mercredi 9 décembre 2015

"Whispers": Nicole Mossoux: Bonté divine!

En préambules et notes d'intention
"Le corps et ses excroissances comme des compagnons étranges, inquiétants parfois, habitent Whispers. Sur scène, Nicole Mossoux convoque les forces obscures. Enfants et ancêtres, feux follets et fantômes, des esprits vagabonds semblent manipuler la vivante vestale. Costumes et lumières façonnent cet te figure hantée, tel un personnage de Vermeer. La musique trace de sinueuses courbes, l’espace prend une texture particulière, avec les bruitages et objets sonores de Mikha Wajnrych, la musique live de Thomas Turine.

Depuis 1985, Nicole Mossoux et Patrick Bontéélaborent des spectacles aux frontières de la danse et du théâtre. La recherche qu’ils mènent tend un miroir à notre inquiétante étrangeté, à nos fantasmes obscurs et interroge les incohérences de notre rapport au monde.Nicole Mossoux, qui explore dans plusieurs de ses spectacles le rapport à la marionnette, à l’ombre ou l’objet manipulé, joue cette fois-ci avec le monde sonore."

Cris et chuchotements
Il est des apparitions picturales vivantes, fuyantes, éphémères qui résonnent et font vibrer les espaces et le temps
Nicole Mossoux décline dans son "Whispers", moultes facéties lumineuses d'une extrême précision et préciosité, entraînant dans des univers de rêves, oniriques et fantastiques à souhait
A elle seule, elle conduit le spectateur dans des antres funestes ou jouissives, qu'elle peuple de suspens, d'envolées, d'apnée, de retenue;errances magnétiques , galerie de portraits de femmes qui se métamorphosent à l'envi, à vue pour "incarner" des âmes, esprits et spectres venus hanter le plateau
Elle est perchée sir un podium à multiples niveaux et joue une heure durant à peupler son univers d'objets, de pans de tissus, de robes qui se muent en autant d'animaux fantastiques: méduse de dentelle, chapeau flottant, images à l'appui.
Tantôt Méduse aux froufrous de dentelles qui sombrent dans le vertige, tantôt image picturale d'un autre temps évoquant infante de velours, ourlée de lumière , de couleurs, de sensations très suaves, elle occupe les lieux étranges d'une intense présence.Tandis qu'autour d'elle gronde et résonance un fatras de sons bizarres, un chaos de fracas qui plongent dans une atmosphère fantastique très éprouvante, menaçante comme une avalanche qui gronde et menace. Tonnerre, orage se mêlent dans un enchevêtrement de bruits et de fureurs, dans des couches sonores tectoniques détonantes, oppressantes.
Envahissante aussi , submergeante de sensations sonores et tactiles. Elle nous ferait croire aux apparitions quand une fresque d'ange diaphane, légère et spectrale se dessine dans l'éther!
Elle navigue tel un être extraordinaire, hybride, manipule ses membres pour en faire des objets insolites qui dialoguent en osmose avec elle Et son dos de devenir sculpture, ses yeux de s'allumer dans un regard vague, singulier, absent.

Magicienne du leurre, du fantasque et de l’inouï, Nicole Mossoux offre ainsi une ode aux fantômes, aux spectres et autre être fantastiques dans un fracas de sons impressionnants signés Mikha Wajnrych et Thomas Turine. Colette Huchard lui brode des costumes à sa démesure qu'elle revêt ou ote avec magie et grâce, alors que Patrick Bonté, fidèle compagnon la suit par un jeu de lumière et une mise en scène  hors pair.
Univers spectral où se glissent les esprits des corps absents, où voir flotter une chemise blanche tient du miracle
Suspension, suspend ton vol et nous prend dans tes filets pour nous faire passer une nuit au musée parmi les habitants du lieu, revenants attachants d'un pays où les songes sont vérité.

Au TJP, les 8 et 9 décembre 

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