitoie sur son sort. Bref rien n'est simple, mais c'est joyeux et notre bande des quatre se frotte au cabaret, à la chansonnette, emperruqué comme il se doit pour faire plus vrai, plus "music-hall"
On retrouve ici toutes les fantaisies de Thomas Lebrun, ce qui l'inspire, le réjouit, le questionne.
Le taraude ou le tarabuste!
Les quatre interprètes, deux hommes, deux femmes, vêtus décontractés, désinvoltes se glissent dans son phrasé chorégraphique, fluide, harmonieux, lisse et sans chi-chi.
Jeux, petites manipulations entre eux, sarcasmes, moqueries, tout y est réuni pour brosser le portrait d'une tribu cocasse et bien humaine.
Quand une paire d'Adidas vous transforme son homme, c'est aussi pour l'autre qui le regarde, sujet de frustration, de convoitise:alors on lui les pique et on les balance au loin par jalousie!
La danse exprime si galamment tout ce qu'un sociologue pourrait prôner.C'est élégant et l'on termine sur une note très lyrique où les envolées quasi classiques ravissent et transportent dans un ailleurs très poétique!
Ils quittent la scène, un par un , derrière le miroir, le rideau noir et la solitude prend le dessus
Mais elle est constructive et nous rappelle aussi que le groupe est bien là pour nous solidifier et bâtir notre identité.
Tous pareils, tous différents!
Cet après-midi là à Pôle Sud, à Strasbourg, le jeune public apprenait à gouter aussi ce léger "décalé", cette vision des choses, ludique, jouissive et grave à la fois. C'est "magnifique"!
Une belle "leçon" de danse! Un petit Lebrun de fantaisie!
Thomas Lebrun, toujours "jeune"!

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