vendredi 24 mars 2023

"Horizons nouveaux"': pas de deux, trio , délicatesse, rafinement de l'interprétation de trois chefs d'oeuvre à l'élan juvénil.

 


Emmené par Renaud Capuçon, ce concert a permis à de jeunes instrumentistes d’interpréter des oeuvres faites de profondeur et de légèreté.

 

Faire briller les solistes

Wolfgang AMADEUS MOZART
Rondo en do majeur pour violon et orchestre
Symphonie concertante pour violon et alto

Le Rondo pour violon et orchestre est l’œuvre d’un Mozart de vingt-cinq ans et suit de quelques mois la poignante Symphonie concertante. Celle-ci marque une date car le compositeur, qui lui-même jouait de l’alto, permet pour la première fois à cet instrument de chanter à parts égales avec le violon, et de faire entendre son incomparable sonorité. Face à un orchestre, le violon n'est pas toujours soliste, loin de là! Les modalités de sa présence sont très diverses, comme en témoignent ces deux oeuvres, "classiques" dans leur tonalité. Certes, le violon peut briller seul comme dans le "Rondo", une pièce courte et convaincante. Mais il peut également jouer avec d'autres cordes de tessiture différente, ce qui intègre la dimension du timbre : ce choix de Mozart dans sa "symphonie concertante pour violon et alto" en est une belle illustration: il faut voir Renaud Capuçon jouer, bouger et faire vibrer tout son corps et son instrument si intimement reliés avec Paul Zientara, longue silhouette longiligne et interprétation sans faute d'une oeuvre complexe. Un duo, un adage digne d'un morceau de bravoure d'un ballet classique, un pas de deux en connivence et chorégraphie spontanée d'aller et retour, question-réponse, sidérant.Et Renaud Capuçon de surcroit de diriger simultanément l'orchestre en ne lâchant jamais son instrument, seconde baguette magnétique et magique du moment.

Ludwig VAN BEETHOVEN
Triple concerto

Après la Conférence d'avant-concert de ce Jeudi 23 mars 19h "La fraternité en acte" animée par Elisabeth Brisson, voici l'oeuvre tant attendue:

Conçu par Beethoven pour trois instrumentistes virtuoses, ce concerto repose sur une dimension avant tout « concertante » : présenté comme « Konzertant Konzert », genre à ne pas confondre avec celui de la symphonie pour orchestre, il confère la même importance à chacun des trois.
Pourquoi et comment Beethoven a-t-il relevé ce défi compositionnel ? Quant au Triple Concerto de Beethoven, il s’agit également, d’une certaine manière, d’une symphonie concertante pleine de bonne humeur, qui porte idéalement l’élan juvénile des musiciens qui s’en emparent.Et l'oeuvre d'être portée par l'orchestre et les soliste, comme un monument de contrastes, de subtilité, de doigté virtuose pour bâtir des sonorités douces ou tumultueuses. Cadences et structure amplifiées pour prolonger ces trois mouvements où s'intègrent les solistes: piano avec Nathalie Milstein, violon avec Raphaelle Moreau et violoncelle avec Stéphanie Huang. Des solistes déjà aguerris et doués d'une sensibilité, une écoute hors pair pour leurs jeunes années de pratique orchestrale.L'oeuvre est ample et se déploie à l'envi sous la direction efficace et sensible de Renaud Capuçon, présent, à l'affut de ses pairs relevant le défi de bien intégrer chacun dans le flux et reflux de cette musique savante.

Un concert "charmeur", distingué, raffiné aux accents "classiques" débordés par une petite révolution de palais: des solistes immergés dans l'orchestre et sous les feux de la rampe de la musique toujours en mutation de composition et d'écriture. Le Philharmonique toujours au plus haut de ses capacités.

 

Distribution Renaud CAPUÇON direction et violon, Raphaëlle MOREAU violon, Paul ZIENTARA alto, Stéphanie HUANG violoncelle, Nathalia MILSTEIN piano

Palais de la Musique et des Congrès le jeudi 23 Mars

 

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