vendredi 4 mars 2022

"Hasard" de Pierre Rigal: un chantier bal't hasard imprévisible bascule du vrai, du faux ! Troublant !

 


Pierre Rigal
Hasard (titre provisoire)

Pour sa prochaine pièce, Pierre Rigal s’efface derrière le geste en lui attribuant un rôle particulier : dessiner l’intrigue d’une fiction. Le hasard, cet imprévisible déclencheur d’événements, devient ici le maître d’un nouveau jeu. Cette création pour six danseurs prévoit la collaboration d’un magicien. Danger, fou rire, vertige et paradoxes, structurent ce travail sur l’aléatoire et la façon dont le hasard interroge et bouscule nos repères.

Chantier, work in progress pour le public friand de découvertes, de questionnement sur le "processus" chorégraphique Au tour de Pierre Rigal de s'y coller avec bonhommie et accueil chaleureux... Six danseurs pour tisser la trame et la chaine d'un spectacle à construire: dans le désordre, six extraits nous sont présentés dans "leur jus" et c'est à l'écoute de travaux déjà très avancés qu'on se prête avec intérêt et curiosité. Six danseurs pour filer en diagonales "du fou" des fresques incroyables, sur le fil du risque: celui de faire des rencontres "choc" ou catastrophes, bien sûr leurre et faux incidents: maillages en diagonales, incidents "fortuits", anticipation des troubles directionnels, simulations de heurts, de bousculades, croisements de foule...Comme un leitmotiv à géométrie variable, mathématiques des traversées et déplacements Une connexion géophysique remarquable, sur le fil du hasard convoqué, "aidé", provoqué tout au long de ses parcours savants ourlés de mimiques ou de visages neutralisés.De l'improvisation aussi pour des associations visuelles plus libres, plus "rondes".De beaux effets optiques de rémanences , de troubles dans les unissons "à capella"où les corps se répondent, se rattrapent, se confondent.La mémoire de la matière dansée fonctionne à plein, dans des "engrenages" savants: quatre danseuses assises au sol y dessinent le flux des vagues, les entrelacs et figures de points de chainette, maillage acrobatiques de postures et attitudes mouvantes, bluffantes! Mécanique des temps modernes, canevas d'un métier à tisser le hasard, alors qu'un duo acrobatique de danse contact uni un couple de danseurs. Segments du corps, bras en coupe géométrique, angulaire comme des rouages bien huilés.En dérive une bestiole étrange aux pattes entremêlées de toute beauté: pieuvre ou mille pattes de foire en majesté!Puis c'est allongés au sol que la mécanique se déchaine sur une musique binaire envoutante. Le rythme est infernal...Autre extrait avec diagonales, corps ouverts-fermés, croisements, rencontres inopinées, sourires malins ou visages neutres.Contorsion et tricotage à l'envi, solo d'équilibriste détiré...Un superbe travail des bras à l'angle, en alternance, en florilège de capacité d'écho, de ricochet, figures du hasard ou de la construction extrême.Comme un alphabet, des hiéroglyphes, une écriture très graphique à la Villéglé, police de caractère et pictogramme en résonance.


Abécédaire de la danse de Pierre Rigal qui se distingue par son étude sur les mouvements de bras, les envergures et le rythme de métronome qui convient à cette dynamique futuriste du mouvement, de la machinerie, de la balance corporelle.Jambes et bras impliqués pour une rémanence optique en autant de rouages savants et "hasardeux"!La "murmuration" en ligne de mire pour les interprètes rivés à l'instant, les accidents de parcours, les formes inédites de bancs de poissons ou de vol d'oiseau...Dernier extrait: des bras comme des cous de cygnes, des pinces de crabes qui bougent et ondulent , férie, magie et prestidigitation garantie! Un travail déjà très mur à découvrir en septembre sous un titre encore non défini!

 

POLE-SUD, lieu de vie, d’accueil, de fabrique et d’éducation artistique, déploie ses activités dans de multiples dimensions. Parmi celles-ci, les Accueils studio.
Ces résidences artistiques se renouvellent chaque saison. Elles contribuent au développement de la création et de la culture chorégraphique tout en stimulant la vie du lieu. Une dizaine d’équipes de la scène chorégraphique locale et internationale en bénéficie chaque saison durant une à deux semaines. Les artistes peuvent ainsi se consacrer à la recherche et à la création dans l’espace du studio qui est mis à leur disposition.

Ces étapes de travail sont ponctuées par des rendez-vous, les Travaux Publics, favorisant la rencontre entre le spectacle et les publics sous des formes variées et conviviales. Ils sont aussi l’occasion de soirées « deux en un », offrant à tous, la possibilité de découvrir deux démarches artistiques différentes, à 19:00 en studio, un processus de travail en cours et des échanges avec les artistes, à 20:30 le spectacle en salle d’une autre compagnie.

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire