Complicité et douce nostalgie : Lisbeth Gruwez, interprète d’exception, danse sur les musiques de Bob Dylan. C’est aussi simple et beau qu’une longue amitié. Le chanteur et poète américain a marqué une époque. Et la danse à son tour y apporte son écho silencieux naviguant entre paroles et mélodies.
«Bob Dylan vaut mieux qu’un long discours», a-t-on écrit. Et pourquoi pas une danse ? Ce n’est sans doute pas Lisbeth Gruwez, danseuse égérie du dramaturge Jan Fabre, qui viendra contredire cette proposition. Celle qui l’an dernier bouleversait le public par la puissance de ses gestes tranchant l’espace, s’abandonne à la fluidité sur les musiques de Bob Dylan. Accompagnée de Maarten Van Cauwenberghe choisissant un à un les titres du chanteur gravés sur de vieux vinyles, Lisbeth Gruwez privilégie le dialogue silencieux, intime, parfois jusqu’à l’unisson d’une écoute commune, de ces chansons des années 60, qu'elle a appris à aimer grâce à lui. Dans cette pièce d'une grande douceur, épurée jusqu’à la mélancolie, la danseuse délie ses gestes jusqu’à dévoiler l’éphémère beauté et la tendre alchimie des instants partagés.
Chansons de gestes
Elle apparaît, seule, frêle sur le plateau du studio de Pôle Sud. En chemise blanche, pantalon souple noir,pieds nus sur un tapis de danse luisant, reflétant son corps.Les mains sur le visage, masquant ses yeux, penchée, en avant, les gestes décomposés, secouée, sur des ressorts. Puis ondoyante à souhait, extatique, offerte, ouverte, déployée dans une harmonie singulière avec le chant et la musique de Dylan.Nonchalante promenade, balade sereine et gracieuse, déambulation dans l'espace qu'elle ouvre et crée à son gré. Chansons de gestes que ces superbes adaptations dansées d'une musique ou voix, guitare sèche et harmonica transportent ailleurs dans des contrées lointaines et nostalgiques.
Les morceaux s’enchaînent naturellement en grande complicité avec le DJ qui propose sur platine, les vrais vinyles qui craquent!Elle, désinvolte, maline coquine et discrète, primesautière, évolue en toute "liberté", sans illustrer le contenu des chansons, mais dans l'esprit du prix Nobel de la littérature: en toute animalité, libre, femme, indépendante: un manifeste ouvert sur la "féminité", sa condition, sa lisibilité, sa visibilité artistique.
"Mouiller sa chemise"
Des jeux avec sa chemise blanche, puis la voilà transformée en derviche tourneuse le temps d'une chanson répétitive,lancinante, enivrante et "soûlante" à souhait.De très beaux reflets de ses évolutions se dessinent au sol sur le revêtement .On songe aux reflets d'huile d'olive de son solo avec Jan Fabre. Une petite pause "bière" et ça repart en spirales enveloppées, un peu lascive et désemparée, décontractée, dans la lumière: reculades, sursauts hachés: elle semble volontaire, décidée, sur ses diagonales, à reculons, à rebrousse poil, puis implorante. Lisbeth Gruwez se joue d'un registre changeant, surprenant, d'une séquence à l'autre, jamais identique.De dos, sur un air de tube standard, elle tremble, frémit, s’agite, s'agenouille, se heurte au mur....Et quitte son deux pièces pour ne garder que sa chemise qui baille et dévoile ses jambes, sculptées par la lumière et le mouvement.Sur place, en répétitions acharnées, elle saute, rebondit, la chemise vole, en contrepoint d'une mélodie à la folle vélocité.Pugnace, déterminée, directe, sa danse est "en marche" et quelques sauts au final pour mieux marquer sa volonté.C'est à terre, au sol qu'elle sera traquée par une poursuite lumineuse, papillon pris au piège de lumière, qui sculpte son corps déployé.Des grands écarts dans la lenteur de l'harmonica et toute la sensualité et l'érotisme de ce jeu à l'horizontale dessinent désirs, fantasmes et rêveries. Et pour clore la soirée, un bis réjouissant contenant tous les secrets de fabrication de la gestuelle si colorée, riche en décalages, décadrages et autres fantaisies d'écriture chorégraphique et musicale!
Un dernier air country-folklore et la boucle est bouclée
Généreuse, elle offre au public de partager une petite dernière pour se mettre en route et le plateau se remplit joyeusement de danseurs, pour "l'occasion" à ne pas rater! Partager avec nos deux compères des instants de complicité en bonne compagnie!
A Pole Sud jusqu'au 25 Novembre
«Bob Dylan vaut mieux qu’un long discours», a-t-on écrit. Et pourquoi pas une danse ? Ce n’est sans doute pas Lisbeth Gruwez, danseuse égérie du dramaturge Jan Fabre, qui viendra contredire cette proposition. Celle qui l’an dernier bouleversait le public par la puissance de ses gestes tranchant l’espace, s’abandonne à la fluidité sur les musiques de Bob Dylan. Accompagnée de Maarten Van Cauwenberghe choisissant un à un les titres du chanteur gravés sur de vieux vinyles, Lisbeth Gruwez privilégie le dialogue silencieux, intime, parfois jusqu’à l’unisson d’une écoute commune, de ces chansons des années 60, qu'elle a appris à aimer grâce à lui. Dans cette pièce d'une grande douceur, épurée jusqu’à la mélancolie, la danseuse délie ses gestes jusqu’à dévoiler l’éphémère beauté et la tendre alchimie des instants partagés.
Chansons de gestes
Elle apparaît, seule, frêle sur le plateau du studio de Pôle Sud. En chemise blanche, pantalon souple noir,pieds nus sur un tapis de danse luisant, reflétant son corps.Les mains sur le visage, masquant ses yeux, penchée, en avant, les gestes décomposés, secouée, sur des ressorts. Puis ondoyante à souhait, extatique, offerte, ouverte, déployée dans une harmonie singulière avec le chant et la musique de Dylan.Nonchalante promenade, balade sereine et gracieuse, déambulation dans l'espace qu'elle ouvre et crée à son gré. Chansons de gestes que ces superbes adaptations dansées d'une musique ou voix, guitare sèche et harmonica transportent ailleurs dans des contrées lointaines et nostalgiques.
Les morceaux s’enchaînent naturellement en grande complicité avec le DJ qui propose sur platine, les vrais vinyles qui craquent!Elle, désinvolte, maline coquine et discrète, primesautière, évolue en toute "liberté", sans illustrer le contenu des chansons, mais dans l'esprit du prix Nobel de la littérature: en toute animalité, libre, femme, indépendante: un manifeste ouvert sur la "féminité", sa condition, sa lisibilité, sa visibilité artistique.
"Mouiller sa chemise"
Des jeux avec sa chemise blanche, puis la voilà transformée en derviche tourneuse le temps d'une chanson répétitive,lancinante, enivrante et "soûlante" à souhait.De très beaux reflets de ses évolutions se dessinent au sol sur le revêtement .On songe aux reflets d'huile d'olive de son solo avec Jan Fabre. Une petite pause "bière" et ça repart en spirales enveloppées, un peu lascive et désemparée, décontractée, dans la lumière: reculades, sursauts hachés: elle semble volontaire, décidée, sur ses diagonales, à reculons, à rebrousse poil, puis implorante. Lisbeth Gruwez se joue d'un registre changeant, surprenant, d'une séquence à l'autre, jamais identique.De dos, sur un air de tube standard, elle tremble, frémit, s’agite, s'agenouille, se heurte au mur....Et quitte son deux pièces pour ne garder que sa chemise qui baille et dévoile ses jambes, sculptées par la lumière et le mouvement.Sur place, en répétitions acharnées, elle saute, rebondit, la chemise vole, en contrepoint d'une mélodie à la folle vélocité.Pugnace, déterminée, directe, sa danse est "en marche" et quelques sauts au final pour mieux marquer sa volonté.C'est à terre, au sol qu'elle sera traquée par une poursuite lumineuse, papillon pris au piège de lumière, qui sculpte son corps déployé.Des grands écarts dans la lenteur de l'harmonica et toute la sensualité et l'érotisme de ce jeu à l'horizontale dessinent désirs, fantasmes et rêveries. Et pour clore la soirée, un bis réjouissant contenant tous les secrets de fabrication de la gestuelle si colorée, riche en décalages, décadrages et autres fantaisies d'écriture chorégraphique et musicale!
Un dernier air country-folklore et la boucle est bouclée
Généreuse, elle offre au public de partager une petite dernière pour se mettre en route et le plateau se remplit joyeusement de danseurs, pour "l'occasion" à ne pas rater! Partager avec nos deux compères des instants de complicité en bonne compagnie!
A Pole Sud jusqu'au 25 Novembre
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire