lundi 18 juillet 2011

Aurélie Berland séduit le "off" à Avignon

Festifs festivals en transe en danse !
La danse a désormais et de plus en plus ses propres festivals et ses droits de séjours dans les « grands » de ce monde à savoir, le festival d’Avignon. Cette année 2011, c’est l’artiste chorégraphe Boris Charmatz qui en est l’artiste associé et fait la part belle aux expressions les plus engagées de l’art chorégraphique d’aujourd’hui. Entre le « in » et le « off » voici une sélection parme 31 spectacles vus en six journées très « denses », très « danse ».
Une petite perle rare et discrète : « Valse en trois temps » solo, version courte signée des frères Christian et François Ben Aïm
La danse nait de l’interprétation et c’est ce qu’on n’oublie souvent, que l’on néglige au profit d’un discours sur l’écriture, sur la chorégraphie. Parlons ici d’une « étoile », même si la danse contemporaine semble renier star et hiérarchie, vedettariat et célébrité nominale. Ce solo, dansé presque à l’aube pour Avignon, à dix heures du matin (repris à 17H dans un autre lieu, plus « boite noire » ) est le fruit de Aurélie Berland, une jeune fille, une femme qui danse tout simplement. C’est dire si c’est un petit miracle de la voir évoluer, façonnée de main de maitre par la pâte et les pattes des deux chorégraphes, hommes. Fluide, sensuelle, sa danse évolue entre don et retenue, inquiétude et confiance, relâché et tension. Le regard de la danseuse est magnétique, conduit le geste et le guide dans des directions de dernière seconde, fulgurantes. Sagesse et audace se mêlent pour séduire et ravir le regard de celui ou celle qui se pose et se dépose sur ce corps vivant de l’interprète. La musique, patchwork de morceaux classiques, galvanise gestes et pensées vagabondes et le charme opère, le rapt a bien lieu. Une étoile est née comme peu souvent et dans ce petit lieu de La condition des Soies à Avignon, les murs historiques frissonnent de plaisir, le décor brut et sans chichi est en résonance à cette errance poétique. On bascule parfois dans des citations discrètes, gestuelles rappelant un classique parcours irisé du Lac des Cygnes, un clin d’œil à la technique brillante de la danseuse qui sait en faire « si peu » pour donner tant d’impact et de sens à sa danse !Une révélation que cet acte dansé, cette signature chorégraphique si « légère » si délicieuse. Trois autres pièces des deux chorégraphes dont une belle réussite également, un trio « Ô mon frère » ont été présentées avec succès et ont fait l’objet de salles combles et de l’adhésion d’un public de plus en plus « exigeant » et insatiable !

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