NPAI, n'habite plus à l'adresse indiquée
Raimund Hoghe de retour au Cloitre des Célestins pour une reprise de son hommage à La Callas: est-ce vraiment une bonne idée de "mettre en plein air" une oeuvre intime, mythique et rituelle qui va se heurter à des connotations multiples?
Il est déjà sur scène, enroulé dans sa couverture -de survie- à la Beyus, coyote sur le plateau nu.
La cérémonie peut commencer: un homme en inaugure l'espace, entre les différents objets disposés au sol, qu'il entoure d'un trait de peinture comme pour signaler les victimes d'une tragédie, d'un meurtre.Et démarre les morceaux choisis des interprétations des grands airs de La Callas: choix judicieux, inédit, fouillé: notre petit homme arpente la scène à la recherche de son identité: talons hauts, chemise blanche. Solitude, errance, sans domicile fixe, dans sa maison de carton ou accoudé au mur, le temps passe et lasse, La Callas est partie sans laisser d'adresse et le "tombeau" est vide.
Que s'est-il passé entre-temps pour que l'adresse et l'écriture du danseur-chorégraphe de l'indicible ait disparue au profit d'un long inventaire de mélodies qui lasse; parfois encore quelques touches d'humour, signifiant que Carmen, c'est de la routine et que le tube de Bizet, ça use. Oui, mais on préfère sans doute Raimund Hoghe, pas le fantôme de Callas, épuisé, éreinté, dépassé, exploré une fois de trop. A réchauffer les œuvres, on ne gagne pas toujours.La Diva déchue et reniée, trahie n'émeut plus.Et la recette est connue.
Réveiller les spectres, n'est pas toujours de bon aloi !
Au Cloitre des Célestins jusqu' au 19 Juillet
Reviens, la nuit ! Mis Knife !
Au "Délirium", un espace singulier, de "nuit" à Avignon: 22H 30 : ça démarre pour une longue nuit style cabaret "Chez Michou", une création pour noctambules friands de transes et de "trans-sexualité" non dissimulée, affichée, assumée, joyeuse et insouciante....C'est "Monsieur K pour succéder à Madame Arthur dans le genre cabaret, monde nocturne de la chanson, bordée de comédie, performance de danse et de travestissement.
Le public est nombreux, curieux de s'encanailler sur fond de gravité poétique et politique. Car le cabaret ici, c'est celui de Paris, autant que de Berlin avec son côté "refuge", terrier, abri contre les conventions et la dictature, contre l'homophobie et autre acte d'exclusion ou de discrimination.
Jusqu'à potron minet, l'ambiance va monter, les voix et les corps se glisser dans des personnages étranges, hybrides, créatures androgynes, énigmatiques, provocantes. Ils donnent de la voix sur cette petite estrade, près du piano, comme confiné, serré dans l'espace réduit d'une convivialité et proximité chaleureuse. Les numéros s'y succèdent dans une ambiance tantôt bon enfant, tantôt tendue de part l'évocation de situations ou de contexte politiques farouches et "gênants".
"Mis knife", "j'entend ta voix" avec Olivier Py est c'est la surprise de recevoir ici des invités conviés à partager le ring !Ça dérange, ça décape et dépote joyeusement: Monsieur K en maître de cérémonie, Monsieur Loyal, comme Karl Valentin, paillettes et strass obligent, plumes ou costume de déconfit, comme oripeau ou peau de vache.La proximité , la promiscuité opèrent et le public, un verre à la main, déguste diatribes, vociférations, chansons et clowneries avec avidité. La "mise en public" fait mouche dans ce décor dépouillé où seuls les talents des artistes séduit et fonctionne au quart de tour. Un "genre" de show très interactif où les stars sont des vedettes de pacotilles attendrissantes ou féroces, ogres ou anges déchus, défroqués, hallucinants. La troupe est galvanisée par un répertoire de chansons cinglantes ou tendres dans une déontologie du genre, exemplaire. On est bien chez Monsieur K et nulle part ailleurs!
Au Délirium les 16 et 17 Juillet 22H 30....4H...
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