"Twenty looks or Paris is burning at the Judson Church (s)"
Que voici une pièce singulière, retraçant à la fois les prémisses de la post modern dance sans les nommer ni les singer et le mouvement "Voguing" .Des vêtements empilés sur des chaises, un tapis-podium de défilé de mode: le décor est planté et en 20 petits épisodes, saynètes qui s'enchainent dans un tempo et timing très relevé, nous voici au cœur du destin d'un mannequin performer aux couleurs de Harlem dans les années 60.
L'interprète est idéal: de couleur noir, c'est un "black" qui descend au village des intellos du "Judson church Theater" et n'en fait qu'à sa tête. Il s'expose, se montre et se définit comme un être libre, habillé avec trois fois rien de mode sportive, cool, puis plus classe déviante (Armani, Channel ou Saint-Laurent) quelque peu désacralisé. La mouvance est sobre, chaloupée, émouvante. La complicité avec le spectateur se fait dans la proximité du dispositif de scène, et l'on se pique au jeu de l'empathie.
Il est beau cet artiste esseulé avec ses atours d'une nuit, d'un soir.....
Après le spectacle de Alain Buffard "Tout va bien" et son dispositif guerrier et belliqueux à souhait, la modestie de Trajal Harrell, ce chorégraphe new-yorkais si fascinant fait mouche!
samedi 28 mai 2011
vendredi 27 mai 2011
Moteur! Ca tourne! Daniel Linehan à Nouvelles Strasbourg
Ca tourne toujours "rond" au festival, après la très belle bobine à la James Dean de Miguel Gutierrez!
"Not about everything": une performance qui ne veut pas dire son nom car elle n'a rien d'archi-spectaculaire ni de "sensationnel". Elle est tout le contraire d'une démonstration de la maitrise ou de la compétence en matière de savoir faire performatif. Un vrai événement donc, de trente minutes à peine. Il est seul avec son corps et son texte appris par coeur, qui défile quand même sur une bande surtitrée en anglais. Du multimédia sans erreur.Daniel Linehan est frêle, volubile, fin, gracile: il commence à tourner sur lui-même et ne cessera pas durant sa prestation, à évoluer ainsi, dans son axe, son territoire tracé à terre par six ouvrages livresques (Derrida/Deleuze) ou autres publications faussement hasardeuses.Encerclé, livré à lui-même, il parle, scande, toujours en rotation, se ramasse parfois pour une accélération....Transe magnétique, hypnotique, sans perte d'équilibre ni de contrôle. Les mots "endurance"et autres termes performatifs lui semblent désuets, inadaptés et non de circonstance. Pourtant, on est suspendu à cette opération envoutante qui se déroule devant nos yeux et incapable de le quitter pour ne pas le perdre ni rompre le suspens, on tourne les pages de cette petite narration pleine d'humour avec délectation. Il se permet même de lire une lettre, de signer un chèque de don (son cachet pour sa prestation) à une association de bienfaisance. Détachement, humour, ironie....Daniel se situe ainsi hors des sentiers battus de la performance et s'offre aux regards avec ce don inné chez lui de la générosité et de la prise de risque, en direct, toujours!
"Not about everything": une performance qui ne veut pas dire son nom car elle n'a rien d'archi-spectaculaire ni de "sensationnel". Elle est tout le contraire d'une démonstration de la maitrise ou de la compétence en matière de savoir faire performatif. Un vrai événement donc, de trente minutes à peine. Il est seul avec son corps et son texte appris par coeur, qui défile quand même sur une bande surtitrée en anglais. Du multimédia sans erreur.Daniel Linehan est frêle, volubile, fin, gracile: il commence à tourner sur lui-même et ne cessera pas durant sa prestation, à évoluer ainsi, dans son axe, son territoire tracé à terre par six ouvrages livresques (Derrida/Deleuze) ou autres publications faussement hasardeuses.Encerclé, livré à lui-même, il parle, scande, toujours en rotation, se ramasse parfois pour une accélération....Transe magnétique, hypnotique, sans perte d'équilibre ni de contrôle. Les mots "endurance"et autres termes performatifs lui semblent désuets, inadaptés et non de circonstance. Pourtant, on est suspendu à cette opération envoutante qui se déroule devant nos yeux et incapable de le quitter pour ne pas le perdre ni rompre le suspens, on tourne les pages de cette petite narration pleine d'humour avec délectation. Il se permet même de lire une lettre, de signer un chèque de don (son cachet pour sa prestation) à une association de bienfaisance. Détachement, humour, ironie....Daniel se situe ainsi hors des sentiers battus de la performance et s'offre aux regards avec ce don inné chez lui de la générosité et de la prise de risque, en direct, toujours!
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mercredi 25 mai 2011
Miguel Gutierrez et "The Powerful People" : "Last Meadow": le désastre James Dean!
Ne tirez pas sur James Dean (il n'est pas pianiste!)Encore un mythe à abattre, un personnage à exhumer, un géant mythologique de l'archéologie du futur à fusiller?
Certes, non!! A fusiller du regard, oui, à encadrer, à s'en faire son ami ou ennemi intime ou public numéro 1!!!
Songez à "A l'Est d'Eden" ou à "La fureur de vivre", au "Géant". Qu'en font Gutierrez et ses deux complices américains? A Nouvelles hier soir à Strasbourg, le "spectacle" était total.
Gutierrez y faisait son cinéma, usant de tous les clichés et références en la matière, et cela opère!
On plonge dans l'univers de la nuit américaine, des projecteurs de tournages, des images de ces films cultes, images à peine arrêtées, comme sur la pellicule. Le moteur se réamorce et le film continue.
Des sous-titres pour traduire les dialogues, comme au cinéma!La bobine tourne, le projectionniste continue la séance, même si quelques spectateurs excédés par le rythme fougueux de la musique amplifiée, quittent la salle.
Lui, James Dean, est incarné par une femme qui minaude gentiment. Les deux autres, un homme et un travesti qui fait gonfler sa robe occupent joyeusement le plateau (de tournage?)
Non, il s'agit bien de danse, pas du 7ème art!
Souvenirs, souvenirs? Non plus! C'est du présent jubilatoire, excessif, passionné, de l'amour parfois, osé, des poses suggestives, du glamour. C'est bon et au final une litanie de consignes et mouvements dictés par la femme James Dean :nous font dévier vers un présent chorégraphique truffé de références à la danse et son passé-présent américain! Du "Made in Gutierrez" qui jette un œil sarcastique sur les produits humains de cette société américaine dont son héros favori fut lui-même victime.
Certes, non!! A fusiller du regard, oui, à encadrer, à s'en faire son ami ou ennemi intime ou public numéro 1!!!
Songez à "A l'Est d'Eden" ou à "La fureur de vivre", au "Géant". Qu'en font Gutierrez et ses deux complices américains? A Nouvelles hier soir à Strasbourg, le "spectacle" était total.
Gutierrez y faisait son cinéma, usant de tous les clichés et références en la matière, et cela opère!
On plonge dans l'univers de la nuit américaine, des projecteurs de tournages, des images de ces films cultes, images à peine arrêtées, comme sur la pellicule. Le moteur se réamorce et le film continue.
Des sous-titres pour traduire les dialogues, comme au cinéma!La bobine tourne, le projectionniste continue la séance, même si quelques spectateurs excédés par le rythme fougueux de la musique amplifiée, quittent la salle.
Lui, James Dean, est incarné par une femme qui minaude gentiment. Les deux autres, un homme et un travesti qui fait gonfler sa robe occupent joyeusement le plateau (de tournage?)
Non, il s'agit bien de danse, pas du 7ème art!
Souvenirs, souvenirs? Non plus! C'est du présent jubilatoire, excessif, passionné, de l'amour parfois, osé, des poses suggestives, du glamour. C'est bon et au final une litanie de consignes et mouvements dictés par la femme James Dean :nous font dévier vers un présent chorégraphique truffé de références à la danse et son passé-présent américain! Du "Made in Gutierrez" qui jette un œil sarcastique sur les produits humains de cette société américaine dont son héros favori fut lui-même victime.
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