mercredi 5 octobre 2016

"Visual Exformation" Quatuor Diotima: concert-installation visuel sonore: la coupe au carré.


Oeuvre musicale et lumineuse pour quatuor à cordes, musique de Jesper Nordin, scénographie Cyril Teste, designer de la scène, un son et lumière interactif, esthétiquement exigeant et à la pointe de la technologie!
Comme Lucio Balla et son "feu d'artifice" en 1917 en compagnie de Stravinsky, voici un ballet de lumières sans danseurs, un rituel nouveau multimédia, analyse et codages des paramètres musicaux, programmation des combinaisons de couleur: voici la nouvelle palette, les pinceaux et toiles de la création musicale d'aujourd'hui!
Au Théâtre de Hautepierre, le bal peut commencer.Le dispositif est en place, les musiciens viennent s'y installer calmement, dans l'obscurité
Trois structures de formes carrée, rectangulaires s'entrelacent, comme des poupée gigognes, se complètent, imbriquées les une dans les autres. Figures géométriques parfaites, solides, au sol, dessinant des formes simples, sobres, évidentes.Quatre mouvements pour exprimer les incidences d'une extrême complexité entre lumière, musique et instruments, live, en direct et interactivité devant nous: la fabrique de la magie est convaincante, opère au plus précis, à la pointe de chaque angle de ces cubes évidés, magnétiques, peu à peu ourlés de lumière blanche, de lumière noire, puis colorée. Ramy Fischler, designer de la musique en temps réel, accompagné de programmateur lumière, auteur scientifique, réalisateur en informatique, n'est donc pas seul pour créer ce jeu d'artifices visuels, alors qu'un son à la Bill Viola borde le tout et déclenche le processus
Lente métamorphose de la structure, combinaisons subtiles entre son et lumières, tout concourt ici à se laisser aller à la contemplation recueillie de ce petit chef d'oeuvre mutant, chrysalide de nos rêves, papillon de nuit de nos fantasmes.
L'oeil écoute, fasciné cet opus hybride, cette sculpture cinétique à géométrie variable, transformable à souhait
A l'intérieur le quatuor se joue des difficultés, habite son loft ajouré avec habileté et confortablement installé dans ses "murs" transparent, anime cet habitacle révolutionnaire. Soll LeWitt ou Donald Judd eussent été convaincus que lumières néons, calculs savants de formes divagantes dans l'espace sont l'avenir de la sculpture sonore. Fiat Lux et plus encore pour ce délicieux voyage au pays des lucioles fluorescentes émettrices de fantaisie radicale, angulaire, rigide, froide mais pétrie de surprises et d audaces.


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