de Magali Mougel par Delphine Crubézy
L'intrigue.....l'action:
"Des lanières de plastique scindent l’espace, réfléchissant la lumière tout en se laissant percer du regard. Cette ambiance industrielle, conçue par la metteuse en scène Delphine Crubézy, plante le décor. Dans une entreprise automobile appelée Erwin Motor, une jeune employée, Cécile Volanges, s’active de nuit sur une chaîne de montage. Elle est surveillée de près par un contremaître, lui-même soumis à la pression que lui inflige sa directrice, Madame Merteuil. Cécile engloutit sa vie personnelle dans sa tâche. La pièce est signée Magali Mougel, une jeune auteure connectée avec ce qui l’entoure et notamment, le sort des plus démunis. Son style lapidaire trouve des accès clairvoyants vers ce qui, sournoisement, nous contamine jusqu’à nous perdre. Elle sait portraiturer une société malade d’elle-même, décrire sans pathos l’aliénation au travail, pointer sans larmoyer la domination de l’homme sur la femme. Il y a chez elle une empathie réelle pour les petites gens, les prolétaires, les dominés. Ce constat social, elle le sublime dans un geste poétique qui, ici, en passe par la littérature. Volanges, Merteuil : Les Liaisons dangereuses surplombent de leur ombre la fable qui se teinte, du coup, d’un peu plus de perversité. Fascinante danse du diable…"
"Des lanières de plastique scindent l’espace, réfléchissant la lumière tout en se laissant percer du regard. Cette ambiance industrielle, conçue par la metteuse en scène Delphine Crubézy, plante le décor. Dans une entreprise automobile appelée Erwin Motor, une jeune employée, Cécile Volanges, s’active de nuit sur une chaîne de montage. Elle est surveillée de près par un contremaître, lui-même soumis à la pression que lui inflige sa directrice, Madame Merteuil. Cécile engloutit sa vie personnelle dans sa tâche. La pièce est signée Magali Mougel, une jeune auteure connectée avec ce qui l’entoure et notamment, le sort des plus démunis. Son style lapidaire trouve des accès clairvoyants vers ce qui, sournoisement, nous contamine jusqu’à nous perdre. Elle sait portraiturer une société malade d’elle-même, décrire sans pathos l’aliénation au travail, pointer sans larmoyer la domination de l’homme sur la femme. Il y a chez elle une empathie réelle pour les petites gens, les prolétaires, les dominés. Ce constat social, elle le sublime dans un geste poétique qui, ici, en passe par la littérature. Volanges, Merteuil : Les Liaisons dangereuses surplombent de leur ombre la fable qui se teinte, du coup, d’un peu plus de perversité. Fascinante danse du diable…"
Alors le décor est campé pour cette fable des temps modernes où le pouvoir de l'économique va briser des vies, fabriquer des comportements odieux, inhumains et où un contre maître téléguidé par une chef d'entreprise sadique et salace joue le beau rôle: celui de liquider les inactifs, les non productifs tout en gardant la main mise sur leur âme, leur désir, leur sort.Cécile, l'employée modèle devient la proie convoitée, observée, décortiquée de son sous chef, petit chien bien dressé, pour obéir aux autorités supérieures, à la solde d'une femme éprise de pouvoir. L'actrice est troublante, sobre, émouvante: Marine Violaine Helmbold, convaincante en soubrette de l'industrie menacée par la délocalisation de l'entreprise automobile en Pologne: celle qui gronde menaçante sur le sort de cette vierge qui se fera abuser en martyr pour sauver la situation de non compétitivité! Un peu stigmatisée et prise en otage, comme pays abusif, cordon ombilical, bouc émissaire ou cible incontournable!
Un peu caricaturale, la situation de cette histoire, surement vraie hélas d'une conjoncture économique dramatique. Drame, crime et châtiment pour cette victime et ses bourreaux enfermés dans un décor qui reflète leur situation: pans de murs en miroir qui réfléchit leurs faits et gestes et trahit leur innocence feinte!Belle entrée en matière où le contre maître dialogue avec les multiples portraits projetés en vidéo surdimentionnée de l’héroïne observée au travail, au labeur consenti avec dévotion!
Miroir déformant la vérité pour le mensonge dans les bouches des patrons et de leurs sous fifres!
Jeu d'acteurs et mise en scène parfois un peu appuyée, mais le sujet en vaut la chandelle: on vibre avec les protagonistes et le compagnon de Cécile, Fred Cacheux tire fort bien son épingle du jeu: "ma petite entreprise connait bien la crise" et Delphine Crubézy s'attaque avec bravoure et acharnement à un texte où la reprise et la répétition ne sont pas la source du comique mais du tragique et du pathétique!
Aux TAPS Scala jusqu'au 28 Février 20H 30
Un peu caricaturale, la situation de cette histoire, surement vraie hélas d'une conjoncture économique dramatique. Drame, crime et châtiment pour cette victime et ses bourreaux enfermés dans un décor qui reflète leur situation: pans de murs en miroir qui réfléchit leurs faits et gestes et trahit leur innocence feinte!Belle entrée en matière où le contre maître dialogue avec les multiples portraits projetés en vidéo surdimentionnée de l’héroïne observée au travail, au labeur consenti avec dévotion!
Miroir déformant la vérité pour le mensonge dans les bouches des patrons et de leurs sous fifres!
Jeu d'acteurs et mise en scène parfois un peu appuyée, mais le sujet en vaut la chandelle: on vibre avec les protagonistes et le compagnon de Cécile, Fred Cacheux tire fort bien son épingle du jeu: "ma petite entreprise connait bien la crise" et Delphine Crubézy s'attaque avec bravoure et acharnement à un texte où la reprise et la répétition ne sont pas la source du comique mais du tragique et du pathétique!
Aux TAPS Scala jusqu'au 28 Février 20H 30
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