Du neuf, du vivant, de l'inédit autant dans la danse, duo gémelle d'un homme et d'une femme, une heur durant sur le plateau, marbré de zébrures noir et blanc, hypnotique.Ils sont sobres, fluidifiés par un lyrisme gestuel délicat, modeste et retenu, d'abord lointain l'un de l'autre, puis de plus en plus proches.Très proche, un dispositif géométrique anguleux, stricte construction se positionne, angle de mire pour ces deux corps si graciles face à cette structure fixe et rectiligne. Elle est de lumière, de mouvements animée et resurgit entre les fondus au noir de la scénographie qui ponctue le rythme général de la pièce Forme droite et rayonnante, mue par des ondes qui s'amplifient, grondent et éructent un feu d'artifice qui enfle et prend de l'espace. C'est magique, fascinant et très pertinent : ça fonctionne au quart de tour en osmose avec les parcours veloutée, en volutes des deux danseurs qui s'aiment et se repussent, s’enlacent dans de tendres effusions Costumes de ville, pratique et discrets pour ces évolutions qui laissent un souvenir de bonheur utopique et bienfaisant.
Au Centre Pompidou jusqu'au 20 Février
"La création de Ad Noctum par le chorégraphe Christian Rizzo a été motivée par la réunion de deux de ses danseurs emblématiques : Julie Guibert et Kerem Gelebek. Appuyée sur certains motifs de la danse de couple et nourrie de ces deux personnalités singulières, cette pièce exprime une réflexion sur les ombres et la douceur de la nuit. Ad Noctum – « à la nuit » – conjugue lumière, son et images numériques. Il s’agit, selon l’artiste, d’un hommage à l’obscurité, qui évoque « les Nocturnes de Chopin et de Satie, traversées de déflagrations électroniques ». Chez Christian Rizzo, la diversité des sources ne surprend pas. Ce créateur polymorphe – qui va du rock au stylisme en passant par les arts plastiques et la danse – fait dialoguer les personnes et les outils pour proposer des expériences artistiques inédites. "
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