lundi 22 juillet 2019

Les Hivernales "On (y) danse aussi l'été! Avignon le off 2019: : du "mordant" du mordenseur ....à pleines dents et à cros acros!

Accrochez vous pour cette édition exceptionnelle des Hivernales, celles que l'on ne veut à aucun prix voir disparaître, en danger avec leur CDNC......


"10 H 10" Compagnie Nyash" de Caroline Cornélis
A potron minet, on s'amuse!
Ils sont un trèfle à quatre feuille qui diffuse des fragrances de bonheur, comme une mélodie du geste rertouvé, une Madeleine de Proust, revisitée pour le plaisir des pupilles, des ouies ou de tout organe sensible de nos corps à l'écoute
Jeu est un autre, un panel de situations enchevêtrées, comiques, ludique où tout s’emboîte comme pour un puzzle, corps compris.
C'est drôle, décapant, ça frôle l'indicible légèreté des êtres ensemble qui se jouent des conventions tout en respectant l'ordre du monde. Faire, défaire, construire un univers chorégraphique et musical, de concert , c'est de la haute voltige qui se rit des embûches, traverses et autres obstacles L'heure de la récré a sonné, c'est fini, c'est dommage, on en reprendrait bien un peu de rab histoire de baigner sainement dans un monde originel, digne de l'enfance, celle qui sommeille toujours en nous et que les danseurs réveillent comme une Belle Au bois dormant!


"Rage" de B.Dance de Tsai Po-Cheng
Survoltage
On tourne la page, on passe chez les adultes, plein de "rage", d'énergie à canaliser, "dernier combat face à une société de l'indifférence".
Les danseurs gonflés à bloc, vêtus de superbes costumes designés au cordeau, éclaboussent le plateau d'énergie, de fluidité, de technique, de savoir faire: sans pour autant atteindre une émotion ou une esthétique originale: on y côtoie sauts, virevoltes et autres exercices de style impeccables, on sursaute, on vibre, c'est physique et partagé avec le public en empathie pour cette gestuelle irréprochable, presque trop "propre"et aseptisée.


"Nhà" de Sébastien Ly compagnie Kerman
Danse du mas faîtage (et gestes)
C'est comme une danse des bâtons, une construction de faitage, finition du toit d'une maison, sauf qu'elle se déconstruit sans cesse, maison de nomade qui se démonte et se remonte, ailleurs. Les deux danseuses comme des architectes sont filles d'aplomb, niveau et autres ustensiles indispensables à la construction d'un corps de bâtiment. Léger, versatile, mobile home en devenir perpétuel. Habiter et non "se loger" ou occuper l'espace, c'est à un architecte  Trong Gia Nguyen que revient l'aspect plastique de cette sculpture manipulée, aussi mise en lumières par Françoise Michel, l'as de la scénographie du jeu lumineux.


"Des gens qui dansent (petites histoires des quantités négligeables) de NaïF Production de Mathieu Desseigne Ravel
Garçon boucher, morceaux de choix, pièces de boeuf à revendre !
Cinq garçons dans le vent, un animateur pour présenter le propos, au micro, qui agace à force de paroles qui n’atteignent pas leur but : bien plus éloquent est le glissement progressif vers la danse, le silence ou le bruit et le souffle des corps qui s'animent peu à peu et font la nique au verbe!
Un "morceau" de bravoure pour l'épisode sur le cheptel du chorégraphe qui prend un par un les interprètes de son écurie, tel du beau bétail,et les autopsie par la dénomination des "plats de côtes" ou "échine" ou râble" ou chair persillée: c'est juste ce qu'il faut d'irrévérence et d'humour, de distanciation, et là, les mots font mouche! De la viande, certes, de la barbaque bien moulée pour ces cinq "mecs" qui jouent sur le poids, l'inertie, la masse et offre aux regard la jouissance de la dépense physique qui impressionne tant nos sens et révèlent les danseurs comme de vrais athlètes au travail.


"Nirvana" de Marco Delgado et Nadine Fuchs compagnie Delgado Fuchs
Kama Sutra distingué
Deux sculptures vivantes occupent l'espace du sous sol de la Fondation Lambert, centre d'Art Contemporain
Place à la plasticité des corps pour un duo désopilant, pince sans rire sur le sexe aseptisé: pause, attitudes kamasutresque, en collant latex sonore qui enrobe les corps, les moulent et les aseptisent! Ils sont "canoniques" ces deux corps, souples, acrobatiques, contorsionnistes, saisissants de beauté lisse, clinique
Seuls les accessoires les rendent dérisoires -perruques et autres falbalas-et racontent autre chose qui fait vibrer, sourire ou pénétrer d'autres mondes.Doués d'un humour féroce et sagace, d'un recul certain vis à vis de leur ego, les deux performeurs ravissent et laissent à leur place dans les deux salles attenantes les spectres ou mannequins de carton animés comme des pantins, à leur effigie
Plus une antichambre où le mimétisme pied de poule fait le beau et engendre fous rire et désolation de pitre très réussis! Morceau de bravoure pour ces deux escogriffes des arts plastiques.
A La Fondation Lambert


"Näss" (les gens) de Fouad Boussouf  Compagnie Massala
On achève bien les chevaux
Amateurs de dépense torride, de performance physique collective, ne manquez pas ce rodéo, cette chevauchée fantastique de corps survoltés, mus par une énergie inégalé, médusable et aux antipodes de la gratuité de l'effort pour l'effort
Transport en commun pour cette ode à l'humanité qui semble aller droit au but vers le vertige et le chaos, emporté par la foi, l'enthousiasme, l'empathie: pas l'endoctrinement, attention, vers une félicité revendiquée, bras ouverts, regard vers le ciel....Ovation finale du public, dressé sur ses deux jambes ou deux pattes s'il fallait tisser la métaphore animale.


"Jean Yves, Patrick et Corinne" du collectif ES Sidonie Duret,  Jeremy Martinez et Emilie Szikora
Combinaisons débridées
Un trio à cinq qui s'interchangent sur la piste ou le ring, qui prend le plateau sans le lâcher c'est un vrai bonheur d'inventivité ludique. Les corps s'imbriquent, se repoussent, se chassent, s’emboîtent à l'envi, sans cesse dans des formes nouvelles inédites et l'on est jamais au bout de ses surprises, aux "prises" avec fondus, fluides, accrocs, embûches ou lissage des corps.
Joyeuse parade, cavalcade, défilé de numéros incongrus voisins du cirque nourris de performances style aérobic, c'est un plaisir partagé qu'il nous est donné de vivre en communion physique avec ses virtuoses des formes acrobatiques pétries d'humour et de verve.


"Ef_femininity" de Marcel Schwald et Chris Leuenberger
Stupéfiant de vérité
On regarde le genre différemment, croyant avoir fait le tour de la question en mettant chacun, chacune dans sa case. Pas question ici d'étiquette, ni de genre, mais d'expérience d'être soi et de vivre pour un homme né, la femme réellement en lui: quitte à se transformer ou pas, à "rater" la métamorphose physique, mais pas celle d'être celle qu'on désire.Alors à bon entendeur salut! Que l'on jouisse de ce partage sans frontière ni apriori! Pour une danse habitée, vécue non comme un trouble mais comme une réalité , belle, touchante et réaliste. Ah, les filles, elles nous rendent marteau !

Au Hivernales CDCN d'Avignon


Danse à la Manufacture Avignon le Off 2019 : Que FAIR-E ?

FAIR-E à l'honneur, le nouveau collectif directeur- collégiale du Centre  Chorégraphique National de  Rennes et de Bretagne fait son "entrée sur scène" avec trois spectacles portés par la Manufacture et un "jeune public" au collège de La Salle. Un bon panorama de leur savoir FAIR-E...
Action donc pour ce voyage au long cours !

"Wildcat" de Saido Lehlouh avec en alternance Shapeshifting de Linda Hayford et "Hors jeu" d'Iffra Dia

"Shapeshifting" de Linda Hayford
Etat de grâce
C'est un solo extra-ordinaire, dansé de toutes parts des pores de la peau de l'interprète, des yeux, aux bouts des doigts, des déhanchés, au sauts discrets que son corps gracile trace dans l'espace comme une rémanence visuelle inédite. Passage dans l'univers singulier d'une femme qui danse, qui rayonne et irradie l'énergie distillée au goutte à goutte par un corps stabile, en équilibre précaire pour dégager un impact hypnotisant pour celui qui regarde.
FAIR-E l'impossible ?


"Wild Cat" de Saido LehlouhC
Chatons sauvages et b-boying style!
Quintette de danseurs lâchés comme des félins sauvages, félin pour l'autre dans une gestuelle maitrisée, mais une écriture d'ensemble qui pêche par la répétition d'un style qui n'en finit pas de reprendre le dessus d'un savoir faire déjà édicté.
Bouger comme un chat, mais rester à l’affût des surprises de la recherche, de la chasse à la proie ou du simple jeu! Prêt à bondir et se surprendre....Tout reste à FAIR-E !


"Queen Blood" d'Ousmane Sy
Reines d'un jour !
Elles sont resplendissantes sur leurs lignes droites, comme sur des podiums de défilé de mode, de voguing en alternance soliste, ou groupées comme une meute, une horde de femmes toutes singulières, toutes différentes et pourtant à l'unisson d'un parcours scénique surprenant et très chorégraphié.Toutes vêtues de noir, dentelles ou cuir luisant, elles démontrent qu'une architecture à géométrie variable transporte les corps au delà d'un espace conquis, pour en faire naitre d'autres, seules ou à l'unisson d'une écoute complice!
Du travail d'orfèvre ou d'architecte, de chorégraphe de haute voltige.
FAIR-E et re-FAIR-E à l'envi !


"Afastado Em" de Johanna Faye
Trèfle à trois feuilles
Une belle composition savante pour trois caractères, l'une zen, étirée et sage, l'autre hispanisante et résonnante de zapateados, la dernière, terrestre et hallucinée, hypnotisée, envoûtée, les yeux révulsés..
Beau trio compact et  très "dense", construit sur l'alternance, le savoir être ensemble dans l'altérité: un savoir FAIR-E évident qui ne cherche qu'à se développer!Un moment de partage visuel très convaincant , une écriture qui s’emboîte et se complète assurément!

A la Manufacture


Et en prime "R1 R2 START" de Bouside Ait Atmane
Pas gagné!
Une envie de jouer pour le jeune public, les univers du jeu vidéo, manettes en mains, c'est pas gagné!
Un décor audacieux en architectonique d'escaliers, de créneaux, cinq danseurs motivés mais la mayonnaise ne prend pas.Les héros défilent Super Mario, Les Lapins Crétins Princess Peach, mais sans émouvoir ni faire surgir des souvenirs ludiques, ou émotionnels de cette la jeunesse là! Un peu "niaiseux", naif car la légèreté du vernaculaire, du populaire, c'est pas de la tarte à reproduire: la prolonger, lui donner sens eut été plus "malin" plus perspicace que ce défilé granguignolesque sans saveur ou rien ne se carambole. Peut mieux FAIR-E dans le rocambolesque vidéo ludique !
Au Collége de la Salle


"Des air(e)s d'anges de Bouda Landrille  Tchouda Compagnie Malka
Querelles d'hommes
Ils sont trois à se disputer le territoire, se chamailler, vouloir prendre le dessus, sens dessus-dessous et ça fonctionne très bien, entre cirque, danse et escalade d'un piédestal inaccessible sauf au final où nos trois héros tiennent le haut du pavé sans se marcher sur les pieds Le podium masculin semble inébranlable et tant mieux si rien ne s’effondre au royaume du solide et du minéral : la musique est bonne dans ce désert d'anges où les ailes du désir se font attendre au profit d'aires à conquérir à l'ère d'aujourd'hui: l'air de rien !
A La Manufacture

La danse dans Avignon le off 2019: bonne pioche ! Beaucoup d'atouts! Et quelques jockers!


"Histoire de l'imposture" Compagnie Mossoux Bonté
Déclics et des claques!
Un plaisir de retrouver ce tandem belge de danseurs-chorégraphes, plasticiens, metteurs en scène- images, à l'occasion du festival off!
Pour un spectacle singulier fait de pauses, de "clichés" avec obturateurs, d'attitudes sociales empruntées à l'observation méticuleuse des comportements sociaux par Patrick Bonté.
Beaucoup de charme dans ces tableaux millimétrés, tirés au cordeau où la danse se fabrique de postures en attitudes figées, de redémarrages et successions affolées, cavalcade de signes distinctifs de rangs sociaux, de divagations éclectiques sur le "corps social": celui qui ment, celui qui se trahit, celui qui séduit, celui qui questionne nos aprioris, nos convenances, nos habitudes.
C'est baroque à souhait, rondement mené, au rythme soutenu par des salves de déclics, de claques faites aux conventions.
Sarabande carnavalesque finale pour boucler la boucle, fermer les becs aux détracteurs de mensonges, aux paparazzi de la bienséance. Une qualité d'observation et d'interprétation, valant à chacun des cinq danseurs, costumés  une petite ovation!
Changements d'accoutrement à vue tambours battant pour des portraits de groupe plus vrais que nature.
A  La Manufacture

"Eh bien dansez maintenant"
Cigale et fourmis!
Sur un texte de Alexandra Cismondi et Emilie Vandenameele, production vertiges
La comédienne danseuse Alexandra Cismondi resplendit dans un role taillé sur mesure, autofiction sur sa propre vie dans un milieu familial omniprésent, lourd et obtus: milieu dont elle campe les personnages périphériques avec acidité, vérité, sans concession: on y comprend vite que l'enfermement y naîtra pour se prémunir de tas d'influences toxiques pour le corps et le mental
Dure et douloureuse histoire pour le corps de la jeune fille qui se plie alors aux exigences de l'apprentissage de la danse classique: par défaut, par revanche, par passion?
Dans une mise en espace sensible de Emilie Vandenameele, le jeu de la danseuse est précis, vif, vivant, plein de clin d'oeil à son vécu, rempli de malice aussi et de distance.A son corps défendant, meurtri mais jubilatoire, debout malgré les offences qui lui seront faites, réparé par la vie et la réconciliation avec le monde!
Au Train Bleu


"Deux rien"de la compagnie Comme Si
Mime de rien, mine de rien!
C'est trois fois rien, mais déjà beaucoup pour ce duo de charme où deux Pierrots lunaires, assis sur un banc se "conte" fleurette sans un mot, mais avec tant de malice et de complicité
Figés ou animés de bonnes attentions l'un envers l'autre, l'homme et la femme, gamins ou gavroches, adultes ou encore enfants, se livrent à une gestuelle mesurée, millimétrée, juste et savoureuse
Ils son touchants, malhabiles, naifs ou coquins, vertueux ou pas sages: peu importe, ils charment une heure durant avec leur attirail de gestes singuliers, signifiants intentions, impressions, sentiments avec justesse et précision.
Un tandem vitaminé qui fait le plein de fantaisie et d'imagination pour petits et grands enfants rêveurs d'espace et de mondes meilleurs.
A u Théâtre des Lucioles

"Envers" compagnie la Mazane
Complicités
Marie Fulconis se plaie à nous conter une histoire de corps féminins animés par la complicité de l'amour partagé, à deux, à trois pour le plaisir de chacune des trois danseuses. Animées de désir, de sentiments multiples, elles évoluent dans une gestuelle sensuelle, proche, intime journal, carnet de croquis de figures, pauses ou gestes fluides. Danseuse québécoise de formation, traversant les frontières, Marie Fulconis dessine ici les contours d'une danse sage et retenue, vibrante et mordante d'authenticité, de vécu et de partage
Au Théâtre des Hauts Plateaux


"Sous-venances" de la compagnie CMN L'Hélice Danse
A la légère !
Myriam Naisi fait son premier "off" pour partager son désir de rencontre et de proximité
Deux pièces courtes, un solo, "De plumes et de plomb" oscille entre légèreté et magnétisme, dansé par Salima Nouidé, tantôt enracinée, tantôt ange céleste
Un univers ethnique évoqué dans une scénographie en hommage aux communautés indiennes
Le trio "Sous-venance,Sur-venance" ajoute en mouvances et plasticité des volutes de couleurs, de plumes, de mascarades dans une scénographie chatoyante et pleine de référence à d'autres cultures menacées de disparition
Empruntant à ces dernières la beauté et la coloration singulière des musiques de Anouar Brahem...
Ala Factory Théâtre de l'Oulle

"Une reine en exil"
 de Jean Paul Chabrier mise en scène de Gunther Leschnik Compagnie Théâtre du Corbeau Blanc
Un jour, Pina m'a demandé.....
Sylvie Pellegry est Pina Bausch, le temps d'une évocation douce et nostalgique du personnage: assise sur son fauteuil de "reine", esprit disparu qui hante un univers dansant à jamais enfoui dans la mémoire corporelle d'une femme dansante, dissolue dans l'air.
Curieuse évocation spectrale, tranquille à partir d'un texte soluble dans l'air, léger: vie rêvée, inqualifiable  d'un être d'exception qui s'est un jour volatilisé si rapidement, entrainant sur son chemin tant de grâce et de mystère...
Exilée, dépossédée, la "reine" trône esseulée,la comédienne jouant résolument la sobriété, la demie-teinte....
A l'Ambigu Théâtre


"Deep are the woods" de Eric Arnal Burtschy BC Pertendo
Fiat lux!
Chorégraphe, plasticien et performeur, Eric Arnal Burtschy s’intéresse à la logique et au fonctionnement des sociétés ainsi que leurs transformations. Mais la question du spectateur est également centrale dans son travail. Cette année, il présente d’ailleurs à Avignon une pièce intitulée “Deep are the Woods”, pièce immersive dans laquelle l’humain s’efface au profit de la lumière...L’imaginaire autant que la perception corporelles sont mis en éveil. Éblouis, on se lève, se recouche, on déambule à travers un océan de faisceaux soumis à des métamorphoses, on plonge dans la beauté contemporaine, dans une expérience sensorielle unique.
Car en effet, dans cette pièce, pas de danseur, pas d’interprète humanoïde. On est invité à entrer en contact avec la lumière : après avoir laissé de côté tous nos effets personnels, on se laisse éblouir par un point lumineux. Rapidement, c’est cette lumière qui se met à danser ; les lignes se croisent, s’ouvrent, se ferment, nous rappelant le parcours des rayons de soleil à travers les branches d’un arbre.Une danse de lumières, uniquement fondée sur la diffusion des rayons, de nuages de lumières pour une immersion des corps des spectateurs-acteurs, plongés dans l'espace . Comme pour "Feux d'artifice" de Satie en 1917 où les corps disparaissent au profit du ballet lumineux des faisceaux de lumière! C'est une expérience immersive, participative où chacun est convié à se fondre dans ce dispositif lumineux, jouant des niveaux, des lignes, des tensions verticales, horizontales...Couché au sol au départ- c'est la seule consigne imposée, il jouit en joueur aguéri des effets, silences, rythmes pour s'impliquer dans un tableau vivant, pouvant s'en extraire histoire de regarder les autres évoluer dans l'obscurité lumineuse faite de variations, de modulations d'intensité!
A vivre absolument, comme une séance bienfaisant de yoga, de zen, de danse aussi !
A Ardenome ancien grenier à sel aires numériques Avignon



"038" de Kuo-Shin Chuang Pangcah Dance Théâtre chorégraphie Chuang Ko Hsin
Folies Intérieures
Sept jeunes danseuses survoltées dans un train d'enfer mènent la danse à l'unisson, comme en camisole de force grises, gestes militarisés, toutes pareilles, comme enfermées dans un processus d'isolement collectif§ C'est hypnotique, saisissant et plein de punch.
Comme dans un hopital psychiatrique d'antan, un "asile" où les aliénés se ressemblent par la force du rejet dont ils sont les victimes singulières.
Danse de meute, danse de hordes, hors de leurs gongs, les femmes s'affublent de chaise qui les représentent, objets de folie, de répétitions acharnées des mêmes gestes sempiternels! Hallucinant Dans l'espace circulaire en huit clos,le spectacle prend toute sa dimension d'internement....
A La  Condition des Soies