jeudi 28 novembre 2024

Carte Blanche à Rodolphe Burger: deux radioactifs et deux transformistes: quatre étoiles scintillantes

 


Rodolphe Burger invite Julien Perraudeau, Sarah Murcia et Fanny de Chaillé à reprendre deux albums phares pour une soirée “C’est dans la Vallée hors-les-murs” inédite.

Rodolphe Burger proposera avec Julien Perraudeau une reprise de l’intégralité de l’album Radioactivity de Kraftwerk (1975). Un hommage servi par les sons saturés et synthétiques des deux musiciens et collaborateurs de longue date, qui fait écho aux nombreuses reprises du morceau éponyme qui émaillent la carrière de Rodolphe Burger depuis ses débuts avec Kat Onoma, ainsi qu’à son travail au long cours autour de la constitution d’un répertoire musical en langue allemande, parmi lequel Radioactivity et Eisbaer sont les reprises les plus emblématiques.

Sarah Murcia et Fanny de Chaillé joueront quant à elles leur concert Transformé, imaginé à partir de Transformer de Lou Reed (1972), dans une version revisitée en français et minimaliste alliant voix et contrebasse. Toutes deux entretiennent un rapport ténu avec la réinterprétation du répertoire : dans son projet ''Mmeelloooddyy Nneellssoonn'', Fanny de Chaillé adapte cet opus de façon théâtrale, tandis que Sarah Murcia revisite notamment le répertoire des Stooges avec son duo Beau Catcheur (en compagnie de Fred Poulet).

Ces deux concerts ont été créés sur la proposition du festival Discotake à Bordeaux le 25 juin 2021, et ont fait l’objet d’une nouvelle résidence au Studio Klein Leberau de la Compagnie Rodolphe Burger à Sainte-Marie-aux-Mines en novembre 2024.

Salle du Cercle à Bischheim le 28 Novembre

mercredi 27 novembre 2024

"Pour un temps sois peu": Laurene Marx: un temps pour soi....Sois belle et soie toi! Ainsi soie- t-elle.



Dans Pour un temps sois peu, « stand-up triste » coup de poing, Laurène Marx raconte le parcours d’une femme trans et le lot de violences qui l’accompagne :
celles des assignations et injonctions en tout genre, des démarches médicales, des agressions permanentes, des processus d’invisibilisation à l’œuvre, des discours et des règles d’une société profondément hétéronormée. À travers une langue née de la rage et de l’urgence de se réapproprier le réel, Laurène Marx expose son vécu, son intimité et son histoire avec force rires et colère. Une histoire qui compte.


La lisibilité sur l'identité dite "trans" est ici un cadeau de la vie, de l'expérience, du vécu. Et si vous ne connaisser ni ne fréquenter de trans dans votre vie, voici un rendez-vous avec une femme, un être loin d'être une créature ou une bête de jardin zoologique. On se souvient de temps pas si
lointain où toute différence liée au sexe, à la couleur de peau était sujet et objet de haine, de refus, de déni. Alors Laurène Marx n'y va pas avec le dos de la cuillère et s'expose, s'exprime deux heures durant sur son identité transformée, métamorphosée et le naturel vient au galop dans ce portrait bien vivant, cette autobiographie devant nous, spectateurs attentifs et curieux. Son corps est souple, délié, charmeur et sa chevelure dessinée savamment en une esthétique fabuleuse. Couleurs et aussi banalité de ses vêtements sportifs où elle est fort à l'aise. Pour ses mouvements, déplacements, divagations et errance sur le plateau. Un micro la scotche dans son mètre carré d'évolution: c'est dire s'il faut une puissance, une présence pour incarner sa personne et non un personnage, comédienne de théâtre, interprète professionnelle. Et pourtant toutes les qualités du métier sont requises et assumées: vélocité de la diction espiègle, maline et parfois diabolique, adresse directe au public avec audace et assurance. Clins d'oeil charmeurs, déhanchés sensuels et séduisants. Femme en colère au passé chaotique et violent, Laurène nous conduit sur les sentiers de la réconciliation, de la résilience, sans heurt, sans forcing, en toute bienveillance vis à vis d'elle.Un stand-up pas triste où les rires des spectateurs sont francs et nombreux face à cette logorrhée tonique et salvatrice. Mieux que psy et autre thérapies, la scène lui va comme un gant et son partage réjouit, façonne non un point de vue sur les trans mais une rencontre.Et sa danse au final qui la libère de son espace microscopique lui fait dire mille et une émotions et nous fait ressentir la folle empathie qu'elle génère. Une amie, juste le temps de la fréquenter sur les planches qu'elle brûle allègrement. Une île avec des ailes au bout des pieds qui la transportent en état de danse fluide et sautillante, agrémentée de musique de circonstance. La légèreté est source de gravité, de sérieux, voir de tragique. Mais la vie de chacun est bien cette arène où l'on sexe-pose sans cesse. Les regards des autres changeant lentement au profit d'une intelligence partagée sur toute singularité et identité. Une performance édifiante et savoureuse dont on ne ressort pas indemne.


Au TNS jusqu'au 30 Novembre


samedi 23 novembre 2024

Sound Up! #6 Psyché: Hanatsu Miroir en ébullition!

 SOUND UP! #6  > > >

Sound Up! est un cycle de concerts de musiques inclassées qui mêle formats, écritures et écoutes diverses et variées, et s’adressent à toutes les oreilles, à commencer par les plus curieuses. A travers ce cycle, l’ensemble HANATSUmiroir propose un tour d’horizon de la création musicale, avec la complicité d’autres artistes et ensembles français, européens et internationaux : performances, concerts, spectacles, ateliers et autres rencontres parfois insolites sont au programme de ces temps de découverte et de partage.



> > > PSYCHÉ

PHASER en transat
ÉCOUTER des pièces mythiques aux harmonies rondes et aux accents pop
des bandes qui pleurent
des synthétiseurs SOUS LSD
des nappes de guitare HALLUCINÉES
des pots de fleur tribaux INSPIRÉS
un orgue POULPESQUE
et des colonnes de sons…

Tout un programme concocté par HANATSUmiroir pour fêter les 60 ans de la création d’In C de Terry Riley, première œuvre de musique minimaliste. Un prétexte à une exploration tous azimuts à travers un archipel d’œuvres en contraste. C’est comme autant de rivages où résonnent les percussions répétitives, hypnotiques ou tribales de Steve Reich, Terry Riley et Paul Lansky, où s’engendrent les hybridations transacoustiques d’Olivier Maurel et qu’hantent les esprits convoqués par le ouija de Nicole Lizée. 

Chaque étape est marquée par la découverte et la rencontre de l’autre : Jean Nicolas Mathieu déploie ses nappes de guitare électrique, Clotilde Lacroix met en vibration les mots de Mélie Boltz Nasr. François Delamarre convie Stéphane Kozik et le duo Le Plus Simple Appareil à interagir avec MODEMA, la créature instrumentale qu’il a développé au sein du festival L’Ososphère, partenaire de cette soirée événement.

Le 23 Novembre à l'Espace K 18H 01H.....