dimanche 27 mai 2018

"Matrix": regarder la musique, écouter le cinéma !La maïeutique opère !


"Ce ciné-concert associe les images visionnaires d'un film de science-fiction aux sonorités d'un grand orchestre symphonique. La bande originale de Don Davis est jouée en live pendant la projection du film et dirigé par le compositeur lui-même! 

L’écriture de Don Davis s'adapte à la complexité du film MATRIX : elle associe des techniques minimalistes et polytonales à des superpositions de tonalités dissonantes et à des explosions de style « classique ». Une bande originale qui a marqué l'histoire des musiques de films. Le synopsis du film : l'expert en informatique Thomas Anderson (Keanu Reeves) mène une double vie : le jour, il travaille comme programmeur pour une grande entreprise de logiciels et la nuit, il joue les hackers sur Internet sous le pseudonyme « Neo ». Un soir, il est contacté par une mystérieuse organisation clandestine. Le chef du groupe – le terroriste recherché Morpheus (Laurence Fishburne) – lui confie un terrible secret : la réalité, telle que nous la connaissons, n'est qu'un monde imaginaire. En réalité, les Hommes sont depuis longtemps dominés par une puissance virtuelle surnaturelle – la Matrice, ..."





“Nous ne venons pas au cinéma pour entendre de la musique. Nous demandons à la musique
d’approfondir en nous une impression visuelle.”
Maurice Jaubert, 1936

Alors, en avant pour cet événement, dans un zénith bondé, un public varié, de tout horizon, de tous âges !
De quoi fédérer les passionnés de cinéma, de musique, d'orchestre et de science fiction!
Pas de "friction" ici entre musique et images, récit parlé et notes mélodiques..
Car la musique de Davis est omniprésente, discret prolongement du rythme du montage, découpage et enchaînement des plans. Indissociable du propos, soulignant le suspens, comme les grands moments de déferlement de technologies nouvelles  (de l'époque). De la haute voltige en direct,Lecture instantanée du défilé du film, la partition additionne les contrastes, les surprises et borde l'image de façon à soutenir l'intrigue, sans jamais la noyer sous un flot déferlant de sons et de fureurs.Des séquences comme la métamorphose du héros ou sa descente aux enfers sont médusantes et la musique aspire le protagoniste ou le démonte à l'envi.



 La scène du kungfu se borde  de percussions intrusives pour mieux accompagner des figures, postures et attitudes singulières: voltige, sauts, cabrioles et retenues en ralenti, envolées corporelles hors normes, dignes de numéros ce cirque de trapèze...Tout concourt à l'osmose, la symbiose et la musique se pose sans s'imposer, toujours aux aguets des images, des dialogues .Les instants de silence consacrés à la parole ou au simple enchantement des images sont autant de pauses, de recueillement sur son absence.Là où rayonne la magie de la réalisation fantastique, apparaît la justesse entre monde réel et cette "matrice" accoucheuse de monstres, de morphings, de trucages et paysages urbains aux perspectives vertigineuses ! Maïeutique de l'art, catharsis et empathie au programme !



La masse de l'orchestre opère dans des moments très lyriques, enfle et rebondit sur l'intrigue, faisant avancer à grand pas le récit, participant à l'écriture même d'un scénario catastrophe ou poétique. L' Amérique, Hollywood sont bien là, au seuil d'une machinerie démoniaque où la beauté des images subjugue, où la musique s'incline parfois devant tant de plasticité, d'inventivité et d'efficacité. En un combat singulier, chacun trouve sa place et le grand écran vibre à notre insu de sons, de lignes musicales, toniques, déflagrations ou accalmie en ligne de mire.
Epoustoufflante interprétation en direct d'un orchestre, aguerri à toutes les expériences, sous la baguette du chef, compositeur et meneur de jeu, de tempo, d'espace et de timbres, multiples et inventifs, inspirés et oniriques!




Don Davis, en silhouette devant l'écran semble parfois faire partie intégrante de la toile, comme un sous-titre appuyant la compréhension, révélant ce que l'image donne à voir et à entendre: une chorégraphie visuelle, rythmique et sensible, une partition, composition très inspirée d'un film culte où ce soir là on regarde la musique, on écoute les images
Au zénith de leur valorisation ainsi magnifiée
Et quand défile le générique de fin, les images se taisent et s'éffacent, la musique seule résonne et donne envie de la ré-écouter pour elle seule dans une communion intense, un souvenir du film en rémanence dans notre mémoire, toute oreille seule aux aguets, en alerte !
Au Zénith le 26 Mai

Et rendez vous le 21 Septembre pour "200 Motels" de Franck Zappa dans le cadre de Musica 2018 au Zénith avec le Philarmonique de Strasbourg, et d'autres !

Michel Chion, La Musique au cinéma, Fayard, 1995.
"Histoire de la musique de film" de Florian Guilloux
et

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