Lors du premier concert l'Ensemble Accroche Note accueillera les musiciens de Plage Musicale en Bangor - Académie et festival, en présence du compositeur Andrew Waggoner pour la création de son oeuvre "ll ne reste que vous… six chansons sur textes de Patrick Modiano". Ce programme mettra par ailleurs en valeur des instruments solo (toy piano, cymbalum, alto, clarinette basse), avec notamment comme invités Wilhem Latchoumia - Pianist et Aleksandra Dzenisenia.
Rendez-vous le mardi 29 juin à 20h30 à l'église du Bouclier (Strasbourg) !
Un concert attendu, inaugural d'une petite série concoctée par l'Ensemble Accroche Note, prêt à tous les défis de propositions de découvertes de compositeurs reconnus ou à découvrir: ceux qui écrivent la musique d'aujourd'hui, autant que les "pointures" de ces écritures singulières.
John Cage en l'occurrence, avec "Suite for Toy piano" daté de 1948 est un clin d'oeil fort à l'imagination et la diversité du compositeur. C'est Wilhem Latchoumia qui exécute cette pièce humoristique et décapante sur un piano miniature, "jouet" tel un géant face à un instrument de petite taille, pour mieux épouser de son grand corps, l'objet sonore résonant à nos oreilles comme un souvenir d'enfance, une pièce de Pascal Comelade...Tel un écolier devant sa table,tournant les pages de son cahier de devoirs, il se joue de cette gamme très limitée de tonalités, pour enchanter et faire surgir une douce nostalgie déconcertante
Suit l'oeuvre de Jean Cras "La flûte de Pan" qui réunit flûte, violon, alto,violoncelle et voix
Oeuvre somptueuse aux accents de mélodie française langoureuse, délicieux quintet alternant mouvements ensoleillés, vifs et délicieux: trois cordes, deux souffles pour un charme envoutant, une harmonie entre texte, narration et chant, bordant une musique sans heurt.La voix de Françoise Kubler, discrète interprète de ce chant bordé par la flûte véloce de Christel Rayneau.
"Inside" de Pascal Dusapin enchaine pour alto solo sous l'archet virtuose de Laurent Camatte
Archet volubile, impatient, plaintif, presque "parlé", sous la pression de "sourdines" installées sur les cordes. Effets contrastés, piqués ou étirés pour une interprétation audacieuse et envoutante.
C'est le cymbalum qui succède avec "Chop suey" de Mauro Lanza: aux baguettes fines et magiques, Aleksandra Dzenisenia: un bel instrument résonant, perlé, fin, vif et véloce sous le doigté d'une artiste singulière, touché léger déferlant sur le clavier, par "corps" habité, sans partition.Mélange savant de gouts, de saveurs, de cultures, brassées en recette alléchante de gestes de "petite cuisine" miraculeuse, cheffe au "piano"pour restaurer le public friand et gourmand de sons savoureux!
"Drei Holderlin-Gedichte" de Wolfgang Rihm pour soprano et piano : une complicité pleine de grâce entre voix tenue aux accents aigus remarquables et piano tactile sous le doigté félin de l'interprète. Beau parlé-chanté en allemand qui sied comme un gant à Françoise Kubler Des mouvements plus virulents, plus graves dans des forte prégnants pour consolider une pièce tourmentée et mystique inspirée, recueillie.
"Beyond" de Nina Senk poursuit le concert, pour clarinette basse en solo: Armand Angster fait corps avec l'instrument, tout deux debout, quasi enlacés: les sons graves, pulpeux, denses et plein de masse sonore sourde et graves s'égrènent à l'envi Costume noir enveloppant l'instrument complice, charnel, sensuel et fort séduisant à l'oreille!Envolées, ascensions vibratiles,fréquences étranges: une colonne qui vibre dans des basses multiples, chaleureuses sonorités un pilier à deux têtes.
C'est au tour de Andrew Waggoner d'enchanter la soirée avec une création sur mesure, haute couture musicale dédiée pour cet ensemble de sept musiciens à l'unisson de la découverte..."Il ne reste que nous" six chansons sur textes de Modiano.
Une oeuvre bigarrée, subtile qui borde et amplifie la musicalité des textes choisis pour leur intrigue poétique, autant que pour leur cordes sensibles.Univers nocturne et touchant de Modiano, découvert par le compositeur: une littérature très musicale en vagues puissantes, bordées d'une voix éloquente: la fluidité de l'ensemble respectant l'identité de chaque instrument repérable.La chanteuse, récitante, comme un régal de luminosité et de prolongement du récit, de la narration apportée par chacun Comme une marche puissante dans l'espace sonore, on avance, enveloppé par texte et musique, rythme martial, solennel, puis plus virulent Une création faite de multiples rencontres sonores, de parties distinctes, de pauses laissant résonner sons, vibrations à l'envi. Le compositeur, présent pour cette occasion unique ne dissimule pas son enthousiasme en dirigeant avec attention un ensemble soudé et plein de charme.
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