vendredi 1 avril 2016

"La Mouette" au TNS :l'envolée belle ! Mouette , je te plumerai !

Mouette, je te plumerai! et le bec, et la queue, et la tête, et le cou, et le texte, de grâce!


Dans La Mouette, Anton Tchekhov (1860-1904) fait de l’art le terrain de prédilection des passions et des illusions. Celles notamment de Nina, une jeune fille qui rêve d’être actrice ; ou celles de Treplev, jeune auteur de formes nouvelles en quête de reconnaissance et de l’amour d’Arkadina, sa mère, comédienne célèbre mais que le cœur porte a aimer un autre auteur que son fils. 
Dans une mise en abyme du théâtre, chacun des personnages, entre douleurs, frustrations et malentendus, semble tendu vers un espoir, une attente de changement et de transformation, comme si l’engagement artistique était la seule réparation possible à des vies qui auraient perdu tout leur sens. 


En 2013, Thomas Ostermeier − metteur en scène allemand internationalement reconnu et directeur artistique de la Schaubühne de Berlin depuis 1999 − crée Les Revenants de Ibsen. 
Il travaille alors pour la première fois avec des comédiens français, parmi lesquels Valérie Dréville, Jean-Pierre Gos, François Loriquet, Matthieu Sampeur et Mélodie Richard, qu’il retrouve aujourd’hui dans La Mouette. 

Alors pour faire court, beaucoup de prétention, d'ambition, de narcissisme-, d'autoproclamation dans cette "version", adaptation du texte, de la situation d'origine, transposée dans les temps contemporains, mêlée de démagogie et de racolage: assez de ces réflexions sur le vif de l'actualité, assez de ces références grossières au taux de remplissage du théâtre, assez, les digressions auto citées des œuvres antérieurs du metteur en scène ou de sa descendance, de ses acolytes dont la famille hélas ne cesse de grandir! Ostermeier ou Nordey? On ne sait plus parfois de qui l'emporte et durant deux heures trente, le temps s'égrène et parait s'étirer à l'infini tristesse et lamentation de metteur en scène indigent, pauvre et  souffreteux
De Tchékov, voici la quintessence, résumée au mieux par l'esquisse peinte au balais brosse d'une fresque à la Olivier Debré, mais verticale et en noir en blanc, au final effacée comme pour un Soulages inachevé!
Colère ou état d'âme, à la Jean Pierre Coffe, et si la critique aussi changeait de "genre", si l'on révolutionnait notre langue de bois et notre mutisme pour faire de nos plumes des instruments de propagande et se positionner comme des révolutionnaires en culotte courte, imbus d'eux-même et plein de prétention? Sans papier, sur la toile à danser d'une étoile à l'autre!
Alors, on se réfugie dans la lecture du conducteur, adorable livret très dense, édité par le TNS et l'on comprend que l'on est rétrograde et conventionnel, idiot et en deçà de l'intelligence.
Blague à part, c'est le 1 Avril: poison ou poisson délivré de sa pêche interdite: si l'on remettait à l'eau ce texte pour qu'il vogue tranquille et ne reste ni ne demeure ?
La mouette envolée ou les palmes dans le cambouis de la marée noire, engluée ou empaillée, meurtrie ou malmenée, humiliée ou sacagée: le massacre du tympan sans scandale ni trompette, à voir absolument pour échanger en bobo sur la mutation du théâtre sur l'éloge du collectif !
Est-ce cela le vivre ensemble, la construction d'un avenir différent pour les arts du spectacle vivant?

Au TNS du 31 Mars au 9 Avril

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