"La belle meunière"est de retour avec sa verve, son burlesque et sa poésie!
Cette fois, Pierre Meunier, clown-comédien bien connu remet la main à la pâte sur un texte de l'auteure autiste Babouillec bricolé en compagnie de Marguerite Bordat, et fait fi de la bienséance avec malice, fougue et impertinence
"Algorithme éponyme" est prétexte à pulvériser les normes et franchir les frontières de la bienséance et des conventions.Alors, si tout cela était vrai,on serait dans l'atelier de confection de plaques géantes de plexiglas à se dissimuler derrière pour déformer son corps et la perception de celui-ci par le spectateur
Si tout cela n'était pas de l'artefact, nous serions en présence de quatre escogriffes bien déjantés, comédiens, musiciens, équilibristes pour le meilleur d'un singulier voyage au pays des objets non identifiés
Inspirés par les matières, le vent comme cette machine étrange, qui en ôtant ses voiles transparents qui flottent au vent, révèle une horde de ventilateurs bruissants, sonores.
Sculpture trouvée, comme certaines œuvres d'art contemporain, elle sème la zizanie, la confusion
Comme un dragon chinois de Nouvel An, une bande de sécurité de chantier, rouge et blanche tournoie dans l'air en spirale, une machinerie, chaufferie ou centrale électrique sur roulette fait le noir et l'obscurité se fait reine sur le plateau, le temps de réparer la fausse panne!
Bricoleurs en diable, manipulateurs d'objets de tout poil, les protagonistes s'en donnent à cœur joie pour construire un monde hétéroclite, en chantier, en révolte, en ébullition
La musique live à la guitare électrique de Jean-François Pauvros insuffle à cette maisonnée du brut de coffrage et du délire absurde! Tout bouge, vacille comme cette équilibriste sur ces tubes d'acier qui grimpe aux cimes, manipulées par les ficelles de ses compagnons, aux aguets, en phase avec le risque et le danger qui hante le plateau comme au cirque
Un cirque bien frontal où les embûches, les handicaps sont franchis haut la main, comme le pseudo handicap mental de l'auteure dont ces fous doux dingues se sont inspirées: si lointains, si proches de son univers décalé, incommunicable mais bien filtré par l'imaginaire débordant de "La belle meunière"
Ce soir là à Strasbourg, au TJP, la troupe s'était transformée en "Belle Strasbourgeoise" pour inventer une caverne d'Ali Baba digne des machines de Tinguely ou Daniel Depoutot.
Folie douce, désordre et charivari pour une ode à la pensée fulgurante de Babouillec, dadaïste et oulipienne en diable! Chantier très plastique aussi, plein de matières et de lumières, de constructions et déconstruction insolites et absurdes!
"Forbidden Sorgersi"au TJP jusqu'au 27 Novembre
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