vendredi 25 novembre 2016

"Mue": Carine Gualdaroni se métamorphose: chrysalide ou papillon?

"D’un magma de matières émerge une femme dans un corps à corps avec sa mue inanimée. On ne sait pas qui elle est, ni d’où elle vient, ni ce qu’elle a fait. Elle apparaît, figure sombre et énigmatique, présence indistincte qui sort de l’obscurité. La lumière nous révèle peu à peu certaines parties de sa peau, certains détails de son histoire."
A propos de: 
« Qu’est-ce qui nous transforme ? Qu’est-ce qui nous meut, nous émeut, nous déporte de nous-même ? Et que doit-on déposer à certains moments de notre existence pour rester en mouvement ? Si notre corps est une enveloppe charnelle, un lieu de passage, que se passe-t-il alors lorsque la vie le quitte ? Qu’advient-il alors de nos peaux ? ». Recherche à la croisée du corps et des matières, Mue questionne notre humanité, les contours mêmes de nos corps, traverse différents espaces, pour s’intéresser à ce qu’il y a, juste avant la vie, ou juste après la mort…
Carine Gualdaroni est diplômée de l’École Nationale Supérieure des Arts de la Marionnette de Charleville Mézières. Interprète marionnettiste, elle développe son propre langage, à la croisée du corps, des matières et des figures. Au sein de la compagnie juste après, qu’elle a fondée avec Antoine Derlon en 2012, elle nourrit une dramaturgie de l’image et du geste, poursuivant un travail qui croise les savoirs-faire et se développe dans l’interdisciplinarité. En 2013, Carine Gualdaroni a participé à la création du solo Actéon de Renaud Herbin au TJP, spectacle qu’elle interprète depuis.

CONCEPTION & INTERPRÉTATION CARINE GUALDARONI / MUSIQUE JÉRÉMIE BERNARD / LUMIÈRES CHARLOTTE GAUDELUS / SCÉNOGRAPHIE, MATIÈRES ANNE BUGUET / ACCOMPAGNEMENT ARTISTIQUE (DRAMATURGIE & GESTUELLE) CLAIRE HEGGEN / COSTUMES OLIVIA LEDOUX/ REGARD MARIONNETTE JUSTINE MACADOUX / ASSISTANTE SCÉNOGRAPHIE CAMILLE DRAI

Un ciel constellé de lumières vagabondes,déferlantes ondes pigmentées de flashs lumineux: aurores boréales fulgurantes, faisceaux de feux d'artifice, artefacts de météorites phosphorescents....Le monde est volcanique et les scories de feux inondent le plateau. Un écran masque le tout et une forme s'y devine, derrière ce rideau, obscène. Que se passe-t-il dans ce laboratoire secret? La forme se précise et se donne à voir: noire, sorte de bestiole à huit pattes, mi homme mi femme, mi animal....Hybride de noir vêtu qui va errer sur le plateau dans une lenteur extrême, ondoyante. Les deux "corps" qui semblent constituer cet étrange créature se révèlent être du vivant et de l'artificiel. C'est une marionnette inanimée qui se love sur le corps de la danseuse qui se meut avec ce "fardeau" ou cette jumelle étrange sur son dos Le leurre a opéré, le trouble s'est démasqué. Un musicien guide et dirige ses pas, ses déplacements toujours au même rythme et une certaine lassitude émane de ses images.
Mutation dans un magma de lumières, transformation vers la création d'un être imaginé de toutes pièces, de tous membres, "Mue" émeut et trouble jusque dans un brouillard d'où surgissent des fantasmes et des rêves inaccessibles. La magie opère le temps du regard posé sur cet univers fantasmé Théâtre d'ombres, écran de lumières, caverne de mystères oniriques, la pièce questionne le double, la matière, le corps ...à bon escient.

Au TJP, Grande Scène jusqu'au 26 Novembre   

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire