"Master Class, Nijinski" chorégraphié par Faizal Zeghoudi
Nijinski raconte....
Un comédien, petit homme discret et sobre raconte ou se raconte: c'est Nijinski, sur un texte original de Marie-Christine Mazzola, qui nous parle de qualité de geste, d'émotion, d’inouï, de jamais vu.
Sans prétention pourtant, il nous laisse entrevoir tout l'aspect très contemporain de sa pensée, de sa danse. Et sans illustrer le tout, c'est à "L'Après-midi d'un faune" que l'on assiste, duo dansé avec passion et beaucoup de délicatesse par Nadya Larina, au pied levé entre autre détail de "fabrication" et passation de rôle. Une interprète à suivre, gracieuse, élégante et pertinente, au style et à la technique irréprochable: russe et de circonstance ! La pièce éclaire le personnage sans le magnifier, ni gommer ses aspects déroutants et imprévisibles; rencontrer ce faune, ce "clown de dieu" selon Béjart, c'est ici se rassasier d'une danse fluide et personnelle signée Faizal Zeghoudi, serviteur fidèle et inventif du génie de la danse du XX ème siècle !
Au collège de la Salle à 16H 45
Eloge de la lenteur
Des gestes lents et étirés, des duos et autres tissages de corps dansant tout de noirs vêtus: on plane dans l'éther de la composition chorégraphique, éloge de la motricité douce, des appuis et autres soutiens des corps qui s'enlacent sans se lasser jamais. Sans lasser non plus l'attention des spectateurs, suspendus à ce long et parfois silencieux voyage au pays du temps qui passe et qui se délecte.De rocher en rocher, Sisyphe porte et transporte un poids qui ne cesse , euphorique de porter la gravité, la densité des corps, au "ralenti" d'une énergie soutenue. Six danseurs habitent le plateau, sereinement, sobrement et François Veyrunes de signer ici une écriture calligraphique, en pleins et déliés, au mieux de sa forme.
Au Théâtre des Lucioles à 14H
Révolte, unsquare dance
A partir d'un carré tracé au sol, elle, danseuse et femme se meut et interpelle l'espace: s'y frotter, l'aborder, le séduire, le convaincre ou lui résister? Cet espace social, historique, évoqué en voix off par Deleuze, dans son Abécédaire, sans doute à l'Université éphémère de Vincennes, cette utopie si riche et fertile, résonne.
Mais plutôt que résister ou s'indigner faudrait il se soulever à l'instar de Didi Huberman. Question d'actualité, pour mieux franchir les contours du carré des lombes et danser le "Unsquare dance" avec encore plus d’efficacité! C'est court et les enjeux de la lutte se continuent en discussion conviviale, en dehors, du dedans ! Contre immobilise, avançons ensemble pour mieux se surpasser: message bien reçu !
Au Théâtre de l'Oulle, la Factory à 11H
Sol si ré là mis là !
Allez, on passe sur les jeux de mots, vire-langue et autres charades pour se pencher sur le sort d'un esseulé, donc seul sur scène: mais pas que: trois silhouettes, traces d'incidents de personnes, dit pudiquement, gisent au sol, tracées à la craie. Pour mieux s'y fondre et s'effondrer, se maculer du sang et de la poudre, notre sacrifié de la vie va tenter de s'en sortir en gesticulant désespérément. C'est pathétique et éprouvant, désolant de naïveté, affligeant d'indigence.Alors on oublie et on passe son chemin pour aller cueillir d'autres étoiles filantes. Et si les "nanars" en danse avaient aussi beaucoup d’intérêt et de signification dans le champ de l'écriture? Celui là y aurait largement sa place: à étudier
AuThéâtre de l'Oulle, la Factory à 12H 10
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