Unisson
Un couple de noir vêtu fait chorus, corps et graphie, dans une danse très fluide, à l'unisson. Peu de contact mais une grande complicité s'installe entre les deux danseurs, tranquilles, voluptueux, fragiles esquisses graphiques dans l'espace très bien construit.Magnétique complicité entre eux, débordée par son corps de femme, enceinte, ronde et gracieuse.Ce duo d'une extrême lenteur dégage sérénité et quiétude.Un trio succède plus vif qui peu à peu s'anime, combat, se déchaîne. Corps à corps, amour à mort, à vie, les trois danseurs, excellents interprètes,dont Yan Raballand s'adonnent à leur art avec passion et engagement. La musique inspire le processus de création, le contrepoint de Bach si riche en rythmes et surprises.Elle amplifie la notion d'amplitude, de crescendo et envoûte au fur et à mesure.Comme une danse lyrique, des petits gestes précieux et précis à la Bagouet, lisse, sans histoire, fluide et rassurant.
"Five"
Enjeu !
Un quintet à quatre femmes de blanc vêtues et un homme pour se défendre de cette joyeuse communauté solidaire.Espiègles sportifs, malins, ils tricotent une danse reliée, bien construite et pleine d'humour De la verve, de l'enthousiasme, de la drôlerie, sans virtuosité ni performance mais très convaincants et fort bien joué. Les couleurs du sport s'y portent haut, ses mœurs aussi pas toujours très doux.Vêtements bigarrés pour dévoreurs de chips qu'on gobe en se les lançant comme un ballon, petits sacs portés sur le dos pour délivrer quelques anecdotes narratives: c'est charmant en diable et rondement mené, sympathique et léger, expressif et enjoué! A croquer comme un apéritif émoustillant.4 danseurs de la Batsheva, Vertigo et Kibbutz Dance Company accompagnent la chorégraphe Laura Arend pour cette pièce décapante.
"Identité en crescendo" de Rafael Smadja de la compagnie Tensei
Essai
C'est un premier essai chorégraphique, un autoportrait qui oscille entre aveux discrets et confidentiels et verticalité des erreurs ou hésitations de la vie. Comme un murmure susurré à notre oreille qui n'aurait pas encore son écho . Une corde pour partenaire, des vinyles chéris de Rocé comme nostalgie musicale nourrissant la gestuelle hip hop qui se cherche sans vraiment d'organisation Rafael Smadja tâtonne, délivre son univers qu'il danse fort bien pour tenter la gageure d'être seul sur scène et gagner l'auditoire.
"Focus" de Olé Khamchanla de la compagnie Kham
Mouvances, errances.
Dans une danse évoquant les tensions et désirs d'une femme, entourée bientôt de deux hommes qui feront irruption dans son univers, l'auteur, calligraphe de l'espace réussit des séquences fluides, qui semblent couler de source.La narration des corps à eux seul, suffit à séduire le regard sur cette danse tonique, habitée. Un solo de Olé lui même est hypnotique, virtuose et vertigineux. Emeline Nguyen The et Rafael Smadja s'y révèlent lyriques, inspirés, sensuels.Partenaires attentifs, à l'écoute, dans une composition de l'espace bien distribué et très écrite.Une histoire simples qui se déguste des yeux à l'infini, d'inspiration capoeira ou hip hop, au sol, en spirale. Une traque par un faisceau lumineux entraîne le danseur dans une gestuelle de l'urgence très réussie.
"Ballet bar" de la compagnie Pyramide
Panique au petit bar perdu !
Ils sont cinq pour évoquer les bas-fonds d'un petit bar plutôt louche, peuplé de malfrats,voyous et autres personnages sortis de comédies musicales, roman noir ou films cultes. Un mélange de style hip hop, mime et figures stylées, postures emblématiques d'un petit monde agité en diable.Chacun délivre sa technique au profit d'un mimodrame désopilant, espiègle, plein de suspens et de verve. Une heure de bonheur menée tambour battant sur des choix musicaux, de Garbarek à Comelade: du brio, de la virtuosité, de l'humour à revendre et un engagement physique impressionnant !
"Met me halfway" de Edouard Hue de la Beaver Dam Compagny
Corps à corps mêlés
Un magnifique duo, trio en contrepoint dansé dans une extrême lenteur envoûtante sur une musique qui va crescendo, s'amplifiant au fil de la représentation. Les danseurs dans une concentration extrême nous tiennent en haleine, puis peu à peu s'animent, combattent, se déchaînent. Corps à corps singuliers, amour à mort, à vif,interprétés par de très bons danseurs aguerris à l'infime partition sensible du mouvement au ralenti ! La composition musicale de Charles Mugel en contrepoint.i
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