LES PETITES VERTUS cie MELAMPO
Inspiré des Petites vertus de Natalia Ginzburg (ypsilon éditeur)
Sur scène trois générations dialoguent : le grand-père, la mère et l’enfant. Dans cette création à destination de la petite enfance, Eleonora Ribis se penche sur la construction du lien parent / enfant. Elle passe ici par un travail autour des mains, symbole de transmission par excellence. Dans un dispositif qui serre le public et la scène comme les bras du parent entourant l’enfant, un tout-petit du public est invité à chaque représentation à participer à la pièce dans un dialogue fait de silence et de mots. Ces derniers, tirés d’extraits de textes de la romancière italienne Natalia Ginzburg, sonnent comme une évocation sensible, une caresse touchant nos oreilles. La metteuse en scène convoque tout un vocabulaire personnel qui touche à la gestualité de l’Italie, puisant aussi dans la langue de signes, sa symbolique dans la peinture, les mudras et les danses orientales.
Dans la salle du Palais des Fêtes, une enclave: une arène en spirale, tout en rond, des parois tissées pour mieux encadrer, protéger, inventer un espace d'accueil propice à la petite enfance...Des praticables à bascule accueillent les corps de nos deux protagonistes : ils tournoient, basculent, la roue tourne et le plexiglas floute les silhouettes. Bercements apaisants, déséquilibre permanent: le premier danger face au monde mouvant? En résonance avec les impulsions, le mouvement se déclenche et respire, flotte. Des sons, voyelles "grande", piccolo" parviennent pour colorer l'atmosphère chaleureuse.Tendresse, bien-être, bien-naitre au monde, enveloppe douillette et joyeuse.Des sons organiques aussi rythment les silences, distribuent l'univers sonore et l'enchante.Un langage en onomatopées, une niche pour un corps recroquevillé, habitacle confortable et rassurant.Ici les deux personnages se taquinent, se chamaillent, avec un beau doigté, du mime et de la simulation de gestes nourriciers.La becquée, relais des sens, du gout, des grimaces et rugissements pour être au coeur de l'univers des enfants.Des jeux d'ombre aussi avec les mains de mudras, un trône pour diversifier l'origine d'un petit discours, des dialogues dans le fauteuil tête à tête des deux comédiens-danseurs.Le langage des signes sourd de leur corps, simplicité des sens en éveil.Une inspection de tout l'espace pour mieux l'appréhender, le reconnaitre! A genoux, au sol, ils touchent, frôlent et balayent la surface de l'ère de jeu.De belles accolades, étreintes et petites manipulations de l'un par l'autre pour égayer le propos.Et la forme concave du berceau pour reposoir et inciter les enfants à s'y risquer! Madone en offrande, piéta, de belles images surgissent, oniriques et poétiques On y picore les gestes de ci de là, on partage la nourriture virtuelle: l'amour et la douceur, à foison! C'est juste et beau, bien dosé et les bambins d'envahir l'espace libéré pour pirouettes et bascules!
Au TJP jusqu'au 3 Décembre
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