vendredi 28 octobre 2016

Tino Sehgal au Palais de Tokyo: révolution de Palais? Carte blanche, sur table !


Le Palais de Tokyo présente une exposition conçue par Tino Sehgal (né en Grande-Bretagne en 1976, vit à Berlin), deuxième édition d’une série de « cartes blanches » – ces gestes d’artistes investissant la totalité des 13 000 m² de surface d’exposition du Palais de Tokyo – initiée par Philippe Parreno en 2013. Pour cette exposition, qui a pour principale matière l’humain dans un Palais de Tokyo métamorphosé, Tino Sehgal présente ses œuvres aux côtés de celles d’artistes qu’il a choisi d’inviter : Daniel Buren, James Coleman, Félix González-Torres, Pierre Huyghe, Isabel Lewis et Philippe Parreno.

Alors, quoi de neuf pour cette méga performance de 12 h à 20 h au cœur du Palais, vidé de toutes œuvres ou installations, coque évidée où seuls les corps des 300 danseurs (en alternance) et spectateurs vont "errer", déambuler ou foncer à bras le corps dans les diverses propositions initiées dès l'entrée, derrière un rideau de perles transparentes ...Qu'est-ce qu'une énigme? Première question du parcours à laquelle vous répondrez comme il vous semblera: une devinette, un rébus, une quête initiatique semée d'embûche, une question à résoudre?
Seul juge et maître de votre "exposition" à la verticale, à l'horizontale, plongé dans des espaces immenses, parsemés de rencontres, de frottements, de discutions, le "visiteur" n'est jamais pris en otage, reste vigilant, inventif, garde son répondant et sa verve. Il peut interagir, regarder, flâner, s'ennuyer, tout sauf consulter des œuvres sur cimaises ou installées in situ.


Car le corps politique et poétique de cette "manifestation" singulière est convoqué pour réagir et garder son libre arbitre. Alors, bon voyage au pays des surprises avec un Tino Sehgal aguérri aux pratiques ubuesques, dantesques, qui n'a peur de rien, surtout pas d'affronter le réel et le lien, humain, social, artistique, véritable enjeu de ses créations au fil des nombreuses interventions en milieu muséal, renouant avec les pionniers "modernes" comme le Dupuy ou Trisha Brown ou les actuels trubloions de la danse. Boris Charmatz au Louvre en même temps investit la Cour Carrée du Louvre pour redéfinir l'espace muséal, l'oeuvre d'art et notre façon de "regarder" sans être assujetti au choix des autres sur les oeuvres consacrées par un pouvoir politique, artistique de "commisaire" ou curateurs despotes de la finance et du marché de l'art.
Retour à l'Agora, à l'échange, dans la nef désacralisée des cathédrales d'aujourd'hui: les musées d'art contemporain!

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