samedi 11 février 2017

A mon père: "mon vieux " !

"A mon père, une dernière danse et un premier baiser": à "mon vieux"!



Radhouane El Meddeb signe un solo touchant, seul sur scène, de dos toujours, torse nu, pantalon noir Sur un carré blanc au sol, entouré de noir comme un faire part de décès. Immobile puis hochant frénétiquement la t^te par saccade, il frémit, bouge, se meut, renaît? Des bribes de piano égrenées, du JS Bach brisent un lourd silence opaque. Danser de dos, comme Trisha Brown, ne jamais dévoiler sa face, son visage, son identité ou son chagrin, pudiquement: na pas montrer que l'on pleure la mort d'un père!A part le temps d'un petit tour furtif, d'un face à face éphémère avec le public.On découvre cependant, enfin, son corps, luisant de sueur, corps non canonique, banal: celui d'un homme qui danse la tristesse, l'absence, la disparition de son père, compagnon de vie. La scénographie de Annie Tollerer, propose pour évoquer cette culture arabe, la carcasse d'un mouton décapité, tout de plâtre, purifié, poussière des siècles et du temps, objet de rituel et de cérémonie liée à l'image du père conduisant son fils voir les sacrifices halal des moutons pour l'Aid. Au sol, gisant silencieux, éteint, mort.

En apnée, en suspension, on le quitte tout en retenue comme du Bach: les pieds en cinquième position classique, cambré, il rend hommage à la vie, la disparition inéluctable de ceux que l'on a aimés, chéris
Émouvants adieux funèbres, tremblants et plein de secrètes confidences de corps!

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire