CONCERT-EXPÉRIENCE
« Derrière l’oreille se cache le cerveau. » Transposés du laboratoire à la salle de concert avec la complicité du compositeur Benjamin Dupé, les hypothèses et protocoles du chercheur en neurosciences Daniele Schön prennent la forme d’un récital scientifique.
Quel est l’équivalent sonore des illusions visuelles du lapin/canard ou de la vieille femme et la jeune femme qui font étrangement osciller notre perception ? Comment notre écoute prédit-elle autant qu’elle ressent la musique et contribue ainsi à la créer dans nos esprits ? À travers ce concert-expérience, c’est le processus de création artistique lui-même qui s’envisage comme possible reset de nos codages perceptifs et prédictifs.
La salle de la Pokop est emplie d'un silence religieux: on y chuchote et murmure avant l'arrivée tant attendue de deux grands savants.En prologue, des cartons-vidéo nous informe de l"événement et nous compte ce qu'il va advenir. Placent aux artisans de cette conférence étrange et décalée. En quatre chapitres voici "l'histoire de métaphores cérébrales" et autres sujets sur les neurones et la perception de la musique. Il est aussi violoncelliste notre conférencier ce qui peut arranger les choses, face à son partenaire, aux consoles informatiques. Que le cerveau aime la matière liquide, la reproduction mimétique des sons et attitudes, le savions-nous déjà? Pas encore car cette "histoire" de la perception, de la "mécanique" de l' électrique au "calcul en réseau","ce n'est pas comme ça que ça marche", "désolé", en leitmotiv récurent.
Des expériences tangibles, on en fait, nous le public, en compagnie de nos deux professeurs Tournesol ou Boris Vian dans "la java des bombes atomiques". Expérience sur le rythme, les couleurs, les sons et frappements de mains, gérés par des métronomes et autres accessoires de circonstance. Sur la paillasse sonore de ce laboratoire expérimental, c'est la décontraction, la bonhommie et le sérieux qui règnent. Le violoncelle s'est tu devant cette démo sur la transmission générationnelle, sorte de jeu de mémoire rythmique bien convaincant. Nous sommes un public déjà "éclairé" et fort "doué"! C'est "la tache de stroop" qui va faire mouche et épater et conclure avec la théorie très imagée des avalanches (prenez du sucre, faites une pyramide et regardez où cela s'effondre..).Belle entrée en matière dans la science musicale pour néophytes désireux d'en savoir plus et surtout d'être souris de laboratoire si inventif. On savait déjà que "les oreilles n'ont pas de paupière", on peur aujourd'hui ne pas avoir "la haine de la musique" mais le culot de l'expérimentation neurologique.
conception, musique, dramaturgie et mise en scène | Benjamin Dupé
chercheur associé à la création et performance | Daniele Schön
son et direction technique | Julien Frénois
lumières | N.N.
A la Pokop le 28 Septembre dans le cadre du festival MUSICA
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