samedi 2 avril 2016

"From A to B via C" : L'anatomie entre en danse !


Alexandra Bachzetsis est l’une des chorégraphes les plus importantes de la scène suisse. Dans son travail, elle ne cesse d’interroger avec finesse les codes gestuels de la culture mainstream et ses modes de représentation. En résultent des propositions artistiques audacieuses, mêlant danse, performance et images vidéo.

A propos de
"À l’heure des nouvelles technologies et des vidéos en ligne, il semble facile de paraître celui que nous voulons être ; tout un chacun (A) peut devenir autre (B) en prenant l’image d’un autre comme le ferait un miroir (C). From A to B via C ou un ensemble de trois lettres, comme trois corps dans l’espace, trois trajectoires entre le langage, le corps et le mouvement.
S’inspirant du tableau de Vélasquez, La Vénus au miroir, la performance produit des effets de transposition qui questionnent la place de l’individu à travers l’image qu’il construit de lui-même. Par le biais de références familières – un entraînement de tennis, un cours de danse classique, une chorégraphie de Beyoncé – les interprètes tentent de composer des scènes de virtuosité in real life, s’utilisant les uns les autres comme des reflets. Chaque tentative se transforme ainsi sous nos yeux en une version différente d’elle-même, produisant alors une nouvelle image."

La sculpture grecque entre au MAMCS.....Par la danse!
Les trois protagonistes, deux femmes, un homme, plutôt aspect sportif, leggings beiges couleur chair, socquettes blanches, baskets, sweat shirt rose, entrent en scène, parmi les micros et autres installations techniques.La performance démarre dans une gestuelle mêlée aux voix, éructant les textes de fiches sur papier, comme une litanie.L'univers rythmique se dessine alors et succède une série de pauses et de gestes-attitudes, postures symboliques, empruntés au sport olympique: belle statuaire mouvante...Pureté, netteté et efficacité au poing! Les codes pointent .
Peu à peu, les peaux, les couches qui revêtent les corps, comme des chrysalides, se déflorent, jusqu'au corps anatomique de l'écorché, cet "ange anatomique" bien connu, mais ici, assoupi, de dos à la Ingres dans un canapé!
La danse classique n'a plus qu'à se glisser dans ces oripeaux pour reprendre vie et comptages, démonstration performante et sourire à l'appui! C'est festif et narquois, jubilatoire et ironique à la fois: on reprend, on répète, on marque, on simule dans la joie et le détachement.
Un autre langage fera "signe" sur quelques chansons mythiques, exécutées, interprétées avec brio par les trois danseurs. Langue des signes ou des cygnes de ce beau lac où flotte un parfum d'humour et de détachement!
Performance où la danse contact revêt tout son intérêt en révélant des anamorphoses lors des enchevêtrements de corps customisés -anatomisés...Belles surprises et audaces pour ce trio avec lequel on partage en empathie, le festin muséal.
La danse rentre au Musée, un "endroit", un lieu utopique légitime pour ailleurs corps et cris, formes et clins d'oeil à l'histoire de l'Art, à l'histoire des corps sensibles, en mouvement.


Décliné pour différents espaces (musées, théâtres, internet), From A to B via C se prolonge par une installation vidéo présentée au MAMCS jusqu’au dimanche 17 avril.

http://genevieve-charras.blogspot.fr/2011/12/lange-anatomique-le-corps-medical.html


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