samedi 7 février 2015

"Live at Home 3 ": les percussions bien dans leurs pantoufles de vair !


Ils sont chez "eux" at home et le prouvent !
En 1962, six percussionistes-chercheurs fondaient un ensemble doté d’une palette inouïe de timbres et de couleurs. C’est sous le signe d’Edgar Varèse et le parrainage de Pierre Boulez que se sont formées Les Percussions de Strasbourg, alors qu’aucun répertoire n’existait encore pour un tel effectif de musiciens dont la volonté inédite et surréaliste à l’époque était de faire de la musique de chambre avec des instruments à percussion venant d'Orient, d'Afrique ou d'Occident.
Pour leur troisième concert au Théâtre de Hautepierre, deux oeuvres majeures et une création mondiale exposent les timbres de trois générations de compositeurs qui font l’histoire des Percussions de Strasbourg depuis leurs débuts en 1962 jusqu’à nos jours.
Grisey avec "Tempus ex Machina" s'y avère un compositeur nous régalant de subtilités sonores distillées au travers des média percussives: finesse des sons, timbres multiples, douceurs feutrées des résonances;
Une création mondiale, celle du compositeur Aurealio Cattaneo "Ossido" fut la découverte de la soirée: avec des timbres seuls issus de percussions métalliques: une gageure, un défi, un pari ,des enjeux sonores de toute beauté qui font résonner et se répondre toutes sortes de matériaux et instruments atypiques: frissons métalliques issus d'un cabinet de curiosités sonores, cher aux Percussions de Strasbourg! La boutique fantasque de "Ben", de la percussion!
Puis c'est l'oeuvre de Ohana "Quatre études chorégraphiques" qui vient clore ce concert de haute voltige.Petit cours d'histoire:


  • 8 juin 1963, version définitive pour six percussionnistes, France, Strasbourg, Festival, par le Ballet municipal de Strasbourg, les Percussions de Strasbourg.
Commanditée d’abord par la Radio de Hambourg dans une version pour un seul exécutant, élargie ensuite à quatre percussionnistes et chorégraphiée dans cette version par Maurice Béjart, l’œuvre fut développée pour six percussionnistes à la demande du Groupe instrumental à percussion de Strasbourg (intitulé à partir de 1966 « Les Percussions de Strasbourg ») et du Ballet municipal de Strasbourg.

Commandées par la Radio de Hambourg, les Etudes Chorégraphiques furent écrites pour la danseuse Dora Hoyer que son mari, percussionniste accompagnait dans ses tournées. La première version, écrite pour quatre exécutants, fit bientôt place à une seconde version pour six exécutants, destinée aux Percussions de Strasbourg. Placés sur la scène, les exécutants participent à la réalisation scénique par ce que leur jeu même réclame d'engagement corporel et par son aspect spectaculaire.
Convaincu que l'oreille contemporaine a besoin de pouvoir s'évader loin de l'échelle diatonique, et frappé par l'exigence et la sensibilité des noirs d'Afrique et des andalous sur la qualité de leurs instruments, attiré par les immenses possibilités expressives des peaux, par la richesse harmonique des métaux ou la qualité sonore des bois - peu exploitées dans la musique européenne - Ohana, après Varèse et en même temps que nombre de compositeurs des années 55- 60, explore ce matériau sonore, qui tendra à devenir ultérieurement un élément essentiel de son univers musical. Organisée en une succession de séquences contrastantes, les quatre études exploitent de manière systématique, et relativement « naïve » par rapport aux œuvres ultérieures, les aspects mélodiques, rythmiques et surtout harmoniques d'une percussion où les instruments métalliques (gongs et cymbales) jouent un rôle important, leur résonance apportant, ainsi que l'écrit Michel Bernard, « l'élément de libération par rapport à la gradation diatonique ».

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