vendredi 27 mai 2016

Live Home 7: les percussions de strasbourg jonglent!





Live @ Home #7 : musique et jonglage – Les Percussions de Strasbourg & Thomas Guérineau

Etre « en résonance », comme un fil rouge entre Georges Aperghis et Thierry de Mey, Carlos-Roque Alsina et François Sarhan, initié et conduit par Thomas Guérineau.
Quand s'ouvre le rideau, c'est le "silence" qui se crée, le souffle et la dextérité qui animent le jongleur: avec une grande sensualité, il caresse la timbale à distance et se love dans les rondeurs de l'instrument Ce "Silence" de Thomas Guérineau (solo) – 2013 est du sur mesure parfaitement cousu main pour sa sensibilité au temps suspendu, intemporel, planant.Il se tient face à la structure impressionnante de ce bel instrument de cuivre et de peau, enveloppe du son, comme le corps de l'interprète.
"Kryptogramma" Georges Aperghis – 1972 succède sans interruption à cet état de grâce, égrenant en autant de particules résonnantes et scintillantes les gouttes de percussions qui irriguent les "pupitres" percussifs des six musiciens à l'oeuvre!
"Molettes" de Thomas Guérineau (solo) – 2013 : encore une belle exécution dansée dans l'espace investi par la musique, la lumière, le silence et l'on continue avec "Home work" solo de François Sarhan – 2011: du bon "bricolage" en direct où l'acteur musicien, seul avec son corps et ses percussions corporelles donne son et sens aux gestes et mots de son double, un autre interprète "détaché" des instruments pour ne résonner que de sa voix, sa peau, ses lèvres.
"Silence Must Be" de Thierry De Mey – 2002, "Eloignements" de Carlos Roque Alsina – 1987, puis "Pièce de geste" de Thierry de Mey – 2008 offrent un bel éventail de styles et de genres pour les musiciens qui entourent notre jongleur-danseur au plus près, au plus juste de son acclimatation, de cette adoption au sein de la formation, d'un être, d'une créature étrangère, étrange
La musique, la rythmique corporelle de Thierry de Mey offre un spectacle lumineux, plein de déliés, de grâce, dans une rémanence lumineuse, focalisée sur les mains des cinq musiciens: musique de gestes, comme les fameuses musiques de table où le chorégraphe du son met en scène la beauté du phrasé musical comme une calligraphie répandue dans l'éther!Comme des lucioles dans la nuit qui tissent des faisceux de lumière incandescente, éphémère, volatile, volage. Pour terminer, "Mailloch"e de Thomas Guérineau (solo) – 2013 boucle la boucle et les feux de la rampe s'éteignent sur une vision sinueuse, d'un corps entouré des pieds des autres acolytes, en chorus, en osmose ou symbiose dans un biotope percussif convaincant, savant et riche de diversité.
->Thomas Guérineau :
Thomas Guérineau sort en 1996 de l’école de cirque Annie Fratellini formé en jonglage, danse, musique, acrobatie, mime. Au cours de son parcours artistique il croise la route de Philippe Minella, Dominique Boivin, Francesca Lattuada, François Verret, Jean-Pierre Drouet, Lê Quan Ninh, Mathias Pontevia, Sébastien Rouillard, Alban Richard, Erik Kruger, Marie Lenfant, Mathurin Bolze, Muriel Laroche, Philippe Goudard, Marie Paul B, Tessa Beaumont, le « Cirque du Docteur Paradis », cirque « Swamp ». Il fonde et co-dirige la Maison des Jonglages pendant 3 ans. Il crée 3 spectacles dont il est auteur et interprète : Solo : pièce de jonglage sur timbale, Oxymore : duo percussionniste et jongleur, Circulaire : duo pour jongleur-percussionniste et percussionniste et Maputo – Mozambique : pièces pour 6 jongleurs mozambicains dans laquelle il n’est pas interprète.
Source : thomasguerineau.com

->Les Percussions de Strasbourg :
Tout a commencé en 1959, lorsque Pierre Boulez fut invité à diriger son oeuvre Le Visage nuptial à Strasbourg. Pour former le vaste pupitre de percussions dont il avait besoin, on réunit les musiciens des deux formations locales – l’Orchestre municipal et celui de l’ORTF. Les six jeunes musiciens – Bernard Balet, Jean Batigne, Lucien Droeller, Jean-Paul Finkbeiner, Claude Ricou et Georges Van Gucht – animés par une même énergie novatrice et audacieuse et soudés par une forte amitié, décident alors de fonder ensemble une formation de percussions : répertoire, choix des instruments, tout était à inventer… Jean Batigne présente le projet à Pierre Boulez pour qu’il l’aide à en trouver le nom : le « Groupe Instrumental à Percussion » deviendra par la suite « Les Percussions de Strasbourg ». Le premier concert se donne à l’ORTF le 17 janvier 1962, en la présence du Français Serge Nigg. Très vite, la formation inspire l’écriture d’un nouveau répertoire par des compositeurs tels que Messiaen, Stockhausen, Serocki, Kabelac, Ohana, Xenakis, Mâche ou Dufourt… 

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