mercredi 21 mars 2018

"Maibaum": un arbre qui ne cache pas de forêt!


"Cinq constructeurs-danseurs manipulent des bobines de fils sorties de caisses en bois pour bâtir une nef, tressant patiemment un cordage autour d’un immense mat. Cette partition millimétrée s’effectue dans un silence hypnotique. 
Le public est happé par la contemplation des gestes ciselés de la communauté à l’œuvre. Le chorégraphe espagnol poursuit ici son exploration de la relation du corps à l’objet à travers la mise en scène de constructions d’architectures improbables. Leur forme n’apparaît qu’à la fin de la performance, dévoilant à rebours le sens et la nécessité de chaque mouvement. Né en 1980, Jordi Galí se forme en danse contemporaine à l’Institut del Teatre de Barcelone et devient interprète pour des chorégraphes. Il crée la Cie Arrangement Provisoire en 2007, se centre sur le dialogue entre geste et objet à travers la mise en scène d’installations, de fictions architecturales éphémères et poétiques qui se révélent au fil de chaque performance. Jordi Galí est, avec Vania Vaneau, artiste associé au Pacifique CDCN de Grenoble."I.F.

Comme une ode à la construction, l'érection d'un arbre de Mai est une construction symbolique d'un monde utopique, à partager le temps d'une cérémonie
C'est à cet acte de "bâtisseur d'empire" que s'adonnent nos cinq performeurs se jouant des entrelacs des fils qui tissent, enroulent et forment nattes et mailles de filet.Des paysages se dessinent: un port où des pêcheurs tirent des filets, un dos de baleine échouée dont le squelette gît sur le sol, avec ses immenses arêtes autour d'une colonne vertébrale. On est dans la Galerie de l'évolution au Jardin des Plantes à s'interroger sur la mémoire de l'humanité. Les danseurs s'affairent dans le froid, sur la pelouse face à l'Esplanade de la Faculté de Droit de Strasbourg.Un campus où cette tribu trouvera ses repères, son fief, son campement d'un jour. Son bivouac.La sculpture finale est une spirale ascendante, faite de fils qui s'entrelacent et donnent lieu à une passerelle ajourée qui monterait au ciel pour sa félicité, au zénith d'un ciel étoilé.
Les spectateurs sont assis sur des transats et observent la montée de l'édifice, comme un petit chantier en ébullition, une fourmilière qui bâtirait à vue son habitacle pour venir s'y loger, le temps de la performance.Poétique du lieu, magie de l'éphémère, tout opère pour amarrer nos rêves d'architecture utopique, de monde rêvé, de topos improbable.

Une initiative du TJP et du service universitaire de l'Action Culturelle dans le cadre du festival "Les Giboulées"
les 21 et 22 Mars sur le campus (15H /18 H)

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