lundi 11 décembre 2017

"Fatmeh" de Ali Chahrour: le corps libéré.


Ali Chahrour est syrien et tente ici de retransmettre rituels, culture et gestes de son territoire blessé, ravagé par la haine et la guerre.
Deux femmes seront les ambassadrices de sa pensée chorégraphique, vécue comme une transmission de corps à corps; elles ne sont pas danseuses professionnelles mais incarnent la danse à elles seules comme des femmes qui dansent naturellement. Et si l'on ne chante pas en Syrie, la danse qui traverse ces pulsions de vie devant nous, sur le plateau nu de Pôle Sud semble aller de soi malgré les interdits, les voiles, les mensonges et les hypocrisies.Les cheveux défaits, libérés de leur carcan ,ondulent, s'envolent, déchirent l'espace, le fouettent.Cérémonies de deuil libanaises, rituels de mort inondent le plateau sobrement et ressuscitent une culture qui tend à disparaître.Fatima Zahra et Oum Kalsoum en mémoire pour leur destin tragique de femmes insurgées, chanteuses, révoltées.La beauté touchante de cette approche très sobre opère dans la nuit bordée de pleine lune; la musique transmet l'âme de Sary Moussa qui fait se mouvoir deux égéries symboles de liberté et de soumission.
Voilées, dévoilées, livrées ou délivrées de leurs peurs, elles existent au delà des frontières et incarnent le visible et l'invisible très audacieusement.

A Pôle Sud ce 7 Décembre

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire