lundi 15 décembre 2014

Trisha Brown Dance Compagny à la Filature: rétrospective dans le rétroviseur!


La danse voit grand à Mulhouse avec les trois pièces de cette soirée consacrée à l’immense chorégraphe américaine Trisha Brown. Née en 1936, cette artiste légendaire a influencé des générations de danseurs en amenant son art vers la modernité tout en ne reniant jamais ses classiques. Son of Gone Fishin’ puis Les Yeux et l’âme et enfinNewark, représentent autant de portes d’entrée dans un univers en perpétuel mouvement qui puise ses inspirations auprès de plasticiens ou de compositeurs. Que la musique soit de Rameau ou du créateur contemporain Robert Ashley, le plateau ne trahit jamais l’exigence qui caractérise le travail de Trisha Brown : libérer le mouvement de ses lourdeurs, ses entraves et ses pesanteurs, délier au maximum les gestes des interprètes. Fascinantes, ses pièces sont aussi d’une beauté étourdissante. C’est un régal d’y voir les danseurs plier et déplier leurs corps dans de superbes arabesques. Un bonheur de les suivre dans leurs aériennes ondulations. Un enchantement d’être les témoins de leur virtuosité impeccable, servie par une technique de haut vol et une précision à toute épreuve. Un rendez-vous incontournable !


Dernière danse

Alors que la célèbre chorégraphe prenait sa retraite en 2012, la Trisha Brown Dance Company est de passage à Mulhouse pour une soirée qui sonne comme un adieu. Retour sur un répertoire aux fondements de la danse contemporaine.
Elle a appris aux côtés des plus grands (Anna Halprin, Merce Cunningham…), a révolutionné la danse par son rejet des conventions scéniques et bouleversé à tout jamais l’exercice chorégraphique. Plus de 50 ans après la création de sa compagnie, l’héritage de Trisha Brown demeure un immense réservoir créatif, incontournable pour la création actuelle.
Le temps d’une soirée, les danseurs de la Trisha Brown Dance Company font de La Filature le lieu d’une brillante rétrospective. Premier volet, Son of Gon Fishin’ (1981) illustre le « mouvement brownien » : six danseurs évoluent à contre-sens sur des compositions musicales de Robert Ashley dans une improvisation structurée. La pièce la plus récente de la chorégraphe, Les Yeux et l’Âme (2011), fait quant à elle suite au succès de l’opéra Pygmalion créé en 2010. La musique classique de Rameau accompagne l’histoire du sculpteur et de sa statue dans une « suite de danses » légère et bucolique. Dans un tout autre registre, Newark (1987) questionne les rapports de force entre homme et femme, multipliant les duos et les déconstructions géométriques. Le programme est à l’image de la carrière de Trisha Brown : exigeant et plein de fantaisie. Un événement à ne pas manquer.

le 16 Décembre 20H 30 Filature Mulhouse




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