dimanche 16 novembre 2025

"The Brotherhood , Trilogie Cadela Força – Chapitre I"I , Carolina Bianchi et Y Cara de Cavalo : fraternité j'écris et je raie ton nom....

 


Après La Mariée et Bonne nuit Cendrillon, retentissant moment de théâtre, Carolina Bianchi présente au Maillon le deuxième opus de son triptyque Cadela Força consacré aux violences sexuelles et à leur représentation dans les arts. Pour cette exploration, elle adopte avec The Brotherhood un angle nouveau : celui de cette « fraternité » masculine, lien puissant qui innocente les hommes et cautionne leurs crimes à l’endroit des femmes. 

Il berce un nourrisson dans ses bras et lui conte sa vie à venir: plutôt flatteur et encourageant pour ce petit être venu faire ^perdurer la tradition du pouvoir masculin et de ses attitudes formatés à l'égard des femmes: jolie destinée toute tracée pour mieux épier et transmette au bon endroit la la continuité de relations toutes tracées: domination, soumission et acceptation de tout geste, de toute parole engageant la feodalisation des rapports hommes/femmes. Et cela soutenu par la fraternité, la complicité la tribue et ses règles de domination. Puis sur un écran le visage de la protagoniste du "spectacle" Carolina de Cavalo, gros plan en noir et blanc où elle livre sa parole avant de donner un interview à un metteur en scène, histoire de concrétiser ses propos. La femme est en danger permanent dans le mondes des arts et du spectacle vivant.Son visage magnétique raconte la condition des femmes artistes, leur subordination, leurs défaites dans cette course au pouvoir patriarcal archaïque admis dans le déni par des générations d'hommes abusant d'elles. Féminicides, viols dont la définition va être décortiquée et nous apprendre que c'est bien plus qu'une pénétration abusive et obligée. Les mots pour le dire, le raconter dans la bouche d'une femme victime de ces violences aujourd'hui reconnues et dénoncées. A "l"époque" ce sont des Jan Fabre, Polanski et autres sommités qui s'adonnaient sans vergogne à ces pratiques admises, conditionnant la place et la hiérarchie des femmes dans leur carnet de bal...Comme regarder ces hommes, ces artistes démiurges abusant de leur situation dans des endroits bénis par la place de l'Art dans une société.. Le suicide du metteur en scène est l'aboutissement de cet échange alors que notre actrice mène un coït dominateur où elle semble remporte sa revanche...Un corps de ballet masculin vêtu de noir et blanc illustre à la fois la victoire de ces derniers plus que machos ainsi que leur future défaite à venir. Chacun y va de son solo et affiche sa supériorité et son appartenance à la horde, la secte anti féministe et dominante, toxique et psychopathe. La seconde partie de l'opus de plus de trois heures est une sorte de banquet où les hommes réunis, assis vont lire chacun un extrait du livre-enquête de l'autrice sur les phénomènes de viols, tous plus affligeants les uns que les autres.Tous semblent accablés par les faits ici relatés et une sorte de solidarité semble s'installer au regard de la condition féminine bafouée, torturée par des dénis renouvelés de meurtre ou d'humiliation source de désespoir pour les victimes ciblées. Repas qui se termine en danse fracturée, tonique où les têtes et les bustes baissés semblent affligés et coupables. Les légendes et la mythologie dénoncée dans les textes lus et parlés, les analyses savantes des comportements de héros littéraires en apprennent beaucoup sur ces secrets et crimes susjacents. Chapeau à cette artiste, figure de proue de l'engagement de l'expérience performative où elle joue sa propre vie, ses risques et peut-être la rémission de ces sévices faites à son corps et sa pensée. Pensée en mouvement qu'elle nous livre brutalement sans fioriture avec fracas autant qu'avec l'émotion qui engendre la compassion et le partage de douleurs irréversibles, irrévocables de la violence faite aux femmes, aux artistes, aux actrices pour le bon vouloir des hommes dominants.

Au Maillon jusqu'au 15 Novembre


 

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