Quand le public pénètre dans la salle de l'espace Cardin, elle est sur scène, elle arpente le plateau et semble déjà avoir commencer à parler, seule, en playback: elle est vêtue plutôt "folklorique" et près d'elle, sur le bord de la scène, se tient assis, un vieil homme, tout de noir v^tu, filiforme, immobile et muet.Puis le silence se fait, la lumière est encore sur le public, on va commencer.....Une heure durant ce sera la joie de partager des questionnements multiples, sur son sort, sur la vie, la mort, les événements de tous les jours, les instant de vie "vernaculaire"!
Elle arpente l'espace sonore, elle va peut à peu interroger ce "père" présent à ses côtés qui va bientôt entrer dans le jeu et se mêler ce de qui le regarde aussi.
Il se positionne face à une sculpture étrange, de chaises dissimulées sous un tissus noir, formes hybrides et étranges....La repousse, la déplace....
Entre ignorance et complicité, un duo va s'esquisser, frôlements d'espaces, puis véritable contact et échanges
Ils font "la paire" ces deux personnages singuliers qui se prêtent au jeu de chache cache des retrouvailles, des comptes à se rendre comme deux enfants qui s'amusent, se cachent, se cherchent..
Deux amoureux de la vie: elle redonne à son père le gout perdu du mouvement et les voilà, côtes à côtes pour un duo de danse de salon désopilant, tendre et touchant
La fascination pour les orteils de Kaori Ito, distendus, démesurément flex et mobiles est une aubaine pour admirer vélocité et promptitude de ses gestes, de sa danse qui se libère parfois en sauts et tours majestueux
La parole et les corps se libèrent: les mots ne semblent pas si dangereux et s'en méfier pas toujours indispensable, surtout s'ils génèrent autant de légèreté, de grâce et de bonheur!
Au Théâtre de la Ville Espace Cardin jusqu'au 11 MAI
1 commentaires:
Curieusement, la parole est prépondérante ...
Les corps semblent mus plus par le signifiant que par le désir ...
Peut être est ce là l'étrange réussite de cette pièce envoutante ? ...
Et pourtant, les corps habitent bien le territoire des mots, l'espace en effet est bien "dansé par les corps" ...
Ou bien, est ce la verticalité de la relation (Père - Fille) qui incarne la verticalité de la langue ? De la transmission ? ...
Parce que le miracle, c'est bien de faire fonctionner ensemble ces éléments disjoints que sont mouvement et parole ...
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