Le
premier préfigure le romantisme germanique. Le second incarne le
romantisme parisien. L’un et l’autre fréquentent les salons, partagent
leur musique loin des grandes salles de concert. Tous deux ont confié au
piano leurs états d’âme.
Franz Schubert
Impromptus, op. 90 et Rosamunde D.797 (extrait: Andantino)
Schubert compose une première série de quatre
impromptus durant l’été 1827. D’une liberté proche de l’improvisation,
ils sont lyriques, fluides, limpides, charmeurs, et laissent parfois
transparaitre l’inquiétude d’un homme jeune à qui il reste moins d’un an
à vivre. La musique est tranchée, forte et puissante sous les doigts du pianiste virtuose qui passe de l'allégresse à la tragédie avec une aisance et un ressenti incroyable. Sonorités résonnantes et heureuses, fugaces comme ce sentiment de vie et de mort qui accompagne la ligne éditoriale de ce récital.
Frédéric Chopin
Sonate n°2 « Funèbre »
Au cours de l’hiver 1839, alors qu’il revient d’un voyage
décevant à Majorque avec George Sand, Chopin écrit sa deuxième sonate
autour d’un mouvement préexistant, une Marche funèbre.
Ce moment terrifiant est le point culminant d’une œuvre grandiose dans
laquelle il transcende la nostalgie de l’exil et les inquiétudes dues à
une santé fragile. Il dévoile aussi des instants poétiques et lumineux. Écrire de la musique pour évoquer la mort, le rapport à l'au-delà, fut l'intention de Chopin: une mort incarnée par l'âme qui s'élève vers les cieux, plutôt qu'une musique "funèbre", entre un passé enchanté et un présent sombre, un futur qu'on imagine dramatique.
Dans une belle et élégante scénographie-lumière à la Hans Hartung ou Raoul, tracés vifs de sillons bruns lumineux Ubac ces deux monuments du répertoire pianistique sont magnifiés par
Alexandre Tharaud, en résidence à l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg cette saison. Et ce sont trois morceaux que nous offre ce merveilleux pianiste en rappel: "La liste de Schindler" de John Williams, la danse des sauvages des "Indes Galantes" de Rameau" et une "Sarabande en ré mineur" de Robert De Visée.
Cité de la musique et de la danse - Auditorium dimanche 12 Décembre 17H
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