"La conférence sur rien", c'est le silence commenté, la rythmique, le son cagien par execellence:
MUSICA en propose la version, mise en scène par Bob WILSON.
Mais, petite piqure de rappel: Joanne Leighton en proposait déjà une adaptation raffinée de cette "Lecture on nothing" à Pôle Sud lors de sa résidence.
Outre le fait que le texte apporte une libération du mouvement dans l'espace scénique, Lecture on Nothing,
dans sa structure intime, accompagne de manière organique la danse,
accomplissant un des vœux les plus chers à la chorégraphe, la
réflexivité, la volonté de commenter le spectacle au moment même de sa
représentation, la danse qui nous est donnée à voir portant de cette
manière en elle même les conditions de sa fabrication.
Cette pièce, qui décline la notion de fin — que ce soit « les dernières
notes d'un morceau de musique, le dernier mouvement dansé, la fin d'une
histoire, la sortie du plateau, la fin de la pièce, la perte de la
conscience, la fin d'un état ou le passage d'un état à un autre » —
utilise un procédé apparenté au montage cinématographique. La
chorégraphie est rythmée par la ritournelle — composition, défaite, mais
surtout superposition — de tableaux vivants mettant en jeu des images
fortes, aux accents fantasmagoriques, telle la maternité pieuse, la
reine et le roi, l'esprit du printemps tout juste descendu d'une toile
réalisée pour le spectacle par les élèves de l'école du Théâtre national
de Strasbourg. L'espace de la scène devient ainsi un espace de
flottement dont la contiguïté est assurée par une danse à la fois
complexe, sophistiquée et très charnelle.
Conversation courante, cette lecture sur rien est un morceau de bravoure, un pire de nez, une boutade, un clin d'oeil à l'institution musicale et chorégraphique.
Défiant la notion d'écriture au profit du rythme, du geste, en mesure, vers une démesure totale et jubilatoire! De l'authentique John Cage dans ses moments à la fois de recherche et d'expérimentation sur l'aléatoire et le hasard.On n'a "rien sans rien" et tout est écrit dans cet artéfact d'aléatoire où tout semble surgir de nulle part pour aller ailleurs, très loin dans le paysage sonore.
dimanche 30 septembre 2012
samedi 29 septembre 2012
"Danza Preparata": clin d'oeil au hasard très "préparé"!
A Musica, de la danse, toujours pour cette édition, clin d'oeil à John Cage.
De la "danse préparée"!John Cage n'y aurait pas pensé!
Lui qui pourtant en complice et compagnon de Merce Cunningham, inventa tant de sons, de silences, d'espace pour le génial chorégraphe!
Chose faite donc grâce aux talents réunis de chorégraphe Rui Horta et de la danseuse Silvia Bertoncelli sur les "sonates et interludes pour piano préparé" de John Cage.
Les rencontres sont percutantes.
Sur un fond de scène carré blanc sur fond noir, le piano lui-même posé sur un triangle noir et blanc. Une géométrie pertinente avec scénographie lumière en adéquation avec cet univers pictural strict et directionnel.
La danse s'y dévoile tranchée, tétanique aux petits mouvements, petits bougés tectoniques, fragmentés. Le sourire aux lèvres, la danseuse est tantôt carlsonienne, tantôt inspirée par la gestuelle du grand Merce.Directions multiples, changements rapides, fluidité des traces de volutes au sol, tout concourt à la surprise par une danse saccadée, interonpue, brisée.
Elle virevolte, gracile,comme un électron libre, volatile, électrisée par la musique. Ils sont complices en grande connivence et la volubilité des deux interprète dans cette virtuosité frétillante est de toute beauté.Versatile, indécise ou bien décidée dans ses intentions de franchir l'espace, Silvia Bertoncelli est exquise, souriante: le rire de Cunningham ou de Cage aux lèvres? Peut-être, eux qui aimaient tant rire ensemble!
Un jeu de mikado vient renforcer les souvenirs de cette danse aléatoire: jamais pourtant "un coup de mikado n'abolira le hasard". C'est juste et précis, futile aussi, jubilatoire surtout!
Le rendu des images est fort, ce "chat " qui n'est pas là, juste pour nous rappeler que Magritte aussi aurait bien aimé: ceci n'est pas de la musique, cela n'est pas de la danse!
Ce n'est que bonheur et jouissance de la création!
De la "danse préparée"!John Cage n'y aurait pas pensé!
Lui qui pourtant en complice et compagnon de Merce Cunningham, inventa tant de sons, de silences, d'espace pour le génial chorégraphe!
Chose faite donc grâce aux talents réunis de chorégraphe Rui Horta et de la danseuse Silvia Bertoncelli sur les "sonates et interludes pour piano préparé" de John Cage.
Les rencontres sont percutantes.
Sur un fond de scène carré blanc sur fond noir, le piano lui-même posé sur un triangle noir et blanc. Une géométrie pertinente avec scénographie lumière en adéquation avec cet univers pictural strict et directionnel.
La danse s'y dévoile tranchée, tétanique aux petits mouvements, petits bougés tectoniques, fragmentés. Le sourire aux lèvres, la danseuse est tantôt carlsonienne, tantôt inspirée par la gestuelle du grand Merce.Directions multiples, changements rapides, fluidité des traces de volutes au sol, tout concourt à la surprise par une danse saccadée, interonpue, brisée.
Elle virevolte, gracile,comme un électron libre, volatile, électrisée par la musique. Ils sont complices en grande connivence et la volubilité des deux interprète dans cette virtuosité frétillante est de toute beauté.Versatile, indécise ou bien décidée dans ses intentions de franchir l'espace, Silvia Bertoncelli est exquise, souriante: le rire de Cunningham ou de Cage aux lèvres? Peut-être, eux qui aimaient tant rire ensemble!
Un jeu de mikado vient renforcer les souvenirs de cette danse aléatoire: jamais pourtant "un coup de mikado n'abolira le hasard". C'est juste et précis, futile aussi, jubilatoire surtout!
Le rendu des images est fort, ce "chat " qui n'est pas là, juste pour nous rappeler que Magritte aussi aurait bien aimé: ceci n'est pas de la musique, cela n'est pas de la danse!
Ce n'est que bonheur et jouissance de la création!
"Thanks to my Eyes": opéra contemporain à Musica.On n'en croit pas ses oreilles!
Soirée opéra contemporain à la Filature à Mulhouse: un genre que chérit le festival et son directeur Jean-Dominique Marco.Oscar Bianchi pour la création musicale, Joel Pommerat pour la mise en scène: voici qui augure du plus détonnant avec l'Ensemble moderne pour l'interprétation musicale dirigé par Léo Warynski.Et curieusement, le chanteur Hagen Matzeit souffrant, au pied levé, c'est Guilhem Terrail qui reprend son chapitre de Haute contre, doublé par un comédien, donnant l'effet d'un jeu et chant en playback La scène penche, dangereusement et préfigure le drame. Le décor est planté, sobre, sombre comme des roches d'ardoise, délimitant l'univers en huis clos de cet opéra
L'histoire est simple: un fils d'acteur comique se croit en charge de transmettre l'art de son père et sa mère, couturière cultive en lui un caractère nostalgique. Une femme dans sa vie l'attire et leurs rencontres nocturnes tissent une étrange relation.
Joel Pommerat en propose une mise en scène digne de sa carrière déjà prolixe, sobre, bien équilibrée, laissant libre cours aux chanteurs. De l'ampleur, de l'amplitude dans la gestuelle et le curieux couple, binôme chanteur-acteur pour cette occasion unique de remplacement, fait office de jeu double, étrange reflet-miroir, comme une marionnette téléguidée.L'opéra contemporain est chose rare et ici la musique et le chant avec des voix prenantes sur une partition virtuose, touchent, émeuvent bouleversent par instant. A ne pas en croire ses yeux, ses oreilles!
L'histoire est simple: un fils d'acteur comique se croit en charge de transmettre l'art de son père et sa mère, couturière cultive en lui un caractère nostalgique. Une femme dans sa vie l'attire et leurs rencontres nocturnes tissent une étrange relation.
Joel Pommerat en propose une mise en scène digne de sa carrière déjà prolixe, sobre, bien équilibrée, laissant libre cours aux chanteurs. De l'ampleur, de l'amplitude dans la gestuelle et le curieux couple, binôme chanteur-acteur pour cette occasion unique de remplacement, fait office de jeu double, étrange reflet-miroir, comme une marionnette téléguidée.L'opéra contemporain est chose rare et ici la musique et le chant avec des voix prenantes sur une partition virtuose, touchent, émeuvent bouleversent par instant. A ne pas en croire ses yeux, ses oreilles!
Inscription à :
Commentaires (Atom)
