lundi 13 janvier 2014

Que Vienne Gisèle pour "Le pyre" et le meilleur!


Épurée dans sa construction, The Pyre (le bûcher) estompe les frontières entre danse, arts visuels, musique et littérature. Livré au feu des projecteurs, le corps de la danseuse incarne tour à tour différentes figures de la femme à la fois objet de fantasme et mère, meurtrie dans sa chair jusqu’à en disparaitre en fumée.
Véritable sculpture de lumière, l’espace sophistiqué conçu par la chorégraphe, marionnettiste et metteure en scène Gisèle Vienne oscille entre le jeu optique d’un Victor Vasarely et l’esthétique futuriste du vaisseau de 2001 : l’Odyssée de l’espace. Pour concevoir ce spectacle total, elle s’est entourée d’informaticiens de l’IRCAM, ainsi que de ses collaborateurs de prédilection : l’écrivain Dennis Cooper, la danseuse Anja Röttgerkamp et les musiciens de KTL [Stephen O’Malley et Peter Rehberg]. The Pyre articule de manière inédite la chorégraphie de Gisèle Vienne avec le texte dont elle s’inspire. Fondée sur le refoulement de la narration, le fascinant rituel sacrificiel confronte le spectateur à des personnages mutiques – une mère et son fils ? À chacun de reconstituer le scénario de ce drame muet à l’issue de la représentation, à la lumière du court roman de Dennis Cooper – distribué à chaque spectateur – qui en dévoile finalement la trame tout en ouvrant à des lectures multiples.
De retour à Strasbourg, la chorégraphe, metteur en scène est toujours foisonnante et prolixe. Danse et mots, l'articulation va de soi pour elle: le texte est présent dans chacun de ses projets, de manière plus ou moins audible ou perceptible.
"Jerk" était une pièce bavarde, alors que "the pyre" semble muette!
Côté scénographie, 25000 leds éclairent un tunnel, tels un bûcher qui ne serait pas celui d'une sorcière: il renvoie à quelque chose d’archaïque qui tient à certains rites funéraires.
Ici tout semble s'articuler autour de ce que Bataille appelait "la part maudite", cette notion de dépense improductive qu'il développe dans cet essai.
La surabondance de cette lumière correspond à cette dépense extrême d'énergie, et le montage très sérré de la chorégraphie et de la partition lumineuse rappelle ce que nous voyons aujourd’hui dans la publicité, les dessins animés, les clips vidéo
"C'est frénétique, excitant, stimulant mais violent parce que c'est au bord du vide que nous nous retrouvons, au bord de nos propres gouffres"
C'est au Maillon Wacken à Strasbourg en coréalisation avec Pôle Sud, Les 16/ 17 Janvier 

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire