Christoph Marthaler nous offre un paysage intime, microcosme où l'unité de temps, d'action et de lieu font penser à un bon Feydeau du genre!
Son univers musical, riche d'emprunts à sa culture suisse et germanique, à notre sacro-saint patrimoine de la chanson française: de Boby Lapointe, à Michel Polnareff, les mélodies qu'entonnent les personnages désopilants, résonnent sans caricature à nos oreilles et notre inconscient collectif!
Les quatre protagonistes de cette opéra en chambre close sont aussi bon chanteurs que danseurs ou comédiens; beaucoup de distance et d'humour pour aborder dans des situations absurdes, un répertoire commun aux années yé-yé, aux rêveries fantaisistes de haut vol des virelangues de Lapointe, au paradis de sa "Mélanie": une version traduite d'après google en fait un théâtre de l'oulipo désopilant!
Du bonheur, du kitsch sur la brèche toujours, de l'absurde et du surréalisme pour un aficionado de Beckett: un régal grandeur nature pour les friands de comique décalé, de situations ubuesques où une vielle femme peut manger des spaghettis refroidis sortis de son sac à mains tandis qu'un autre salue le décor par les portes dérobées, offices de tous les secrets de polichinelle de ces héros de pacotille
Et en sus une "enharmonie", signée er revendiquée par Malte Ubenauf, dramaturge : de la musique avant toute chose, avant les mots pour un espace spatio temporel audacieux, décalé
Le lit, espace dédié à l'action, aux amants, aux habitants modestes, petit personnel d'un hotel déchu de luxe déphasé est le réceptacle joyeux de ses péripéties palpitantes et déroutantes!
Au TNS jusqu'au 3 Décembre
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