lundi 10 février 2014

"Clairière" de la danse chez Nietzsche

"UN SOIR, ALORS QUE ZARATHOUSTRA TRAVERSAIT LA FORÊT avec ses disciples, en quête d’une fontaine, il est tombé sur une verte prairie, une CLAIRIERE silencieuse entourée d’arbres et de buissons : des jeunes filles y dansaient, toutes ensembles. Reconnaissant Zarathoustra, elles ont soudain interrompu leur danse ; mais Zarathoustra s’est alors approché d’elles dans un geste d’amitié et leur a parlé en ces termes :
« N’arrêtez pas de danser, charmante jeunes filles ! Ce n’est pas un rabat-joie au regard méchant, un ennemi des jeunes filles qui vient vers vous.
Je suis l’avocat de dieu devant le diable : l’avocat du bien face au mal. Et vous le savez mieux que personne, légères danseuses : dans mon sens, c’est-à-dire dans le sens de la vie ici et maintenant, le diable, le mal, c’est l’esprit de lourdeur. Ne vous arrêtez pas à cause de moi ! Comment pourrais-je être l’ennemi des danses divines, des pieds légers de jeunes filles aux belles chevilles ?"
Une fois la danse terminée, les filles parties, Zarathoustra est tout à coup devenu triste. L’esprit de lourdeur s’est soudain emparé de lui. La nuit était venue. Abandonné par la légèreté du jour, Zarathoustra s’est retrouvé en proie au doute, à la nostalgie, à la mélancolie. Pourquoi, suite à tant de joie, tant de liesse, le soir doit-il venir ? Pourquoi la tristesse et la lourdeur doivent-elles venir ?

extrait des "chants de la danse"
ainsi parlait zarathoustra de Nietzsche

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