samedi 8 octobre 2016

"Klang4" : complètement "timbrés" les sonneurs de cloches!


Musiciens live, sampler et platines, en création mondiale, voici "Klang 4" qui va résonner encore longtemps aux oreilles à Musica.
Au tour de Françoise Kubler et Armand Angster de se frotter à la musique électronique de Yérri -Gaspar Hummel et au DJ Pablo Valentino.Sans le "label" Accroche Note, Françoise et Armand de font la belle, décrochent pour une bonne note ou un zéro de conduite?
Ecole buissonnière en compagnie de deux énergumènes de l'électroacoustique!
Ça va dépoter, comme il vous stamplaira, blondes platines!
Salle de la Bourse, dernière étape dans ce lieu fertile en surprises et inventions, creuset et berceau de bien des aventures sonores!
Ton, son, bruit: klang! Alors tous bien "timbrés" ces protagonistes d'un spectacle de bruits, de récits et de platines?
Françoise Kubler s'installe au micro, assise en habit pantalon noir à pattes d'éléphant. Le quatuor se forme, trèfle à quatre feuilles, les deux instrumentistes au centre, pour cadre les ingénieux ingénieurs du son! Yérri Gaspar Hummel au clavier, Pablo Valentino au sampler et platines: à table donc pour ce festin constitué 'une dizaine de "mouvements", séquences ou saynètes musicales sans dramaturgie mais avec des brins de fantaisie, d'évasion, de texte ou de récits, de chants empruntés ça et là.
Alors que Françoise souffle, émet, un solo de saxo la borde; Yérri fait sa cuisine, ratatouille bien réussie (rate ta touille exclu). Un harmonica rajoute sa touche de la bouche de Françoise, comme un sifflet de train insistant, persistant, mourant puis déraillant à toute blinde. Voix éraillée de rasoir...
C'est une ambiance hawaïenne qui succède, vent des îles, plage du Brésil: tous à la "vamos à la playa"!Un bras allongé bouge chez la chanteuse, voluptueuse, sensuelle, maline, charmeuse, enjôleuse avec sa voix de cabaret!Elle cause avec la clarinette, ils se racontent des histoires, de la cave au grenier, du grave à l'aigu. Fin de soirée suave et reposée. On ferme? Pas du tout, on continue en cassures tectoniques du saxo, sons scotchés, arrachés, sons voisins des percussions. Tandis que DJ et bidouilleur aux consoles, travaillent d'arrache pied à mettre de l'ambiance, à "consoler" à fond les esprits encore chagrins de la veille.
Des sons de jouet, de guimbarde, de rituel, Yérri en proies aux fantaisies de bol résonants Un texte naît, sur la musique et la danse: "un son ne peut tenir debout", alors ce récital le fera à sa place, bien vertical et horizontal!Temps, espace, origine y sont convoqués et prennent sens.
Tambourin à l'appui, la voix et le saxo enchaînent, inspiré de l'Orient, du désert, du soleil levant sur les grands espaces.
Une recherche sur "klang", une voix animale de gamine, un "kostenlos" décrypté, ja, nein, tralala et le tour est joué pour une saynète humoristique, pleine de charme. De l'eau, des cailloux, la marée en songe virtuel électroacoustiques, cliquetis des vagues, ressac, la mer se retire, la voix se mêle à la langue anglaise, caverneuse, déglutissant, râlant jusqu'à l’asphyxie...Très organique cet anglais remâché, rabâché et cette chanson folklorique irlandaise, ce country que Françoise s'approprie en se riant d'elle-même. La voix" samplere" elle aussi, mimétisme avec l'environnement sonore singulier qui la transporte vers d'autres cieux mélodiques: fusion, complicité, mélange et métissages s' imposent naturellement.Canards, sons radiophoniques, melting-pot, bouillabaisse et joyeuse cataplana pour suivre, paella polychrome de sons joyeux, alertes, relevés par les épices et condiments, herbes fines de cette cuisine inventive, inspirée, intuitive. Hip hop en frange, en marge, pouding protéiforme, polymorphe de sons de ces "salles gosses"rieurs, gais et prêts à tout, surtout à ne pas se prendre au sérieux, même quand ils font de "la recherche" savante sur laquelle ils s'interrogent! Françoise danse sur les accents du midi, des banlieues, de slam, de break dance: ils s'amusent, ils nous amusent.
"Ça baigne", en italien aussi, chant des montagnes, populaire à l'appui, elle picore, en piqués interrompus, en pointé et staccato, en écho et résonances répétitives.Ambiance délurée des percussions, joyeuses, libres, free Guimbardes et petits rien au final: on simplifie les sources d'émission du son et des sources sonores; la lune se lève, le soleil ne saurait tarder: nos joyeux lurons s'éclipsent de lune, félin pour l'autre Mis à nus, dans leur plus simple appareil, sans les machines, sans fil à la patte, à l'état naturel
Jolie conclusion, épilogue plein de malice, de recul et de distanciation.
Jolie échappée belle pour ses férus de virtuosité, technique et autres artefacts!
Drôle d'endroit pour de belles rencontres que ce festival de musique "savante" qui sait jouer sur tous les registres de programmation , en verve, en fantaisie et surprises diverses.
Quel culot, quelle audace bien servie par nos quatre trublions réunis pour la bonne cause: l'humour dans la musique, c'est quoi, c'est où? C'est ici et maintenant!



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