" Pour en revenir à la mère, nous avons éliminé ses mystères biographiques. Quelques mots sont prononcés au début du film pour la définir : volage, libertine… Mais dès qu’elle se « réveille », on oublie cela. Pourquoi le choix de Mathilde Monnier dans ce rôle étonnant, totalement muet ? JM : Nous voulions une présence forte et corporelle, ce qui nous a mené à aller chercher du côté des danseuses-chorégraphes. Avec Mathilde, nous avons imaginé trois vrais moments. L’un où elle commence à se « réveiller ». Un autre où elle réapparaît à sa fille. Un autre enfin autour de la piscine. Nous avons travaillé sous forme d’atelier, au moment même du tournage. Mathilde inventait sous nos yeux sa propre chorégraphie. A : L’expression que nous utilisions pour la guider était celle d’« apprenti fantôme ». Cette mère décédée est un apprenti fantôme. Et une danseuse sait faire cela… Redécouvrir des actes aussi élémentaires que marcher, échanger un regard, sourire…
JM : A l’image, nous tenions à l’idée de la représentation du fantôme à l’ancienne, du temps du cinéma muet, avec la classique surimpression. Pour la scène où elle danse sur la table, nous avions à notre disposition la musique du bal et seulement une heure de tournage possible à cause de la lumière. Mathilde a improvisé, cela fait partie de sa méthode. La chorégraphie ne préexiste pas à la danse… A ce moment-là, en découvrant sa liberté de fantôme, son personnage transmet quelque chose à sa fille, par de pures sensations… Le renouveau ? Il n’y a rien de psychologique. Et Caroline peut alors enfin se rendre au bal. Avec le fantôme, 21 NUITS AVEC PATTIE glisse légèrement vers le fantastique. JM : Nous avons souvent l’idée de mettre des rêves dans nos films. La plupart du temps, on se dit que ce serait mieux qu’il n’y ait pas de rêves, mais que le film lui-même bascule dans une frontière où le réel se mélange avec l’onirique. C’est toujours dans le but d’éviter les explications psychologiques.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire