Une installation à découvrir dans le grand hall à la Galerie du CND, le "centre" incontournable animé par Mathilde Monnier, la maison des danseurs, du métier à tisser toutes les ramifications, convergences et rhizomes de la déesse et muse Terpsichore
Installations avec beaucoup d'extraits de séquences filmées tonitruantes de Bengolia Chaignaud, de photos, croquis, dessins de ses explorateurs de l'espace dansé, ses orpailleurs de la moindre pépite de chorégraphie, de gestuelles qui émeuvent ou se meuvent dans la chair du vivant de l'espèce humaine et animale.Deux courts métrages délicieux "Bombom's Dream et "Rythmasspoetry" à découvrir pour la saveur colorée des images, le hors-champ de l'imaginaire du binôme créateur, ici accompagné par Jeremy Deller. Des rushs, filmés lors de leurs pérégrinations au Japon, sur quatre moniteurs en diffusion simultanée: à vous de lire tout ce qui se passe dans l'espace urbain, de choisir votre espace ou de tenter d'en faire une synthèse en régie directe!
Jeux et plaisir de rencontrer ici le cœur de leur processus de création, à cœur ouvert.
Expo où l'on fait le visiteur improbable d'une expérience partagée, retrouvée.
Huit spectacles au menu dont les deux "premiers" "Dumy Moyi" et "Buss dem head" font figures d'amuse bouche réjouissant, accès direct à leur tempérament, style et signature.
Le solo de François Chaigaud en ouverture, le "Dumy Moyi" découvert à Montpellier danse 2013, ici dans l'espace singulier de béton et mezzanine intérieure du CND est une belle retrouvaille. Lui, seul avec sa voix tantôt de basse ou de ténor (voisine de la haute contre) et sa danse ethnique en diable, affublé de plumes et corolle crinoline polychrome bigarrée...Vus d'en haut, les tournoiements chamaniques de son corps derviche tourneur en extase sont sublimes!Et de chantez tout en dansant sur ces mélodies ukrainiennes, du Tchaikovsky,, des sonorités séphardiques médiévales, des mélopées sur foind de tarentelle ou air de zarzuella, une chanson espagnole ou un air de John Dowland: tout un voyage à travers contrées et paysages physiques, joyeux, arides, résonnant au cœur du béton du CDD, en échos rebondissants: les muses des arts s'y régalent et se joignent à ce bal pour solitaire intempestif, pour chamane ou papas, pour être épris de liberté et de traditions mêlées. "Ma maison, mon lieu utopique, ma demeure, que Chaignaud partage de très près avec le public, debout à ces côtés, frissonnant de cette proximité demandée, revendiquée, acquise, conquise et acceptée!
Une présence haute en couleurs, relevée par une plasticité charpentée d'un corps sculpté par la lumière qui le poursuit, le dessine dans l'espace réduit, le traque ou le révèle à l'envi.
Suite de la soirée avec "Buss dem head","Eclatez-leur la tête" un florilège rastafariste de danses urbaines de la Jamaïque interprété par trois danseurs "pêchus" galvanisés par une musique tonitruante et salvatrice. Au studio, sur les gradins, le public réjoui est en empathie avec tant de fougue et d'enthousiasme de la part de Cassie dancer et Famous; Cécilia Bengolea délivre ici une composition chorégraphique simple, des gestes empruntés aux cultures urbaines tous azimuts: rebondissante, enjouée et participative, la danse n'a de qualité que de par sa verve, sa chaleureuse tonicité, son énergie jeune et belle, frêle ou puissante selon les corps convoqués à s'en emparer!
L'ambiance chauffe et se communique quand quelques amateurs rejoignent le plateau et s'en donne à cœur joie sur les consignes mimétiques des deux "animateurs fougueux, le temps de la soirée partagée.
Le CND vibre encore tut le mois de Mars des ondes bienfaitrices du couple Bengoléa-Chaignaud, trublions chéris du "centre" le temps de cette judicieuse rétrospective, "répertoire" tout neuf d'une danse qui s'invente et se construit une "histoire à sa façon".
Au CND Pantin, jusqu'au 31 Mars .
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